Le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) appelle les pilotes de la compagnie aérienne low cost Volotea basés en France à faire grève les week-ends du 15 au 18 avril et du 23 au 24 avril,

Après celui lancé chez Ryanair, le préavis de grève du syndicat français vise désormais la spécialiste espagnole du vol pas cher. Dans son communiqué du 6 avril 2022, le SNPL se dit « interpellé par le double discours tenu par la direction » de Volotea, « pour qui tout apparaît aussi rose que sa livrée dans ses multiples communications externes » mais qui continue à demander à ses salariés de « faire de gros efforts pour résister face aux conséquences de la crise, tout en refusant tout dialogue social digne de ce nom ». Le SNPL appelle donc les pilotes basés dans des aéroports français à faire grève en pleine vacances de Pâques, les week-ends du 15 au 18 avril et du 23 au 24 avril.

Alors que la low cost « s’étend dans la presse sur la reprise qui s’amorce et sur son développement à grande vitesse en France », elle voudrait selon le SNPL « imposer à ses pilotes une baisse de rémunération ». Le syndicat rappelle que depuis 2012, date de création de Volotea, les navigants « sont parmi les moins bien rémunérés du marché, ce qui est inacceptable et intenable ». Malgré deux dernières années compliquées, en raison notamment de la pandémie mondiale, la compagnie aérienne semble pourtant « avoir tiré son épingle du jeu pour assurer sa croissance et renforcer encore un peu plus le dumping social, pour lequel elle fait preuve d’un certain savoir-faire ».

Pour le syndicat, depuis des mois et « malgré les demandes, les alertes ou même les condamnations », la direction de la compagnie aérienne ne prend  en compte aucune des revendications légitimes de ses navigants ». Le dialogue social est « inexistant tant l’entreprise a tendance à prendre des décisions unilatérales », et les contentieux entre la compagnie aérienne, ses navigants et les organisations syndicales « sont aujourd’hui multiples ». Les pilotes Volotea sont donc « mobilisés pour obtenir enfin de meilleures conditions de travail, respectueuses de la législation française et à même de garantir la sécurité des vols ».

« Cette course vers toujours plus de moins disant social est intenable, notamment en raison des conditions précaires que cette situation génère chez les navigants, dont les conditions générales de travail ne cessent de se dégrader, sans compter l’épuisement physique et mental des employés qui fait courir un risque quant à la sécurité des vols », souligne le SNPL. Les employés sont « constamment mis sous pression, pour faire voler les avions le plus possible, ce qui conduit à des biais opérationnels et réglementaires ». Une pratique « ancienne » qui a d’ailleurs conduit Volotea à « répondre de possibles infractions relatives à la durée du travail intervenues dans le courant des années 2018 et 2019 » devant un tribunal de Nantes, conclut le syndicat.

SNPL : un préavis de grève des pilotes chez Volotea aussi 1 Air Journal

@Caen-Carpiquet