Inoccupés dans le premier gouvernement Elisabeth Borne, les postes de ministre délégué aux Transports et ministre délégué au Tourisme sont attribués respectivement à Clément Beaune et Olivia Grégoire au sein du nouveau gouvernement formé après les élections législatives.
Secrétaire d’État chargé des Affaires européennes dans le gouvernement Jean Castex puis ministre délégué chargé de l’Europe dans le premier gouvernement Élisabeth Borne, Clément Beaune, 40 ans, hérite désormais des Transports comme ministre délégué. A peine nommé, ce proche du Président Emmanuel Macron a dû gérer le dossier de la grève dans les aéroports parisiens qui a fortement perturbé les premiers départs des vacances estivales.
«Je me suis engagé dès mon arrivée en début de semaine, j’ai reçu la direction d’Aéroports de Paris, j’ai suivi ça de très près, on s’est engagés avec les organisations syndicales qui ont été responsables dans un dialogue positif», a déclaré Clément Beaune, après un accord entre les syndicats et le Groupe ADP, mettant fin hier à un mouvement social qui avait débuté fin juin. «Il y a une envie de voyager, c’est un moment qui est un moment de retrouvailles, un moment de famille, de soulagement et de repos. Il faut qu’on l’organise le mieux possible, c’est mon engagement et c’est celui des acteurs du secteur», a-t-il promis.
Diplômé du Collège d’Europe de Bruges et ancien élève de l’ENA, Clément Beaune a presque toujours évolué dans la fonction publique. Aux législatives de juin 2022, a été élu député dans la 7e circonscription de Paris, qui comprend une partie du 11e arrondissement et une autre du 12e arrondissement. Par ailleurs, après son coming-out en décembre 2020, Clément Beaune se fait également défenseur des droits LGBT en Europe, et particulièrement dans les pays de l’Union européenne où ces droits sont remis en cause.
Quant à l’éphémère porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire, elle récupère le portefeuille des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, en tant que ministre déléguée du ministre de l’Economie Bruno Le Maire. « Personne ne sera laissé sur le bord de la route», a-t-elle assuré hier à propos de la politique d’Elisabeth Borne pour redonner du pouvoir d’achat aux Français.
Militante au parti Démocratie libérale dans sa jeunesse et membre de La République en marche depuis 2017, Olivia Grégoire, 43 ans, a été élue députée dans la 12ème circonscription de Paris lors des dernières élections législatives. Ex-porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée nationale, elle a également siégé à la commission des finances, en tant spécialiste des PME et des TPE. Licenciée d’histoire et diplômée de Sciences Po Paris et de l’ESSEC, elle a avant cela été conseil en stratégie et communication dans plusieurs agences, avant de fonder son propre cabinet en 2014.
Enfin, quant à Florence Parly, l’ancienne ministre des Armées du gouvernement Jean Castex, son retour pressenti chez Air France au printemps prochain pour prendre la tête du conseil d’administration en remplacement de Anne-Marie Couderc (partie à la retraite) déclenche déjà des rejets chez les pilotes.
Une éventualité qui énerve particulièrement le SPAF (Syndicat des Pilotes du groupe Air France, minoritaire), sur deux points largement expliqués dans un communiqué : quand Florence Parly était à la tête des opérations cargo d’Air France entre 2009 et 2013, elle avait décidé de faire « du fret quasi exclusivement transporté dans les soutes des avions passagers», avec pour conséquence une flotte dédiée passant de 13 avions tout cargo à aujourd’hui deux Boeing 777F. « Ce choix funeste a conduit la compagnie à ne plus avoir la capacité de profiter du boom actuel de l’activité fret dans le monde », dénonce le syndicat.
Autres colères du SPAF, le « parachute doré » perçu par Florence Parly en 2014, « 675 800 euros bruts d’indemnités », et le fait qu’elle n’a « pas davantage brillé dans son poste de directrice générale adjointe de l’activité passage point à point Orly et Escales France, alors chargée du redressement du court-courrier dans le cadre du plan Transform ». Le signal pour les salariés « serait très négatif » si cette nomination était confirmée, le SPAF « comme les pilotes qu’il représente, ne souhaite pas qu’Air France reste le placard doré de hauts fonctionnaires que l’État français et certains réseaux cherchent à recycler coûte que coûte ».
Le retour de Florence Parly chez Air France devra recevoir l’aval de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Or, comme le rappelle BFMTV, si son portefeuille ministériel n’était pas lié au groupe aérien, ce n’est pas le cas de l’ancien poste de son époux Martin Vial. Ce dernier a été directeur de l’Agence des participations de l’Etat (APE) de 2015 à 2022, et, à ce titre, a représenté l’Etat au conseil d’administration d’Air France-KLM pendant ces années.
titiCitoyen a commenté :
11 juillet 2022 - 19 h 30 min
Le Ministère des Armées a-t-il des contrats de maintenance d’aéronefs avec Air-France Industrie, filiale d’Air-France KLM ? Ce n’est peut être pas proportionnellement énorme, mais ce n’est peut être pas nul.