Devant déjà faire face au manque de personnel dans les aéroports un peu partout dans le monde, les compagnies aériennes doivent en plus gérer leurs pilotes, qui ne sont pas en nombre suffisant dans certains pays et multiplient les préavis de grève dans d’autres, dernièrement chez SAS Scandinavian Airlines.
La reprise tant espérée du transport aérien est bien là, mais elle fait face au problème des effectifs – les licenciements s’étant multipliés durant la pandémie de Covid-19, avec pour conséquence ces dernières semaines des annulations de vol par milliers. Dans le cas des seuls pilotes, cela a entrainé par exemple aux Etats-Unis la suppression de près de 20.000 décollages par la low cost Southwest Airlines, ou l’immobilisation au sol par American Airlines d’une centaine des 600 avions régionaux d’American Eagle – dont un millier de pilotes auraient accepté les packages de retraite anticipée proposés durant la crise sanitaire. Delta Air Lines a de son côté annoncé l’annulation en juillet plus de 100 vols quotidiens. Cette pénurie crée en outre un autre problème pour les petites compagnies : SkyWest par exemple aurait perdu 5% de ses pilotes, débauchés par les concurrentes plus grosses.
Le CEO de United Airlines Scott Kirby a déjà évoqué une réelle « pénurie de pilotes » qui affectera les transporteurs du pays pendant les cinq prochaines années, même si le secteur chercherait à embaucher plus de 12.000 pilotes cette année selon NBC. Au grand dam du syndicat ALPA, selon qui 8000 nouveaux pilotes ont été formés ces douze derniers mois – leur « absence » étant selon lui plus dû à une volonté des compagnies aérienne d’augmenter leurs marges.
Le problème des licenciements et retours à l’emploi est tout aussi criant dans certains pays d’Europe, avec le même résultat – et une multiplication des appels à la grève : après Brussels Airlines et Ryanair, au tour de SAS Scandinavian Airlines de faire face à un préavis du syndicat de pilotes SPG en Suède, en Norvège et au Danemark à partir du 24 juin, suite à l’échec de plus de six mois de négociations.
Selon Martin Lindgren, président du syndicat, « malgré le fait que SPG a clairement montré que nous prenons la situation de SAS au sérieux, la direction choisit de rejeter nos propositions motivée par le fait qu’à l’avenir, elle veut pouvoir déplacer les employés dans différentes entreprises distinctes sans aucune sécurité d’emploi. Lors de la pandémie de ces dernières années, les pilotes SAS ont fortement contribué à réduire les coûts de l’entreprise en participant au travail de courte durée (licenciement / division du travail), en s’abstenant d’augmenter les salaires ; et surtout, près de la moitié des pilotes en l’entreprise ont été licenciés ».
Alors que la compagnie aérienne créait deux nouvelles filiales MC « dans le but de contourner les accords sur les droits de réemploi et la sécurité d’emploi des pilotes », la direction a selon lui « abusé de la pandémie pour licencier près de 600 pilotes. Sous la menace de transférer également le reste des emplois vers ces sociétés boîtes aux lettres, la direction de SAS a par la suite exigé une forte détérioration des conditions pour les pilotes restants. Une action totalement inacceptable de la part d’un grand employeur en Scandinavie ». La compagnie aérienne a annulé par anticipation plus de 4000 vols cet été « en partie à cause d’un manque de pilotes », rappelle Martin Lindgren, tout en « recrutant des centaines de pilotes en externe malgré le fait que plus de 400 pilotes SAS avec des droits de réemploi sont toujours prêts à retourner à leurs postes précédents. S’ils avaient choisi de se réemployer, ils n’auraient pas eu les problèmes de manque de pilotes ».
Les deux parties reviennent maintenant à la prochaine étape des négociations de la convention collective, où une médiation les attend. Qui en cas d’échec pourrait donc déboucher sur une grève dès le 24 juin, concernant un millier de pilotes de la compagnie scandinave.
B744 a commenté :
10 juin 2022 - 10 h 47 min
Phénomène de pénurie de pilote largement nord-américain.
Le problème n’est pas encore très européen, même s’il le deviendra très probablement…comme à chaque fois avec un peu de retard.
Aux US, la règle des 1500 heures pour piloter des avions de ligne est très largement responsable de cette pénurie. On considère qu’il faut être soit ancien militaire soit être passé par les “commuters”. Ce qui n’est pas le cas en Europe où les problèmes viennent plus des réticences des compagnies à former les jeunes pilotes en “line training”. On demande donc à des postes de débutants des pilotes avec 2000 heures dont 500 ou 1000 “on type”.
D’autres ne reconnaissent pas les qualifications de type non effectuées dans leur propre école (à leur tarif prohibitif).
Le problème n’est donc pas la pénurie mais l’absence de volonté de mettre des moyens dans la formation des jeunes….
Pioneer300 a commenté :
10 juin 2022 - 17 h 19 min
Le manque de pilote est un faux argument Les pilotes existent mais les compagnies veulent toutes mettre leur patte pour les recruter La plupart des compagnies font fi de l expérience aéronautique préférant juger sur des tests vaseux qui sont applicables et éliminatoires quelle que soit l expérience des candidats
atplhkt a commenté :
11 juin 2022 - 8 h 21 min
@ PIONNER300
Une fois de plus vous étalez vos certitudes qui n’en font pas une vérité en des propos qui montrent une obsession avérée.
Pioneer 300 a commenté :
11 juin 2022 - 10 h 59 min
Je vous engage à mesurer vos propres certitudes quand à l appréciation que vous avez sur mes commentaires Pour le reste je vous laisse avec votre expertise Attention tout de même car les pseudos sont parfois trompeurs Bonne continuation
Kiki le Fada a commenté :
10 juin 2022 - 17 h 21 min
toujours pareil, pénurie de pilotes qualifiés avec milliers d’heures sur type car des pilotes en attente de poste ça ne manque pas
quant aux grèves pas la peine d’aller si loin, mon petit doigt me dit qu’en juillet il y aura des pilotes de différentes compagnies françaises en grève …
James a commenté :
11 juin 2022 - 8 h 02 min
Pénurie pour les pilotes qualifiés sur A320 ou 737 avec au moins 500 heures sur types mais aucune pénuries pour les pilotes sans expérience, trop long à former et taux échec assez important en ligne.