Deux syndicats du personnel au sol ont annoncé une grève de trois jours dans les dix aéroports internationaux du Portugal, du 19 au 21 aout, réclamant des effectifs supplémentaires et des hausses de salaire. Les pilotes de la compagnie aérienne TAP Air Portugal ont eux manifesté hier pour protester contre la baisse de leurs revenus.
Annoncée le 1er out 2022 par le Syndicat national des travailleurs de l’aviation civile du Portugal (SINTAC) et le Syndicat du personnel de l’aviation commerciale (SQAC), la grève de 72h00 affectera les principaux aéroports portugais, à commencer par Lisbonne et Porto mais aussi Faro, Funchal, Ponta Delgada, Horta, Santa Maria, Flores et Beja. Le personnel au sol accuse le gestionnaire ANA et son actionnaire Vinci Airports de faire des bénéfices nets de plusieurs millions d’euros, tout en leur proposant des salaires « à peine décents »..
« Compte tenu de la rigidité des propositions présentées par ANA/VINCI au cours de l’année dernière et de la tentative de réduction des droits inscrits dans l’accord d’entreprise, attaquant les droits que les travailleurs ont obtenus depuis des décennies », SINTAC et SQAC considèrent dans un communiqué qu’il est « urgent de mettre fin à cette politique aveugle et de mettre fin à toute cette incertitude ». Les deux syndicats réclament en particulier la levée de la suspension des cotisations au fonds de pension par Vinci, ainsi que l’embauche de plus de ressources humaines « pour les opérations aéroportuaires et les superviseurs des opérations de sauvetage ».
Le weekend visé par la grève (du vendredi 19 à 0h00 au dimanche 21 à 23h59) devrait être l’un des plus chargés de l’année dans les aéroports portugais, et affecter des centaines de vols y compris vers et depuis la France, perturbant les projets de voyage de dizaines de milliers de passagers. ANA a rappelé de son côté que les salaires du sol ont été revus à la hausse en avril, avec des distributions de primes à la clé.
En attendant, quelque 500 pilotes de la compagnie nationale TAP Air Portugal ont selon le syndicat SPAC manifesté hier à l’aéroport de Lisbonne, demandant le rétablissement des salaires baissés à l’occasion de la pandémie de Covid-19 et de la restructuration de la compagnie aérienne, renationalisée en 2020. Ce recul des rémunérations a été plus important que dans les autres catégories de personnel, et s’ajoute à un manque de PNT alors que la compagnie aérienne a quasiment retrouvé ses niveaux de trafic de 2019, soutient le Syndicat des pilotes de l’aviation civile. « La gestion de TAP doit changer » au lieu de « culpabiliser les pilotes pour sa situation financière désastreuse », a déclaré Tiago Faria Lopes, président du SPAC. TAP Air Portugal avait annoncé en avril avoir creusé sa perte nette annuelle à 1,6 milliard d’euros.
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