La compagnie aérienne Air Austral a annoncé mardi soir le départ de son PDG Marie-Joseph Malé, le retrait de Corsair et Tikehau Ace Capital ayant laissé le champ libre au groupe d’investisseurs locaux Deleflie pour la reprendre – avec le plein support de la Région de La Réunion.
Basée à l’aéroport de Saint Denis-Roland Garros, la compagnie française connait désormais son destin. Comme prédit depuis le début du mois, le scénario du mariage annoncé (soutenu par l’Etat) d’Air Austral avec Corsair International et Tikehau Ace Capital s’est envolé : les investisseurs réunionnais de Deleflie ont déposé une « offre engageante » devant le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI). Et ils ont demandé une « nouvelle gouvernance » pour relancer la compagnie aérienne jusqu’ici contrôlée par la Région. Aucune précision n’a été fournie hier soir sur la demande de Deleflie concernant l’effacement de la dette d’Air Austral, soit quelque 220 millions d’euros, ni sur les 60 millions d’euros censés avoir été mis sur la table pour l’opération. Après 10 années passées à la tête d’Air Austral, Marie-Joseph Malé a donc quitte le 14 juin 2022 ses fonctions de PDG, le Directeur Général Délégué en charge des Affaires Economiques & Financières Joseph Bréma devant assurer la transition « jusqu’à la mise en place de la nouvelle gouvernance ».
Marie-Joseph Malé est arrivé à la tête de la compagnie réunionnaise en avril 2012 pour selon la compagnie « accompagner le redressement de la compagnie. Le Business Plan établi et mis en œuvre à son arrivée aura permis à Air Austral de retrouver l’équilibre en seulement une année et d’amorcer par la suite une nécessaire transformation dans l’objectif d’assurer sa pérennité. En 2017, pour faire à l’arrivée d’une low cost, il a déployé une stratégie de différenciation rentable afin de retrouver l’équilibre en 2019. Cette stratégie aura permis à la compagnie de se démarquer de la concurrence par un positionnement distinctif de par le confort, la modernité de ses produits et la qualité de ses services, par la diversification de son réseau et le développement des correspondances depuis son hub de La Réunion et de Mayotte ».
« Ce fut un honneur pour moi d’occuper le poste de Président Directeur Général d’Air Austral durant 10 belles années, riches, passionnantes. J’ai travaillé aux côtés de gens remarquables, volontaires et formidablement engagés dans le développement de leur compagnie. Je suis aujourd’hui fier de tout ce que nous avons ensemble accompli, fier de la montée en compétence de l’ensemble du personnel qui permet à Air Austral d’être aujourd’hui une compagnie de référence dans l’Océan Indien », a déclaré le PDG sortant Marie-Joseph Malé.
« Ma mission première a été d’accompagner le redressement d’Air Austral de la crise, c’est pour cela que je suis arrivé en 2012, et ça a toujours été ma priorité. Il était aussi important pour moi de l’accompagner cette dernière année jusqu’à ce que je sois convaincu qu’une solution pérenne soit trouvée. Elle l’est aujourd’hui avec un groupement d’investisseurs Réunionnais. Je pars donc rasséréné et confiant sur son avenir. Air Austral dispose de tous les atouts nécessaires pour affronter les défis qui se présenteront à elle. Elle joue un rôle majeur de désenclavement de La Réunion et plus largement de la France dans l’océan Indien. Une position qu’elle devra continuer de conforter. Je laisse Joseph Bréma prendre la relève en tant que PDG, assurer la transition et apporter toute son assistance aux futurs actionnaires durant cette phase cruciale », a ajouté Marie-Joseph Malé.
Rappelons que le gouvernement français doit présenter le plan de restructuration d’Air Austral d’ici le 30 juin devant la Commission européenne (qui avait approuvé une nouvelle aide publique de 20 millions d’euros). La compagnie aérienne avait déjà reçu 120 millions d’euros de financement en 2020, dont 86 millions de la part de la SEMATRA et via un PGE.
Djamali a commenté :
15 juin 2022 - 8 h 53 min
Non, Air Austral n’a pas encore été rachetée, négociations en cours.
Akram a commenté :
17 juin 2022 - 5 h 04 min
L’effacement de 200 millions de dettes au détriment du contribuable c’est offrir ses c sur un plateau à des vautours.
Il faut liquider cette compagnie !