Les pilotes de la compagnie aérienne Brussels Airlines menacent de se mettre en grève pendant trois jours à la fin du mois, pour protester contre leurs conditions de travail. Le personnel de cabine pourrait les rejoindre.
Après une première grève en décembre dernier, et une réunion de conciliation sans résultat mardi 7 juin 2022, les syndicats de la compagnie nationale belge vont consulter leur base sur le principe d’une grève de trois jours fin juin ou début juillet – en pleins départs des vacances d’été à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem. Le résultat devrait être annoncé en début de semaine prochaine, avec possibilité de contagion à d’autres corps de métiers. En cause selon les syndicats CNE et BBTK/Setca, les plannings et les salaires des pilotes pour la saison estivale, en particulier pour ceux normalement déployés sur le long-courrier et qui se retrouvent plus souvent sur le moyen-courrier en raison de la reprise plus rapide de ce dernier, avec baisse de revenus à la clé. Selon le secrétaire du BBTK Olivier Van Camp, « l’été dernier était déjà très difficile, cette année, cela ne semble qu’empirer ». Il rappelle que les pilotes de Brussels Airlines ont durant la pandémie de Covid-19 et la restructuration lancée depuis « ont accepté une baisse de salaire de 10%. Maintenant que la compagnie aérienne commence lentement à se rétablir, les pilotes veulent récupérer au moins une partie de leur sacrifice ».
Chez les hôtesses de l’air et stewards aussi, il est « de plus en plus difficile de continuer à travailler selon les termes de la convention collective de travail “imposée” », renchérit Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE, lors de la première vague de coronavirus, rappelant que les PNC ont également fait « des efforts en termes de salaires et de flexibilité ». Avec pour conséquence des problèmes en termes de temps de vol et de repos : Brussels Airlines a refusé selon lui de modifier ces temps de repos hier, alors que le marché est bien différent des deux années précédentes.
Les syndicats ont proposé une « convention collective d’urgence » lors de la conciliation d’hier, mais la direction « a répondu non », souligne Olivier Camp. Didier Lebbe explique que Brussels Airlines a proposé d’annuler 140 vols en juillet et 140 autres en août, mais considère que cela revient à mettre ces annulations « sur le dos des syndicats » alors que des vols sont déjà annulés en ce moment.
Brussels Airlines a dit « regretter » qu’aucun accord de réconciliation n’ait été trouvé, et espère toujours « poursuivre les discussions avec les partenaires sociaux ». Une grève au début de l’été « arrive au pire moment pour une entreprise qui tente de sortir du rouge après des années de crise », souligne son communiqué.
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