La compagnie aérienne low cost Ryanair a annoncé la suspension pour la saison estivale de 19 lignes à Lisbonne, dont deux vers la France et deux vers le Maroc, suite au refus du gouvernement portugais de distribuer les créneaux de vols « bloqués » par TAP Air Portugal.
La base de la spécialiste irlandaise du vol pas cher à l’aéroport de Lisbonne-Humberto Delgado n’accueillera durant l’été 2022 que quatre monocouloirs Boeing au lieu des sept prévus, ce qui y entrainera « la perte de 5000 vols, de 950.000 passagers, de 150 emplois et de 300 millions d’euros d’investissement ». Ryanair ne proposera donc pas dans la capitale portugaise les liaisons prévues vers Perpignan et Poitiers en France sur un total de 6 routes (Poitiers avait été annoncé début janvier), ainsi que celles vers Agadir et Oujda au Maroc (Fès et Marrakech ne sont pas affectées).
Sont également concernés cinq destinations en Espagne (Alicante, Lanzarote, Madrid, Saragosse et Ténériffe Sud), trois en Italie (Alghero, Bari et Palerme), deux en Grande-Bretagne (Birmingham et Bournemouth), deux en Allemagne (Karlsruhe/Baden-Baden et Memmingen), ainsi que les aéroports de Billund, Cracovie et Malte. Tous les passagers concernés par ces annulations recevront selon Ryanair des notifications par e-mail « d’ici la fin de cette semaine, avec la possibilité de remboursements ou de vols alternatifs vers/depuis Lisbonne pour l’été 2022 ».
Ces annulations « qui auraient pu être évitées » interviennent après de nombreuses tentatives de la part de Ryanair pour demander au gouvernement portugais d’intervenir dans la « libération de créneaux inutilisés par TAP à l’été 2022 ». Et elle explique dans un communiqué : alors que Ryanair continue de contribuer à la croissance et aux investissements au Portugal », la compagnie nationale TAP Air Portugal « a reçu 3 milliards d’euros d’aides d’État, a réduit sa flotte de 20%, a mis des milliers de personnes en congé et n’a libéré que moins de 5% de ses créneaux à Lisbonne, bloquant ainsi la croissance des autres compagnies aériennes ».
Empêcher des concurrents comme Ryanair d’utiliser ces créneaux inutilisés aura donc « un impact négatif sur l’économie de Lisbonne », avec 5000 vols annulés (plus de 950.000 sièges en moins), trois 737 de moins (un investissement de 300 millions de dollars), la perte de 150 emplois « bien rémunérés dans l’aviation », et « plus de 250 millions d’euros de revenus touristiques perdus pour Lisbonne cet été ».
Michael O’Leary, CEO de Ryanair Holdings, dit « regretter ce désagrément inutile pour tous les passagers sur ces vols annulés, et la perte de 19 lignes en raison du blocage des créneaux inutilisés par TAP à l’été 2002, à Lisbonne. Ce blocage anticoncurrentiel des créneaux entrave la croissance et retarde la reprise du trafic, du tourisme et de l’emploi à Lisbonne. Nos derniers efforts pour demander de l’aide au Premier ministre António Costa ont donné lieu à un total de 0 réponses ».
Ryanair dit au passage être « déterminée » pour que les 3 avions et les 19 routes « reviendront à Lisbonne en octobre 2022 », car elle dispose de « suffisamment de créneaux en hiver » pour ces vols.
Lebeber a commenté :
9 mars 2022 - 9 h 22 min
Donc si j’ai bien compris Ryanair a vendu des billets alors qu’elle n’avait pas les créneaux sur un des 2 aéroports de ces vols. Si c’est le cas j’avoue que j’aurais du mal à défendre Ryanair. Certes elle vend des billets pas cher mais si au final on ne peut pas partir pour des raisons de ce type…
Ramada a commenté :
9 mars 2022 - 10 h 06 min
Ryanair, la Russie de l’aérien ?
fayçalair a commenté :
9 mars 2022 - 15 h 07 min
avec la France cela se passe beaucoup plus facilement!!!!!
Pioneer 300 a commenté :
9 mars 2022 - 17 h 44 min
Pas fous les Portugais ils ne veulent pas de ces compagnies qui,leur font miroiter des emplois et qui,dès que les choses tournent moins n oublient pas de licencier sans indemnité les personnels laissant une fois de plus aux gouvernements respectifs le soin de régler les indemnites
FC69 a commenté :
9 mars 2022 - 20 h 53 min
Jusqu’ici, les Portugais n’ont pas vraiment clamé haut et fort, et surtout confirmé par leurs actes, le refus total, ferme et définitif d’accueillir Ryanair. D’ailleurs, qui peut nous dire ici, s’il la connaît, la date à laquelle cette compagnie s’est installée à Lisbonne ? Cela fait bien quelques années, non ? Le Portugal cherche bien sûr à protéger sa compagnie nationale (comme le font d’ailleurs de nombreux autres pays, suivez mon regard) et encore plus en période de baisse de trafic, mais ils savent bien que Ryanair, malgré ses défauts, est un aspirateur à touristes indispensable pour le Portugal. Lisbonne est-elle prête à se séparer définitivement du trublion Irlandais ?
NELO a commenté :
9 mars 2022 - 21 h 25 min
Exactement et surtout que Easyjet a été plus malin et à récupéré des slots libérés par TAP pour compenser la subvention de l état. Comme à Orly pour AF avec Vueling.
Ryanair veut tout cuit dans le bec et pour pas cher. Et là il fait un peu de bus en disant qu il part… Comme la chanson de Nicolas Peyrac…lol.
Serge13 a commenté :
10 mars 2022 - 7 h 32 min
Pas de Ryanair rien dans les airs. La numéro 1 en Europe draine des millions de passagers partout en Europe qui feront défaut à l’économie du Portugal. Ryanair est considé comme un vautour par de nombreuses compagnies et elles font pression sur leur gouvernement et autorités aéroportuaires. Il est regrettable de commercialiser des vols sans avoir confirmation de toutes les autorisations. Si des passagers ont acheté des prestations non remboursables la pilule va être difficile à avaler c’est évident.