L’Association du transport aérien international (IATA) a signalé une croissance du fret aérien plus lente en janvier 2022. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement et les contraintes de capacité, de même que la détérioration des conditions économiques du secteur ont nui à la demande.
La demande mondiale, mesurée en tonnes-kilomètres de chargement (CTK), était en hausse de 2,7 % en janvier 2022 par rapport à janvier 2021 (3,2 % pour les opérations internationales). Ce taux est considérablement inférieur à celui de 9,3 % observé en décembre 2021 (11,1 % pour les opérations internationales). La capacité était supérieure de 11,4 % à celle de janvier 2021 (10,8 % pour les opérations internationales). Bien que cela se situe en territoire positif comparativement aux niveaux d’avant la Covid-19, la capacité demeure restreinte et inférieure de 8,9 % à la capacité de janvier 2019.
Plusieurs facteurs sont à signaler, souligne l’IATA :
-Les perturbations des chaînes d’approvisionnement sont attribuables aux annulations de vols causées par les pénuries de personnel, à la météo hivernale et au déploiement plus restreint de la 5G aux États-Unis, ainsi qu’à la politique zéro-COVID en Chine continentale et à Hong Kong.
-La composante des nouvelles commandes d’exportations de l ’indicateur de l’indice des directeurs des achats (PMI) est passé sous la marque de 50 en janvier, pour la première fois depuis août 2020, ce qui révèle qu’une majorité des entreprises sondées signalent une chute des nouvelles commandes d’exportations.
-La composante mondiale des délais de livraison de l’indice des directeurs des achats (PMI) était à 37,8 en janvier. Bien que les valeurs inférieures à 50 soient normalement favorables au fret aérien, les conditions actuelles laissent entrevoir des délais de livraison plus longs à cause des goulots d’étranglement qui affectent les approvisionnements.
-Le ratio des stocks aux ventes demeure faible. Cela favorise le fret aérien en faisant en sorte que les fabricants se tournent vers le transport aérien pour répondre rapidement à la demande.
« La croissance de 2,7 % de la demande de transport de fret en janvier était inférieure aux attentes, après le taux de 9,3 % enregistré en décembre. Cela reflète probablement un déplacement vers le taux de croissance plus normal de 4,9 % prévu pour cette année. Toutefois, on entrevoit que les marchés de fret aérien vont subir l’impact du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Les changements à venir dans l’activité manufacturière et économique en raison des sanctions, les prix croissants du pétrole et l’incertitude géopolitique sont autant de facteurs convergents. La capacité devrait être encore plus sous pression et les taux vont probablement augmenter. Toutefois, il est trop tôt pour prédire dans quelle mesure », a déclaré Willie Walsh, directeur général de l’IATA.
Guerre en Ukraine
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine aura des répercussions négatives sur le fret aérien, prévient l’IATA. Les fermetures d’espaces aériens vont interrompre la connectivité directe avec plusieurs marchés reliés à la Russie. Dans l’ensemble, l’impact sur les marchés mondiaux devrait être faible, puisque le transport de fret vers, en provenance et à l’intérieur de la Russie ne représentait que 0,6 % du transport de fret dans le monde en 2021. Plusieurs transporteurs spécialisés en fret sont enregistrés en Russie et en Ukraine, notamment ceux actifs dans le transport lourd.
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