La compagnie aérienne Etihad Airways va mener plus de 30 vols en une semaine pour tester l’efficacité opérationnelle, la technologie et les procédures qui peuvent réduire les émissions de carbone, tandis que la low cost Ryanair a signé avec Neste pour alimenter en carburant durable (SAF) une partie de ses vols au départ de l’aéroport d’Amsterdam.

La compagnie nationale des Émirats Arabes Unis annonce le 20 avril 2022 à Abou Dhabi une semaine « de recherches et de tests intensifs » sur plus de 30 vols, pour tester l’efficacité opérationnelle, la technologie et les procédures qui réduiront les émissions de carbone, dans le cadre de son programme continu d’essais de durabilité. Coïncidant avec le Jour de la Terre vendredi, cela inclura plus de 20 vols commerciaux opérant sur le réseau d’Etihad Airways pour tester « les technologies d’évitement des traînées de condensation », en partenariat avec la société aérospatiale environnementale basée au Royaume-Uni SATAVIA. La compagnie aérienne exploitera également 13 « vols écologiques » EcoFlights dédiés à une gamme d’initiatives d’optimisation des vols et des moteurs, où les essais réussis seront intégrés dans les opérations régulières. Ces essais seront effectués sur la flotte d’avions économes en carburant d’Etihad Airways, menés par le Boeing 787-10 Greenliner et le tout nouvel Airbus A350-1000 nommé « Sustainable 50 ».

La majeure partie des tests effectués au cours de la semaine font partie d’un partenariat d’un an avec SATAVIA pour permettre la prévention des traînées de condensation (contrails), « intégrant la modélisation atmosphérique à la planification opérationnelle des vols ». Ces traînées de condensation sont des nuages ​​​​constitués de cristaux de glace générés par les avions, qui provoquent un effet de réchauffement net de la surface à l’échelle mondiale, « et causent jusqu’à 60% de l’impact climatique total de l’aviation, soit l’équivalent de 2% de tout l’impact humain ». Contrairement aux nombreuses initiatives aérospatiales vertes, souligne Etihad Airways, la prévention des traînées « est une solution logicielle qui peut être mise en œuvre à court terme grâce à une intégration technique avec les opérations aériennes ».

Le CEO du groupe Etihad Aviation Tony Douglas a déclaré dans un communiqué que la compagnie aérienne « a démontré son engagement envers la durabilité au cours des trois dernières années, menant l’industrie avec les tests et l’application de technologies et de processus qui offrent des avantages environnementaux supplémentaires à chaque fois que nous volons. Les tests que nous menons cette semaine ne sont que les dernières initiatives de notre programme de durabilité complet et de longue durée, car pour nous, la durabilité est une priorité chaque jour, non seulement une fois par an. Les résultats que nous développerons s’ajouteront à l’ensemble des travaux et à la base de connaissances établie pour soutenir l’industrie aéronautique et ses ambitions de décarbonation ».

Adam Durant, fondateur et CEO de SATAVIA, a ajouté : « Notre compréhension des traînées repose sur des décennies de science atmosphérique, qui peuvent désormais être combinées à une modélisation informatique de haute performance pour identifier les zones de formation de traînées et optimiser les plans de vol pour la prévention. Suite à ces tests, nous travaillerons avec Etihad pour quantifier les avantages climatiques de la prévention des traînées de condensation vol par vol ».

En plus des essais en vol sur l’évitement des traînées, Etihad exploitera jusqu’à 13 EcoFlights, après six opérations précédentes axées sur la durabilité depuis 2019, y compris le vol durable EY20 de Londres à Abou Dhabi en octobre de l’année dernière, qui a réduit les émissions de carbone de 72% par rapport à un vol similaire en 2019. Ces vols « testeront davantage les initiatives opérationnelles pour évaluer et confirmer les leçons tirées des vols passés pour l’optimisation de la trajectoire de vol, y compris l’optimisation de la montée et de la descente continue et le démarrage du moteur de dernière minute ».

En janvier 2019, Etihad a annoncé son objectif d’atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050 et de réduire de moitié les niveaux d’émissions nettes d’ici 2035. Depuis, elle a lancé l’initiative de durabilité de l’aviation inter-organisationnelle « la plus complète de l’industrie », dirigée par ses programmes Greenliner et Sustainable50 en partenariat avec Boeing, Airbus, GE et Rolls Royce.

Etihad Airways et Ryanair veulent voler plus vert 1 Air Journal

©Etihad Airways / SATAVIA

Etihad Airways et Ryanair veulent voler plus vert 2 Air Journal

©Boeing

La low cost irlandaise Ryanair a de son côté annoncé hier un partenariat avec Neste, le premier fournisseur mondial de carburant d’aviation durable (SAF), pour alimenter « environ un tiers de ses vols » à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol avec un mélange de 40% de SAF. Ce mélange réduira les émissions de gaz à effet de serre « de plus de 60% » selon son communiqué, soutenant ses objectifs de décarbonation Pathway to Net Zero by 2050. Ryanair a déjà considérablement fait progresser cet engagement en s’associant au Trinity College de Dublin pour ouvrir le Ryanair Sustainable Aviation Research Centre, et en investissant 22 milliards de dollars dans la flotte « Gamechanger » (Boeing 737 MAX 8-200), qui offre 4% de sièges en plus mais est 16% plus économe en carburant et en CO2 et réduit de 40% le bruit des avions.

Le directeur du développement durable de Ryanair, Thomas Fowler, a souligné : « Nous sommes ravis d’annoncer cet accord historique avec Neste qui verra Ryanair augmenter ce nouveau mélange de 40% de SAF. Le SAF est la pierre angulaire de notre stratégie de décarbonation Pathway to Net Zero d’ici 2050, et ce nouveau mélange alimentera un tiers des vols Ryanair à l’aéroport d’Amsterdam Schiphol tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de plus de 60%. Nous sommes impatients de développer notre partenariat avec Neste alors que nous nous efforçons d’atteindre notre objectif d’exploiter 12,5% des vols Ryanair avec du SAF d’ici 2030 ».

Jonathan Wood, vice-président Europe de Neste, Renewable Aviation, a ajouté : « Nous sommes ravis de soutenir Ryanair dans ses efforts pour atteindre ses objectifs de décarbonation en fournissant notre Neste MY Sustainable Aviation Fuel. Le SAF est un élément clé dans la réalisation des objectifs de réduction des émissions de l’aviation. Le secteur de l’aviation est maintenant à un point de basculement à mesure que la demande augmente, et des propositions politiques sont sur la table dans l’UE et au Royaume-Uni pour promouvoir la demande et l’offre de SAF ». Neste, qui travaille déjà avec KLM dans le premier aéroport néerlandaise, dirige selon lui la transformation vers le SAF, et investit actuellement « pour augmenter la capacité de production mondiale de SAF à 1,5 million de tonnes par an d’ici 2023. C’est formidable de voir Ryanair en tant que premier transporteur court-courrier prendre notre SAF à l’aéroport d’Amsterdam Schiphol et nous attendons avec impatience notre cheminement commun vers un avenir plus durable ».

https://www.youtube.com/watch?v=s2df4v_ZbFo

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©KLM