La Grande-Bretagne a durci ses sanctions contre le secteur aérien russe, alors que le principal aéroport de Kiev aurait pour la première fois été touché par une frappe aérienne. Air Charter continue d’affréter des vols de fret humanitaire pour venir en aide aux réfugiés.

Ayant déjà fermé son espace aérien aux aéronefs russes au début de l’invasion de l’Ukraine, Londres a annoncé le 9 mars 2022 un durcissement des sanctions : le secrétaire aux Transports Grant Shapps a annoncé que le pays a désormais le droit de saisir tout avion « détenu, exploité ou affrété par toute personne liée à la Russie ou à des individus ou entités désignés ». A l’aéroport de Farnborough par exemple, un Bombardier Global 6500 a ainsi été immobilisé, les autorités soupçonnant que le jet privé immatriculé au Luxembourg appartiendrait en fait à ou serait loué à long terme par l’oligarque russe Eugene Shvidler (lui-même n’est pas visé par des sanctions à ce jour). L’appareil était arrivé de Newark la semaine dernière selon la BBC, et devait repartir vers Dubaï.

Une nouvelle législation va en outre criminaliser l’atterrissage d’avions russes dans les aéroports du pays, a précisé la ministre des Affaires étrangères Liz Truss : « le fait d’interdire aux avions battant pavillon russe d’entrer au Royaume-Uni, et de faire de leur utilisation une infraction pénale, infligera davantage de souffrance économique à la Russie et aux personnes proches du Kremlin », a-t-elle assuré. A l’instar des Européens et des Américains, la Grande Bretagne va aussi interdire les exportations vers la Russie de tout ce qui est lié à l’aviation, y compris les services d’assurance.

En Ukraine, un bâtiment technique de l’aéroport de Kiev-Boryspil aurait été touché par un missile jeudi à l’aube, selon le gestionnaire du premier aéroport du pays. Il avait été jusque là été épargné par les troupes russes, ses pistes étant encombrées de véhicules pour éviter toute utilisation. Aucun détail n’était disponible au moment de la rédaction sur l’ampleur des dégâts ou la présence de victimes.

Guerre en Ukraine : sanctions britanniques, aéroport de Kiev et vols humanitaires 1 Air Journal

©KBP

En France, Air Charter Service (ACS) a annoncé avoir déjà affrété 11 vols pour transporter « des médicaments et des tentes depuis différents aéroports du Royaume-Uni, de Suisse et du Moyen-Orient » à destination des réfugiés de la guerre en Ukraine, et en avoir prévu « au moins 5 autres » pour plusieurs organisations. Un avion-cargo 737 a ainsi relié dès mardi dernier le Royaume-Uni à l’aéroport de Rzeszow-Jasionka dans l’est de la Pologne, qui d’ordinaire accueille les LOT Polish Airlines, Ryanair ou autres Wizz Air mais voit débarquer de plus en plus de vols de fret, y compris militaire. Plusieurs membres ACS sont arrivés dans le pays « pour coordonner de futurs » vols à destination des aéroports de Rzeszów donc, Varsovie et Chisinau en Moldavie, tandis que des vols supplémentaires sont programmés « vers plusieurs pays frontaliers de l’Ukraine ».

ACS souligne par ailleurs que lors de précédentes vastes opérations de secours humanitaire, ce sont des opérateurs spécialisés dans le transport de cargaisons volumineuses qui ont assuré la plus grande partie du transport aérien. « Mais le secteur doit désormais se mobiliser alors que le pool d’appareils est plus réduit que d’habitude, puisque bon nombre de ces transporteurs sont soit russes et ne peuvent donc pas être utilisés, soit ukrainiens et ont donc vu pour la plupart leurs opérations interrompues ou leurs avions détruits ». Pour Alexandre Busila, CEO et directeur des affrètements cargo ACS France, le fait que plusieurs avions ukrainiens « qui auraient normalement participé à ces opérations de secours humanitaire ont été détruits lors de l’invasion vient encore aggraver la situation déjà délicate du secteur ».

Guerre en Ukraine : sanctions britanniques, aéroport de Kiev et vols humanitaires 2 Air Journal

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