Boeing affiche au premier semestre 2022 un chiffre d’affaires de 30,67 milliards de dollars, en recul de 5% par rapport à la même période l’année dernière, et une perte nette de 1,08 milliards suite au recul de 72% de son bénéfice du deuxième trimestre. Mais les problèmes d’approvisionnement font que la production des 737 Max ne sera pas rapidement augmentée.
Les résultats du deuxième trimestre et du premier semestre présentés le 17 juillet 2022 par le groupe américain ont déçu les analystes, qui s’attendaient à de meilleurs revenus et à une perte moins importante par action (elle atteint 0,37 dollar). Les revenus globaux au S1 ont reculé de 5% par rapport aux 32,21 milliards de dollars affiché l’année dernière, tandis que ceux de Boeing Avions Commerciaux (BCA) augmentent de moins de 100 millions à 10,38 milliards de dollars. Ces revenus ont en particulier grimpé au deuxième trimestre, passant de 6,01 à 6,29 milliards de dollars, grâce à l’augmentation des livraisons de 737 MAX et malgré l’absence prolongée de celles des 787 Dreamliner.
Cette même division BCA affiche au S1 une perte nette réduite, passant de 1,32 à 1,10 milliard de dollars. Avec là encore une nette amélioration au deuxième trimestre par rapport à 2021, la perte ayant reculé de 472 à 242 millions de dollars. Les dépenses en R&D ont d’autre part progressé au S1 de 524 à 693 millions de dollars
Boeing souligne dans son communiqué avoir « pratiquement achevé le retour en service en toute sécurité du 737 MAX à travers le monde » ; depuis la fin de l’année 2020, la flotte a totalisé plus d’1,5 million d’heures de vol. Les cadences de production du 737 ont augmenté pour atteindre 31 avions par mois au cours du deuxième trimestre.
En ce qui concerne le programme 787, le Groupe « continue de collaborer avec l’Administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) dans l’optique de finaliser les actions qui permettront de reprendre les livraisons, tout en préparant les avions en vue de leur livraison ». Les cadences de production du programme 787 « sont très basses et le demeureront jusqu’à la reprise des livraisons », avec un retour progressif à la cadence de cinq unités par mois « au fil du temps ». Par ailleurs, Boeing continue de prévoir « des coûts anormaux d’environ 2 milliards de dollars pour le programme 787, dont la majorité sera engagée d’ici à la fin 2023 ; 283 millions de dollars ont été comptabilisés au titre du deuxième trimestre ».
BCA a livré au deuxième trimestre 121 avions commerciaux, et a enregistré des commandes portant sur 169 avions 737 MAX et 13 avions de transport de fret, dont sept 777-8 Cargo de la part du groupe Lufthansa. Son carnet de commandes (backlog) totalise actuellement « plus de 4200 avions commerciaux représentant une valeur de 297 milliards de dollars ». A la fin juin, 290 737 MAX étaient encore en attente de livraison, environ la moitié d’entre eux destinés à des compagnies aériennes en Chine, a précisé le directeur financier Brian West lors de l’appel aux analystes ; cela ne sera probablement pas résorbé avant 2024.
« Nous avons réalisé d’importants progrès dans l’ensemble des programmes clés au deuxième trimestre et nous renforçons la dynamique de notre redressement », a déclaré Dave Calhoun, PDG de Boeing, dans un communiqué. « Alors que nous commençons à franchir des étapes clés, nous avons pu générer un flux de trésorerie d’exploitation positif ce trimestre et restons en bonne voie pour atteindre un flux de trésorerie disponible positif pour 2022 ». Boeing a en effet généré un cash-flow opérationnel positif de 0,1 milliard de dollars, et « reste en bonne voie pour générer un free cash-flow positif au titre de l’exercice 2022 » – une première depuis 2018.
Mais « même avec une demande élevée, nous ne poursuivrons pas les taux de production ni ne pousserons notre système trop vite », a ajouté le dirigeant ; « avec la sécurité et la qualité au premier plan, nous donnerons la priorité à la stabilité et à la prévisibilité ».
La trésorerie et les investissements en titres négociables ont diminué au T2 pour atteindre 11,4 milliards de dollars, au lieu de 12,3 milliards de dollars au début du trimestre, essentiellement en raison du remboursement de dettes. Le Groupe dispose de « lignes de crédit disponibles pour un montant de 14,7 milliards de dollars » ; au 30 juin 2022, la valeur de son carnet de commandes global s’élevait à 372 milliards de dollars.
Checklst a commenté :
28 juillet 2022 - 12 h 45 min
Donc, visiblement le CEO D Calhoun nettoye réellement sa maison au moment où un certain Ron Epstein CEO Bank Of America n’est pas satisfait de son travail.
Selon Air Current/Jon Ostrower
“Personne ”est satisfait de Boeing en ce moment”…
-Fin de citation-
Ah bon ? Au moment où la culture de la sécurité et de l’ingénierie revient doucement avec le CEO actuel ?
Ou bien parcequ’il y a simplement une rupture de la culture Bean Counters à la Mc Donnel Douglas absorbé il y a 25 ans, et qui a peu à peu mené Boeing là où il en était en 2019.
Qui dit banque dit actions n’est ce pas ?
Aaaahhh….
https://www.aiaa.org/detail/person/ronald-epstein
BCA avance et le militaire recule
Preuve que le secteur civil est aussi important
Oryzons a commenté :
29 juillet 2022 - 17 h 29 min
La partie commerciale stagne en CA et déçoit en profitabilité et ce en dépit du retour du MAX.
Car le 787 qui devrait maintenant être une vache à lait reste un boulet avec 2milliards de pertes supplémentaires à passer d’ici 2023.
Le MAX 10 est en danger, le 777X est une arlésienne et sa version F cargo va se faire tailler des croupières par l’A350F qui sera prêt avant.
Sur le plan industriel la seule ambition de Boeing est de stabiliser le Max à 31 avions / mois là où Airbus va grimper à 65 puis 75.
Enfin le militaire qui était aussi une vache à lait pendant des décennies pour le groupe n’est plus au rdv et devient même risqué. Il faut dire que l’USAF n’a plus envie de rire face à la Chine et désormais les contractants industriels vont être soumis à objectif de performance. En clair fini les dépassement budgétaires astronomique épongés par le Pentagone qui en veut pour son argent. Et entre le KC46, ses déboires sur AFOne et dans le spatial, tandis que Boeing semble absent des nouveaux programmes d’avions de chasse…
Oui pour un financier qui analyse objectivement “Boeing ne cesse de décevoir”.
Après il n’est pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Donc oui
J’ai retrouvé pour vous…. a commenté :
29 juillet 2022 - 22 h 55 min
J’ai retrouvé pour vous un post d’un intervenant qui m’avait passionné et que je vous invite à aller consulter, comme j’invite aussi à y aller tout ceux qui s’intéressent sincèrement au futur des constructeurs aéronautiques…
L’article publié par Air Journal le 28 Avril dernier s’intitulait : » Boeing: Lourdes pertes, 777X et Air Force One ».
Plusieurs intervenants y ont laissé des commentaires absolument sublimes, mais j’ai tout partiapprecie l’un d’entre eux qui éclairait formidablement les perspectives pas si roses que ça pour Boeing dans le domaine militaire pour les années à venir. Ce post a été publié le06 mai, et s’intitulait : » Sur l’avenir immédiat de la branche aviation militaire de Boeing ».
Croyez moi, les infos données y valent leur pesant d’or pour se faire une idée précise des choses: ça vaut le coup de retrouver cet article et ces commentaires et de relire ça….