Pour les sociétés de leasing occidentales qui doivent récupérer d’ici le 28 mars les avions commerciaux loués à des compagnies aériennes, comme l’exigent les sanctions contre la Russie, ces appareils semblent « perdus à jamais ».
Selon les calculs de Dean Gerber du bailleur Valkyrie BTO Aviation, cité par l’agence Bloomberg, seuls 24 sur les près de 500 Boeing et Airbus -d’une valeur de 10 milliards de dollars– loués à des compagnies aériennes russes ont pu jusqu’ici être récupérés. « La crainte principale en ce moment est que ces avions soient perdus à jamais », a avoué Steve Giordano chez Nomadic Aviation Group.
« Les sanctions de l’UE et du Royaume-Uni fixent effectivement la date limite du 28 mars pour la résiliation des contrats de location d’avions, ce qui est franchement un calendrier irréaliste pour une flotte d’environ 500 avions loués en Russie par des bailleurs opérationnels », a estimé pour sa part David Walton, directeur de l’exploitation David Walton chez BOC Aviation. « Plus nous discutons avec les assureurs et d’autres interlocuteurs, plus il semble clair que ces avions ne reviendront jamais », a déclaré sans détour George Dimitroff, consultant au cabinet Ascend by Cirium.
A l’annonce des sanctions européennes et américaines contre la Russie pour son invasion de l’Ukraine, les compagnies aériennes russes, Aeroflot en tête, ont pris les devants et ont rapatrié quasiment tous leurs avions en Russie pour les mettre hors de portée des saisies. Le régulateur russe a également demandé aux transporteurs russes d’immatriculer à nouveau leurs appareils en Russie, au lieu de leurs immatriculations basées habituelles aux Bermudes.
Jeudi, le parlement russe a publié un projet de loi qui pourrait interdire aux compagnies aériennes russes de rendre les Airbus et Boeing loués auprès des sociétés de leasing occidentales. En outre, cette loi obligerait durant toute l’année 2022 les transporteurs russes à payer tout règlement en roubles, dont la valeur a perdu 30% par rapport au dollar de rigueur dans ces transactions. Et quand un bailleur dénoncera un contrat, c’est un « comité spécial » du gouvernement russe qui décidera si l’avion doit quitter le sol russe.
©Airbus
julien31 a commenté :
13 mars 2022 - 12 h 30 min
ah on va peut etre commencer à ce poser les vraies questions sur les sanctions !
bergeron a commenté :
13 mars 2022 - 19 h 13 min
Les compagnies aériennes russes seront-elles en mesure de faire la maintenance de leurs appareils privées des pièces de rechange et organes à changer sur les appareils pour respecter les préconisations de sureté des constructeurs. Rapidement ces avions non entretenus ne pourront plus voler en sécurité et resteront cloués au sol, c’est quand même un des effets attendus des sanctions occidentales.
Sam a commenté :
13 mars 2022 - 20 h 54 min
Vu la baisse du trafic en Russie (les sanctions financières+ les interdictions de vol + le covid) ces avions ne seront plus nécessaires pour les russes et vont probablement servir de stock de pièces détachées pour maintenir en état de vol d’autres avions.
DAVE a commenté :
14 mars 2022 - 8 h 02 min
@ Bergeron Le problème, c’est les effets, on les ressent nous aussi ! Enfin, le peuple, pas les politicards nantis et leurs amis financiers qui vont encore s’enrichir plus en spéculant, comme d’habitude…. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
ljp a commenté :
14 mars 2022 - 20 h 24 min
La Russie recommence le scenario de l’emprunt russe : Crapules un jour, crapules toujours !
DAVE a commenté :
15 mars 2022 - 10 h 11 min
@ ljp Il a du vous échapper qu’il y a eu quelques changements depuis et que les sanctions prises par nos chers dirigeants sont la cause du bordel ambiant au point de vue économique. Nous récoltons ce que nos politicards ont semé….
ljp a commenté :
15 mars 2022 - 10 h 53 min
Qu’est-ce qui peut justifier à vos yeux de tuer des milliers d’innocents, de faire fuir des millions de gens , de détruire “gratuitement” un pays – (pour une simple saute d’humeur d’un dictateur parano).
La notion de dialogue civilisé, vous ne connaissez pas, vous non-plus ?
DAVE a commenté :
15 mars 2022 - 11 h 13 min
@ ljp Je ne vois pas trop le rapport avec les emprunts russes….
Quant au dialogue civilisé, vous n’avez pas l’air d’être très au courant de ce qui se passe de par le monde. Nous (les occidentaux) sommes mal placés pour en parler. Serbie, Lybie, Irak 2003,etc, les cas ou nous nous sommes allègrement assis sur les beaux principes que nous sommes censés défendre sont légion. Quant aux dictateurs, certains parmi les pires sont de nos bons amis. Samedi dernier, nos chers saoudiens, adeptes du découpage de journaliste en morceau et des bombardements de population civiles au Yémen, ont exécuté 81 personnes en un jour ! Cherchez l’erreur. Donc au lieu de vouloir toujours donner des leçons au monde entier, nous devrions plutôt commencer par balayer devant notre porte. Tout ceci n’excuse pas l’invasion de l’Ukraine, toute guerre est horrible, mais relativise bien les choses.
bergeron a commenté :
18 mars 2022 - 5 h 13 min
J’avais admis au temps du docteur Bernard Kouchner que les guerres américaines et otaniennes étaient des guerres humanitaires pour amener les droits de l’homme, par exemple en Serbie et au Kosovo où les bombardements (carpet bombing en globiche) n’avaient fait aucune victime civile. Ce n’est pas vrai que pour des guerres non américaines.
Les russes sont vraiment en retard d’une guerre, voire de plusieurs.