Le fonds d’investissement Tikehau Ace Capital a renoncé à participer au rapprochement des compagnies aériennes Air Austral et Corsair, alors que la compagnie aérienne réunionnaise doit finaliser sa restructuration à la fin du mois.
Alors que le gouvernement doit présenter d’ici le 30 juin 2022 devant la Commission européenne (qui avait approuvé une nouvelle aide publique de 20 millions d’euros) le plan de restructuration de la compagnie basée à l’aéroport de Saint Denis-Roland Garros, son mariage annoncé avec Corsair International a du plomb dans l’aile. Selon TourMag, Tikehau Ace Capital a renoncé à entrer dans le capital de la holding qui devait chapeauter les deux compagnies françaises. La société de capital-investissement « spécialisée dans les industries stratégiques et les technologies de confiance » n’avait jamais officialisé sa participation au projet, qui faisait l’objet d’une opposition « France et massive » du Conseil régional de La Réunion, propriétaire d’Air Austral.
Tikehau Ace Capital était « la seule piste encore en lice pour participer à la création de la holding », dont la non-création laisserait le champ libre à l’autre scénario de reprise présenté au printemps. Le groupe réunionnais Deleflie (Clinifutur), spécialisé dans le secteur médical, était alors censé vouloir mettre 60 millions d’euros sur la table pour reprendre Air Austral et ainsi conserver son ancrage local ; il s’est allié avec une dizaine d’entrepreneurs locaux, et assure qu’aucun plan social ne serait mis en place. La SEMATRA conserverait dans ce scénario 34% des actions d’Air Austral, et donc une minorité de blocage.
En revanche, Deleflie (qui n’a déposé aucune offre officielle) demanderait l’effacement de la dette d’Air Austral, soit quelque 220 millions d’euros. Reste à savoir si l’Etat français acceptera d’éponger la dette de la compagnie réunionnaise, qui vient d’engranger un troisième exercice déficitaire successif.
En décembre dernier, le patron des compagnies aériennes Air Caraïbes et French bee s’était de son côté déclaré ouvert à une coopération commerciale avec Air Austral : Marc Rochet estimait alors que la consolidation du transport aérien sera « inévitable » à la sortie de la crise sanitaire. Et la possibilité d’une coentreprise entre Air Austral et Corsair serait toujours sur la table.
Rappelons qu’au printemps 2021, lors de l’annonce d’une première aide de l’Etat, Air Austral était selon la Région « proche de l’équilibre » (même si son chiffre d’affaires avait plongé de 55%), mais sa trésorerie devait « plonger à -41 millions d’euros en février 2022 : une situation à risque justifiant les 60 millions au total « nécessaires à la compagnie pour faire face à ses échéances ». La compagnie aérienne avait déjà reçu 120 millions d’euros de financement en 2020, dont 86 millions de la part de la SEMATRA et via un PGE.
jeje a commenté :
9 juin 2022 - 8 h 58 min
Epongé une dette de 220 millions , ils peuvent toujours demander …..reste a savoir si l’état sera d’accord , et ca ,c’est moins sur .
Xenon24 a commenté :
9 juin 2022 - 10 h 37 min
Bien a pris à ce fond d’investissement de ne pas entrer dans cette galère à perdre de l’argent, CORSAIR – AIR AUSTRAL. Certes une consolidation sur l’axe Paris -Réunion serait souhaitable, mais les plus malins attendent peut-être que le fruit tombe seul.
julien31 a commenté :
9 juin 2022 - 13 h 26 min
Aah , j’y avais pas pensé , je vais demander à mon banquier d’éponger mes dettes , des fois que …..
Voyager 974 a commenté :
9 juin 2022 - 15 h 07 min
Ok faudrait effacer les dettes de toute les compagnies aériennes françaises et aussi les dettes de tout les français
jamma a commenté :
11 juin 2022 - 6 h 12 min
Et pourquoi pas un dépôt de bilan?
Si aucun des repreneurs potentiels n’est prêt à assumer ses dettes, ce n’est certainement pas à l’État de le faire. L’existence de cette compagnie n’est pas indispensable vu que d’autres compagnies françaises déjà présentes peuvent la remplacer.
Ce serait dommage de voir UU disparaître, mais l’État n’a pas à se substituer au secteur privé.