La compagnie aérienne South African Airways a un nouveau CEO, John Lamola, qui assume également rôle de président exécutif. Et doit restaurer la rentabilité et la réputation du transporteur, après des années de pertes et d’accusations de corruption.

Suite au départ du dirigeant par intérim Thomas Kgololo après un an d’exercice, la compagnie nationale sud-africaine basée à l’aéroport de Johannesburg-OR Tambo, dont la privatisation partielle a été quasi-finalisée en février dernier, a un nouveau chef depuis le 1er mai 2022. Qui n’est pas un inconnu dans le secteur : nommé président non exécutif du conseil d’administration intérimaire de South African Airways en juillet 2021, John Lamola est professeur associé à l’Institute for Intelligent Systems de l’Université de Johannesburg, et entre autres titulaire d’un MBA en études aéronautiques et aérospatiales de l’Embry-Riddle Aeronautical University aux USA. Il a été CEO de Denel Aviation entre 1996 et 2001, a siégé au conseil d’administration d’Airports Company South Africa (ACSA) de 2012 à 2017 ; et il a « géré un portefeuille propriétaire d’investissements en capital-investissement par le biais d’un certain nombre de sociétés privées, y compris un société de conseil en aviation, Baji Aviation Service ».

Depuis sa sortie de la protection contre les créanciers en avril 2021, SAA a selon un communiqué « fait des progrès significatifs dans l’amélioration des revenus et la réouverture des services tant au niveau local que régional » (en septembre dernier après 18 mois d’inactivité). Elle se concentre désormais entièrement sur sa « transition vers le contrôle par son actionnaire majoritaire envisagé, Takatso Consortium », qui prendra une participation de 51% plus tard dans l’année.

 

Le nouveau dirigeant fait face à une situation compliquée : un audit montre que la compagnie de Star Alliance a accumulé « près de 1,4 milliard de dollars en dépenses irrégulières et inutiles » entre 2016 et 2018. Un chiffre susceptible d’augmenter selon l’Autorité sud-africaine d’audit (AGSA), « car les situations financières du groupe pour quatre exercices n’ont pas encore été établies ». Un premier rapport sur la corruption au sein des entreprises d’état avait déjà détaillé les allégations de « corruption, mauvaise administration, fraude ou blanchiment d’argent entre autres », particulièrement au sein du groupe South African Airways.

Rappelons que le consortium Takatso, une coentreprise entre Global Aviation Operations (qui détient entre autres la low cost Lift) et le gestionnaire de fonds Harith General Partners (et de l’aéroport Lanseria), doit injecter 3 milliards de rands (196 millions de dollars) de trésorerie opérationnelle dans la compagnie en partie privatisée – et dans le rouge depuis 2011. Le gouvernement y ajoutera 1,8 milliard de rands supplémentaires (119,3 millions de dollars) durant cette année fiscale, notamment pour éponger une partie de ses dettes ; il s’agit de la dernière tranche du milliard de dollars mis de côté en 2020 pour sauver SAA. Mais une nouvelle aide publique est déjà discutée.

South African Airways dispose désormais de sept avions, trois Airbus A319, deux A320, un A330-300 et un A340-300, contre 46 avant la pandémie de Covid-19 ; la reprise des vols long-courriers est espérée au second semestre 2022.

En novembre dernier, l’Afrique du Sud et le Kenya avaient annoncé un accord de partenariat stratégique pour lancer un groupe aérien panafricain d’ici 2023, qui rassemblerait SAA et Kenya Airways. Et ce suite au protocole de coopération (MoC) signé par les deux compagnies nationales deux mois plus tôt, « dans le but de promouvoir les échange d’expertise, d’innovation, de technologies numériques et de meilleures pratiques commerciales ». John Lamola déclarait alors : « ce partenariat améliorera la viabilité financière des deux compagnies aériennes en créant la connexion de transport aérien la plus formidable d’Afrique, bénéficiant d’au moins deux hubs attractifs à Johannesburg et de Nairobi. Il relancera les circuits touristiques du Kenya et de l’Afrique du Sud, qui représentent une part importante du PIB de leur pays respectif ».,

Nouveau PDG chez South African Airways 1 Air Journal

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