Le groupe Lufthansa a vu au premier trimestre sa perte reculer de 40% et son trafic passagers quadrupler, ce qui lui permet de prévoir un « été record » malgré les incertitudes liées au prix du carburant.

Le groupe allemand rassemblant Lufthansa, Austrian Airlines, Brussels Airlines, Swiss International Air Lines et la low cost Eurowings, s’est au T1 2022 « remis de la propagation du variant Omicron » de la Covid-19 : après un début d’année encore marqué par des taux d’infection élevés « en particulier sur les marchés domestiques du groupe », la demande des clients a commencé à se redresser fortement en particulier au mois de mars. Outre une forte demande touristique, « le segment des voyages d’affaires a également enregistré une reprise croissante », souligne le groupe dans un communiqué, comme l’avait fait Air France-KLM.

Le chiffre d’affaires a plus que doublé à 5,4 milliards d’euros (année précédente : 2,6 milliards d’euros). L’EBIT ajusté s’élève à -591 millions d’euros « et s’est ainsi sensiblement amélioré par rapport au trimestre de l’année précédente, malgré les effets de la pandémie » (année précédente : -1,0 milliard d’euros). La marge EBIT ajustée a augmenté en conséquence pour atteindre -11,0 % (année précédente : -40,9 %). Le résultat net de -584 millions d’euros s’est également amélioré par rapport au même trimestre de l’année précédente (année précédente : -1,0 milliard d’euros).

Le nombre de clients à bord des compagnies aériennes du Groupe Lufthansa a plus que quadruplé au premier trimestre par rapport à la même période en 2021 : entre janvier et mars, les compagnies aériennes ont accueilli 13 millions de passagers, soit 10 millions de plus qu’il y a un an. « En raison de la forte augmentation de la demande », la capacité disponible a également été considérablement augmentée vers la fin du trimestre ; entre janvier et mars 2022, elle a atteint en moyenne 57% du niveau d’avant la crise (171% de plus que l’année précédente).

Le résultat opérationnel ajusté du transport de passagers s’élève à -1,1 milliard d’euros (année précédente : -1,4 milliard d’euros), un résultat « grevé par de faibles coefficients d’occupation des sièges, en particulier au début du trimestre, la hausse des coûts du carburant et la non-récurrence des subventions au chômage partiel de l’année précédente ». Cependant, les rendements étaient « proches des niveaux d’avant la crise », et les ont même dépassé sur le long-courrier.

Pour Lufthansa Cargo, « l’évolution positive » des bénéfices dans le segment d’activité logistique s’est poursuivie au premier trimestre 2022. Les capacités de fret dans le monde restent limitées par le manque de capacité de soute dans les avions de passagers et les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, tandis que la demande reste élevée. La branche fret du Groupe en a profité, et a de nouveau réalisé un résultat record avec un EBIT ajusté en hausse de 57% à 495 millions d’euros (année précédente : 315 millions d’euros).

Carsten Spohr, CEO de Deutsche Lufthansa AG, a déclaré : « les dernières semaines en particulier ont clairement montré à quel point le désir de voyager des gens est grand. Les nouvelles réservations augmentent de semaine en semaine – parmi les voyageurs d’affaires, mais surtout pour les vacances et les voyages de loisirs. Les chaînes d’approvisionnement du monde entier sont toujours perturbées alors que la demande de capacité de fret reste élevée. Cela rend notre décision stratégique de renforcer encore Lufthansa Cargo encore plus précieuse ».

Perspectives : le désir des gens de voyager est grand, souligne le groupe Lufthansa. Ces dernières semaines, plus de billets d’avion ont été achetés qu’à n’importe quel moment depuis le début de la pandémie, et la semaine dernière la compagnie a vendu « plus de billets d’avion en une semaine qu’à la même période en 2019 ». Avec plus de 120 destinations de vacances classiques, les compagnies aériennes du groupe Lufthansa offrent plus de choix de destinations touristiques que jamais auparavant. Les destinations aux États-Unis, en Amérique du Sud et en Méditerranée sont particulièrement demandées. Cet été, on s’attend à ce que plus de personnes voyagent en vacances avec les compagnies aériennes du groupe Lufthansa que jamais auparavant.

Le volume des voyages d’affaires dans le Groupe « devrait également se redresser d’ici la fin de l’année à environ 70% de son niveau d’avant la crise ». En raison de la forte demande continue dans le segment haut de gamme et de la hausse des niveaux de prix, le groupe Lufthansa s’attend à une augmentation du taux de pourcentage « à un chiffre au moins » des rendements moyens pour le reste de 2022 par rapport à 2021 : ils dépasseront donc les niveaux pré-pandémie.

Au T2, le groupe prévoit d’offrir environ 75% de la capacité d’avant crise, ce qui devrait améliorer considérablement le résultat des compagnies aériennes de passagers. Le même pourcentage est prévu pour l’ensemble de l’année 2022, avec cet été « environ 95% de la capacité d’avant la crise sur les liaisons court-courrier européennes et environ 85% sur le transatlantique ».

Néanmoins, des incertitudes subsistent quant au développement futur de l’entreprise. « Compte tenu des variations extrêmes du prix du kérosène au cours des dernières semaines, l’évolution des coûts du carburant en particulier ne peut être prévue avec précision pour l’ensemble de l’année. De même, les effets de la guerre en Ukraine et de la forte hausse de l’inflation sur le comportement des consommateurs ne peuvent être prédits avec précision », souligne le groupe Lufthansa. Les prévisions financières pour l’ensemble de l’année « restent inchangées pour une amélioration de l’EBIT ajusté par rapport à l’année précédente ».

Groupe Lufthansa au T1 : perte en recul et trafic multiplié par 4 1 Air Journal

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