Le nouveau Premier ministre du Sri Lanka a proposé de privatiser la compagnie aérienne SriLankan Airlines afin d’aider à éponger une partie de la dette du pays.
Alors que l’ile de l’océan Indien vit sa pire crise économique depuis l’indépendance en 1948, le nouveau chef du gouvernement Ranil Wickremesinghe avait proposé lors de son premier discours de privatiser la compagnie nationale basée à l’aéroport de Colombo-Bandaranaike, afin que les caisses de l’Etat n’aient pas à supporter le coût de la restructuration. SriLankan Airlines a perdu 125 millions de dollars au cours de l’exercice clos le 31 mars 2021, et sa perte cumulée jusqu’au 31 mars dernier s’élevait à 1,04 milliard de dollars, a insisté le Premier ministre, soulignant au passage : « même si nous privatisons SriLankan Airlines, c’est une perte que nous devons supporter. Vous devez être conscient que c’est une perte qui doit être supportée même par les pauvres de ce pays qui n’ont jamais mis les pieds dans un avion », a-t-il déclaré lors d’un discours à la nation, sans proposer le moindre détail sur comment cela pourrait être fait.
SriLankan Airlines avait déjà été partiellement privatisée en 1998 (Emirates avait pris une participation de 43,63% alors qu’elle s’appelait encore Air Lanka, et l’avait gérée pendant dix ans), avant d’être renationalisée en 2010. Alors que le pays et donc sa flotte sont privés de la manne touristique suie à la pandémie de Covid-19, elle a récemment provoqué un tollé en lançant un appel d’offres pour louer 21 avions. La compagnie de l’alliance Oneworld dispose actuellement de 24 appareils : cinq Airbus A320, deux A320neo, un A321, quatre A321neo, cinq A330-200 et sept A330-300
Le Sri Lanka est au bord de la faillite et a suspendu le remboursement d’environ 7 milliards de dollars de prêts étrangers dus cette année, sur les 25 milliards de dollars à rembourser d’ici 2026. La dette extérieure totale du pays est de 51 milliards de dollars, alors que le ministère des Finances affirme que le pays ne dispose actuellement que de 25 millions de dollars de réserves de change utilisables. Selon le nouveau Premier ministre, environ 75 milliards de dollars sont nécessaires « de toute urgence pour aider à fournir aux gens des articles essentiels », mais le Trésor du pays « a du mal à trouver ne serait-ce qu’un milliard de dollars ».
©Airbus
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