Les principales compagnies européennes estiment que les prix du carburant resteraient élevés “au moins jusqu’en 2023“, plombant leurs perspectives de reprise après la crise historique du Covid-19.
“Le secteur aérien européen reste l’un des plus touchés par la pandémie“, fait observer Airlines for Europe (A4E), association basée à Bruxelles et fondée par Air France–KLM, easyJet, International Airlines Group (British Airways et Iberia), Lufthansa Group et Ryanair. Ces dernières ont indiqué avoir vu leurs effectifs passer de 400.000 à 250.000 employés entre 2019 et 2021, tandis que le nombre annuel de leurs passagers est passé de 720 millions à 270 millions.
“Les compagnies aériennes européennes ne devraient pas revenir aux bénéfices avant 2023 ou 2024 au plus tôt“, met en garde A4E, en citant les données de l’Association du transport aérien international (IATA). “Nous espérions tous une période de stabilité” alors que la pandémie semblait refluer début 2022, déclare le directeur général d’A4E, Thomas Reynaert, mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a suscité des prix record du pétrole sur les marchés, a fragilisé cette perspective de reprise. En effet, “le carburant représente jusqu’à 35 % des coûts d’exploitation des compagnies aériennes“.
“Malgré une forte demande latente des Européens pour recommencer à voyager, les prix record du pétrole et du carbone, combinés aux longs détours pour éviter l’espace aérien russe, vont affaiblir la position concurrentielle des transporteurs européens face aux non-européens sur les vols depuis et vers l’Asie“, regrette A4E.
Pour un ciel unique européen
Reprenant ses arguments de longue date, l’association réclame un soutien réglementaire aux autorités et gouvernements européens, notamment des progrès dans la mise en œuvre du “ciel unique européen“, une réforme censée fluidifier le trafic aérien dans les frontières de l’Union européenne. Elle estime que des trajectoires plus efficaces permettraient d’économiser 10 % de carburant et donc de contribuer d’autant aux ambitions de décarbonation du secteur.
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