Le gouvernement danois a annoncé hier qu’il va effacer des dettes et à injecter de l’argent dans la compagnie aérienne scandinave SAS pour l’aider à surmonter ses graves difficultés financières.
L’État danois, premier actionnaire avec l’État suédois avec 21,8% chacun, va porter sa participation jusqu’à 30%, a annoncé le ministre danois des Finances Nicolai Wammen lors d’une conférence de presse : «SAS se trouve dans une situation très grave… Il y a un consensus pour que l’État prenne sa part de la responsabilité pour redresser SAS», a-t-il indiqué.
Au terme d’un accord politique avec plusieurs partis au Parlement, le Danemark va «apporter de nouveaux fonds propres» dans SAS (pour Scandinavian Airlines System) pour atteindre une participation comprise entre son niveau actuel «et jusqu’à environ 30%». Egalement, l’État danois va «accepter une décote et une conversion de ses instruments financiers existants» dans SAS, «aux conditions du marché», a précisé le ministre danois des Finances. Concrètement, Copenhague effacera une dette de 3,5 milliards de couronnes (environ 470 millions d’euros) que lui doit la compagnie aérienne.
Si le gouvernement danois a décidé d’intervenir pour sauver SAS de la faillite, le gouvernement suédois a annoncé mardi pour sa part qu’il ne participera pas au projet d’augmentation de capital de près d’un milliard d’euros.
Grève illimitée des pilotes
Par ailleurs, les syndicats du SAS Pilot Group (SPG), qui représentent près de 900 pilotes, ont déposé jeudi un préavis de grève illimitée à partir du 29 juin, pour protester contre une proposition de la direction de baisser leurs salaires dans le cadre du plan d’économies baptisé «SAS Forward». SAS avait déjà supprimé 5 000 postes en 2020, soit 40% de ses effectifs, du fait de la pandémie, mais est restée en perte depuis deux ans. Aujourd’hui confrontée comme d’autres compagnies à des pénuries de personnel, la compagnie aérienne scandinave a déjà dû annoncer début mai l’annulation de près de 4 000 vols cet été.
A350k a commenté :
11 juin 2022 - 12 h 03 min
C’est bien la peine d’injecter de l’argent dans une compagnie quand on voit qu’ils se mettent en grève, contre une quelconque baisse de salaire, afin d’aider leur boîte. Le gouvernement n’avait qu’a laisser SAS aller sous actionnaire étrangers.
Effacer des dettes? a commenté :
11 juin 2022 - 12 h 50 min
Faire un prêt , cela se comprend.
Recapitaliser et monter au capital, cela se comprend.
Échanger une dette due par l’entreprise contre des parts de capital, cela se comprend.
Mais effacer purement et simplement une dette, ça devrait tiquer au niveau de Bruxelles ( Danemark et Suede sont dans l’UE), car le montant efface pourrait être assimilable à un apport d’argent sans contrepartie. Autrement dit, une subvention, même si l’on camoufle tout ça derrière des assertions type « accepter une décote….et convertir aux conditions du marché… »! M’étonnerait que Bruxelles ne demande rien en échange!
Affaire à suivre donc .
jamma a commenté :
12 juin 2022 - 8 h 14 min
Il est tout à fait compréhensible que le Danemark soit prêt quasiment à tout pour sauver SAS vu que le principal hub de la compagnie se situe à Copenhague et est un important contributeur à l’économie danoise.
Il n’est pas certain qu’un actionnaire majoritaire privé étranger maintienne cet hub avec les milliers d’emplois directs et indirects
En échange de l’effort financier des gouvernements, il est normal que les employés fassent aussi leur part. Sans l’appui public, des milliers d’autres emplois seraient perdus.