La compagnie aérienne low cost Ryanair a annulé entre vendredi et dimanche plus de 280 vols opérés par des équipages belges au départ de Charleroi et de Bruxelles, face à l’appel à la grève lancé par des syndicats de PNC. Environ 50% des rotations y seront cependant maintenues.
Du 22 au 24 avril 2022 inclus, aucun Boeing 737 « belge » de la spécialiste irlandaise du vol pas cher ne devrait décoller des aéroports de Bruxelles-Zaventem et de Charleroi-Brussels-South, ce qui devrait affecter environ la moitié des vols programmés dans les deux plateformes. C’est la réponse apportée par Ryanair à l’appel à la grève de trois jours lancé par les syndicats d’hôtesses de l’air et de stewards CNE et ACV Puls, qui représentent quelque 400 PNC basés en Belgique. Un communiqué de la low cost souligne que « tous les clients concernés seront avertis par e-mail et informés des options qui s’offrent à eux, comme le changement de vol ou le remboursement ». Ryanair précise que « plus de 50% des vols seront assurés comme prévu, et nous conseillons aux clients qui voyagent ce week-end de vérifier le statut de leur vol sur leur application Ryanair ».
Ces annulations de vols concernent ce vendredi à Charleroi plus de 40 lignes, en particulier vers Marseille, Bordeaux, Brive, Carcassonne, Nîmes, Rodez, Toulouse ou Oujda, mais aussi vers le Portugal, l’Espagne ou l’Italie entre autres (liste complète ici, y compris pour les jours suivants). A Bruxelles, sont affichés en rouge ce 22 avril des rotations de Ryanair vers Madrid, Lisbonne, Barcelone, Rome et Dublin.
Darrell Hughes, directeur du personnel de Ryanair, a déclaré dans un communiqué : « Il est incroyablement frustrant que la CNE ait continuellement rejeté les offres de médiation et semble vouloir causer des perturbations injustifiées à des milliers de clients de Ryanair ce week-end. Après avoir travaillé en étroite collaboration avec notre personnel pendant la difficile phase de redressement de la Covid, la CNE devrait maintenant travailler avec Ryanair pour trouver des solutions négociées au lieu de s’engager dans cette grève prématurée et inutile ».
Ryanair « reste disponible pour des négociations ou une médiation et demande à la CNE d’annuler cette action de grève qui perturbera nos clients et leurs familles, dont beaucoup préparent leurs premières vacances depuis plus de 2 ans », ajoute le dirigeant.
Le CEO de la low cost Eddie Wilson assure dans le Soir que cette grève ne permettra pas de « faire avancer les négociations », mais estime que « ce n’est pas comme si on avait atteint un point de rupture. Alors que nous nous remettons seulement de la crise du Covid, partir en grève quand les négociations ne sont pas épuisées c’est totalement irresponsable. Ça rend simplement la Belgique moins attractive pour Ryanair en termes d’investissements ». Il a donc proposé d’engager « une nouvelle période intensive de négociations pour aboutir à une proposition de convention dans les 15 jours et de faire appel à un médiateur afin d’éviter la grève ».
Rappelons que les revendications des syndicats de PNC portent sur la négociation pour la nouvelle convention collective, négociation abandonnée vendredi, et sur les salaires et primes. La précédente convention, arrivée à échéance le mois dernier, prévoyait notamment un revenu mensuel fixe quel que soit le nombre de vols effectués en cabine. Selon les syndicats, 75% des PNC perçoivent le salaire minimum du secteur, « un montant brut dérisoire de 2.000 euros. Bien que Ryanair ait une marge bénéficiaire de 30% à Charleroi, la plus grande base de Belgique, et qu’elle s’attende à réaliser un bénéfice d’un milliard d’euros cette année, il n’y a aucune marge pour une amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs », accusent CNE et ACV Puls. Qui dénoncent également l’absence d’un DRH en Belgique, où Ryanair emploie plus de 650 personnes.
Depuis la reconnaissance des syndicats début 2018, Ryanair explique avoir « négocié avec succès des conventions collectives de travail (CCT) avec ses partenaires syndicaux à travers l’Europe, y compris en 2018, 2019 et 2020 avec la CNE pour ses pilotes et son personnel de cabine basés en Belgique. Ryanair respecte pleinement le droit belge du travail, des assurances sociales et de la fiscalité. Les négociations entre Ryanair et la CNE sur une nouvelle CCT pour le personnel de cabine ont débuté l’année dernière. Les syndicats ont fourni une liste de rubriques pour une nouvelle CCT mais aucune proposition. Lors d’une réunion le vendredi 15 avril, Ryanair a fourni des propositions détaillées à la CNE sur une série d’améliorations pour son personnel de cabine basé en Belgique, mais au lieu de négocier, la CNE s’est rétractée et a refusé de négocier. Le syndicat n’a fait aucune tentative de négociation ou de médiation, mais a lancé une action de grève inutile qui perturbera les plans de voyage de milliers de clients ce week-end ».
Bonnefoy a commenté :
22 avril 2022 - 8 h 42 min
Si les PNC obtiennent gain de cause, l’impact sur le prix du billet risque d’être intolérable pour le client Low Cost. Celui ci ne pourra évidemment plus voyager tant son porte-monnaie sera affecté. Il s’agit là d’une atteinte aux libertés de déplacement des voyageurs et donc in fine d’une atteinte à la démocratie. Inadmissible.
scijl75 a commenté :
22 avril 2022 - 9 h 28 min
La disparition des low cost est bénéfique pour l’écologie.
Les “Ouigo-lents” et autres “Blablabus” sont parfaitement adaptés aux clients de ces compagnies.
Espérons que les augmentations significatives des tarifs des compagnies traditionnelles remettent un peu d’ordre dans les clientèles.
B744 a commenté :
22 avril 2022 - 9 h 38 min
Sachant que le salaire des PNC représente environ 5% du coût d’un vol, quel impact une augmentation aura t-elle sur le prix du billet ?
daisy a commenté :
22 avril 2022 - 10 h 26 min
votre démocratie est donc d’utiliser les travailleurs au profit des pontes, bien vu
Bencello a commenté :
22 avril 2022 - 10 h 48 min
Ah!!! la fameuse “liberté de déplacement”, dangereusement menacée par ces feignasses de travailleurs qui ont des revendications salariales , abusives forcément, surtout compte tenu des nombreux avantages qu’ils ont chez les low-cost
Et puis comme il n’existe que Ryanair, que les trains, la voiture, les bus n’existent pas, on est vite “pris en otage”…
Quant au droit de grève, vivement son abolition à la chinoise…
Shôgun a commenté :
22 avril 2022 - 11 h 13 min
C’est cela, rétablissons l’esclavage pour permettre aux beaufs d’aller faire la fête à Ibiza à moindres frais, et accessoirement pour continuer à engraisser les exploiteurs et les actionnaires parasites. Au nom de la démocratie, bien sûr !
Je crois que certains feraient bien de revoir le sens du mot “démocratie”, ça leur éviterait de l’employer à tort et à travers.
Mosquito a commenté :
22 avril 2022 - 11 h 28 min
La democratie c’est d’abord le droit de vivre decement….bien avant celui de voyager pour son seul plaisir….
Ubu a commenté :
23 avril 2022 - 10 h 17 min
Chaque chose a un prix. Là en l’occurrence (comme dans beaucoup de domaines) c’est les salariés qui le paient. Un vol pas cher c’est le personnel la variable, des vêtements à bas prix ce sont les gens des pays pauvres qui le paient, nos déchets liés à la surconsommation ce sont les pays pauvres qui le paient. Arrêtez un peu avec votre nombrilisme égoïste. Voyager n’est pas un droit, c’est un luxe qui a un prix qu’on doit assumer ; si on a pas les moyens de voyager on reste chez soit, on exploite pas les autres.
Bin a commenté :
23 avril 2022 - 19 h 04 min
Quand on voit la mentalité de nos ecolos bobos gauchistes on se dit que les dictateurs sont de braves types à côté d eux ils veulent que le pauvre reste pauvre et que le peuple subisse leurs fantasmes lamentables !
Boonefoy a commenté :
24 avril 2022 - 14 h 20 min
Merci à tous pour vos réponses qui montre que le second degré a encore du chemin à faire. Bencello était le seul à jouer.
A L’INVERSE a commenté :
10 mai 2022 - 10 h 16 min
Vous devriez être satisfait de tout ces commentaires, car au delà du second degré qui a sûrement un forum dédié pour défendre cet « humour » la réaction est plutôt positives et humaines. Cela démontre encore que ryanair n’est pas appréciée, et l’humain et son bien être a encore une place dans le travaille !!!! Malgré la vision pourrie de MOL et son entreprise low-cost cost.