Un tribunal de Pau a annulé en partie lundi la procédure de délégation de service public pour la ligne entre Tarbes-Lourdes et Paris-Orly, attribuée le mois dernier à la compagnie aérienne low cost Volotea – qui n’aurait pas payé totalement une amende infligée dans une affaire de travail dissimulé à Bordeaux.
Ca sent le souffre dans les aéroports du Sud-ouest : Chalair, qui comme Amelia avait été ignorée au profit de la spécialiste espagnole du vol pas cher pour l’attribution de la DSP entre Tarbes et Orly, a saisi le tribunal administratif de Pau. Qui a tranché le 21 mars 2022 : la procédure est annulée « à compter du stade de l’examen des candidatures », le juge expliquant selon Pyrénéesinfos que la candidature de Volotea « n’était pas régulière au regard du règlement de consultation ». En l’occurrence, l’article L. 3123‑4 de ce code exclut de la participation aux procédures de passation des contrats de concession « les personnes qui ont été condamnées pour méconnaissance de certaines obligations du code du travail », sauf exceptions dont celle du « règlement de l’ensemble des amendes et indemnités dues à raison de leur condamnation ».
Or Volotea avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Bordeaux en septembre dernier à des dommages et intérêts et à une peine d’amende de 200.000 euros, assortie d’un sursis à hauteur de la moitié de la somme, « pour des faits de travail dissimulé, faute de déclarations aux organismes de protection sociale en France pour certains de ses pilotes ». La low cost a reconnu qu’elle n’avait pas réglé l’intégralité des sommes dues, ayant fait appel, et le juge a retenu qu’elle ne remplit donc pas les conditions de l’appel à candidature, et que « son offre n’aurait pas dû être examinée par le syndicat mixte » Pyrénia.
Ce syndicat mixte, qui gère l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées, devra donc relancer une procédure de passation de la convention de DSP « au stade de l’examen des candidatures ». Sans doute sans Volotea, dont la ligne entre Tarbes et Orly n’apparait pas dans le système de réservation. Rappelons qu’elle devait à partir du 1er juin 2022 et jusqu’au 31 mai 2026 proposer ls entre les deux aéroports où elle est absente des vols toute l’année « avec deux fréquences quotidiennes, le matin et le soir » en Airbus A319 de 156 sièges. La route reste proposée par Air France, opérée par Amelia. A une cinquantaine de kilomètres, l’axe Pau – Orly est lui aussi opéré par la compagnie nationale française, qui sera remplacée la semaine prochaine par sa filiale low cost Transavia.
A320 a commenté :
23 mars 2022 - 11 h 02 min
Quelle bonne nouvelle de savoir que l’Etat ne subventionnera finalement pas une compagnie qui a triché et abusé du système pendant des années! Et Volotea continue en usant jusqu’à la corde le système de chômage partiel APLD malgré de nombreuses déclarations fanfaronnes sur le boom et la croissance continue de ses activités. Peut-être la prochaine condamnation pour ces voyous!
Malheureusement pour le bien être des salariés j’ai peur que Chalair et Amélia soient encore pire que Volotea…
Au-delà la vrai question, c’est pourquoi la ligne Tarbes-Orly est subventionnée par l’argent public alors qu’il y a un autre aéroport à Pau, à même pas 50km… Il y a plein de villes qui ne sont pas reliées à Orly, alors pourquoi Tarbes devrait absolument être desservi depuis CDG et ORY?! Encore un bel exemple d’argent public dilapidé pour satisfaire quelques appuis politiques locaux en dépit de toutes logiques économiques…
Louis a commenté :
23 mars 2022 - 11 h 56 min
Quelle bonne nouvelle de réserver l’aviation à quelques riches.
Il ne faut pas laisser des low cost et surtout mettre de gros avions sur les lignes en DSP.
Nous voulons rester entre bourgeois dans les petits avions Chalzir ou Amelia.
ledude a commenté :
23 mars 2022 - 14 h 12 min
Le minimum pour opérer un DSP est quand même de respecer la loi, non ?
En volant sur des compagnies comme Volotea, tu as l’impression de faire des économies, mais c’est une vision simpliste et de court terme. Pour t’en rendre compte, il faudrait réfléchir, prendre un peu de recul.
Greg6 a commenté :
23 mars 2022 - 16 h 32 min
La richesse n’a rien à voir là dedans.
Qu’est-ce qu’il ne faut pas lire des fois…
Si on a besoin d’en passer par une dsp, c’est à dire de l’argent public, c’est que la ligne n’est pas rentable, car trop peu de gens font le trajet.
Il y a Pau qui est bien mieux desservi à 40km, et qui phagocyte Tarbes, tout bêtement.
kyle a commenté :
23 mars 2022 - 16 h 23 min
53 kms et 38 minutes de route séparent les aeroports tarbais et palois…
Alors que l’argent public devrait se faire rare et dépensé avec grande precaution, je doute de l’utilite d’une DSP, encore moins en A319.
Et pour la clientele loisirs, Transavia propose des tarifs attractifs (voir meme Air France)
Regrouper les forces des 2 aeroports et y developper le trafic serait surement plus judicieux.
(Quand aux “pauvres”, malheureusement toujours trop nombreux en France, je doute que leur priorité soit de voyager en avion…)
Estelle T. a commenté :
24 mars 2022 - 13 h 57 min
Votre commentaire est un des rares empreint de lucidité. A quoi sert l’aéroport de Tarbes ?! et il n’est pas le seul inutile en France…
Ou alors: a commenté :
24 mars 2022 - 14 h 37 min
Posons la question à l’envers: » A quoi sert l’aéroport de Pau? »
S’il faut rationaliser et ne conserver que 2 aéroports sur les trois de la région ( avec celui de Biarritz), autant conserver les deux les plus éloignés l’un de l’autre puisque ce sont les deux qui se concurrencent le moins , justement à cause de la distance entre eux…
A ce jeu, c’est l’infrastructure de Pau qui est perdante, car c’est elle qui est au milieu, et si les Tarbais peuvent faire les 53kms/38mn qui séparent Tarbes et Pau…on ne voit pas pourquoi les Palois ne pourraient pas faire 53kms/38mn pour aller à Pau…
Certes, Monsieur le Maire de Pau actuel est beaucoup, beaucoup plus médiatisé et ( re)connu que celui de Tarbes (+ celui de Lourdes: même à eux deux ensemble, c’est le maire de Pau qui gagne en notoriété…): mais ceci bien sûr, n’entre pas en compte: vous me le confirmez? Enfin: ne DEVRAIT pas entrer en compte, d’autant plus que, dans le temps, ceci n’est pas destiné à durer…: les années passent, les maires aussi!
Kyle a commenté :
25 mars 2022 - 3 h 27 min
En etant objectif, hors consideration politique:
– PAU: ville moyenne avec desserte ferroviaire peu attractive, dessertes aeriennes non subventionnées
– LOURDES TARBES: site touristique majeur mais lignes subventionnées, importante industrie à l’aéroport (stockage, dementellement d’avions).
Si il fallait en retenir qu’un, je dirai Tarbes pour garder l’outil industriel.
Sinon transferer le trafic passager à Pau avec navettes et ne garder que le trafic technique à Tarbes
été obligé de a commenté :
28 mars 2022 - 15 h 08 min
Tarbais, j’ai travaillé à Paris durant deux ans avec un aller retour par semaine et et j’ai été obligé de prendre l’avion d’Air France à Pau car le billet était bien moins cher qu’à Tarbes desservie par la même compagnie. Nombre de passagers des H P étaient contraints comme moi. Le Lobbying Palois n’existe pas d’aujourd’hui et en dehors de Pau il n’y a pas de salut.
M. Dedieu a commenté :
25 mars 2022 - 10 h 07 min
Je suis d’accord… les deux villes n’ont pas la même population ni le même attrait. L’aéroport de Tarbes a été construit pour faire plaisir à certains élus et aux croyants qui se rendent à Lourdes. Il est sous occupé, quant à son aérogare on croirait les locaux d’un magasin hard-discount !
BRILLON a commenté :
24 mars 2022 - 12 h 00 min
Toujours la gue-guerre entre Pau et Tarbes !