La compagnie aérienne Finnair va continuer à desservir Shanghai et Séoul mais suspend Osaka et Hong Kong, tandis que les sanctions occidentales contre la Russie affectent tout le transport de fret, un Antonov de Volga-Dnepr ayant par exemple été saisi à l’aéroport de Toronto.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie continue d’affecter le transport aérien commercial : particulièrement affectée par la fermeture des espaces aériens sur ses routes vers l’Asie, Finnair a encore plus qu’Air France modifié son programme : au départ de sa base à Helsinki-Vantaa, la compagnie nationale finlandaise a suspendu jusqu’à fin avril ses liaisons vers les aéroports de Hong Kong-Chek Lap Kok et d’Osaka-Kansai. A l’instar de la ligne vers Tokyo-Narita, qui redémarrera demain 9 mars 2022, les vols avec une trajectoire modifiée seront relancés vers Shanghai-Pudong le 10 mars (le jeudi seulement), et ceux vers Seoul-Inchon le 12 mars (mercredi, samedi et dimanche).
La nouvelle augmentation du prix du fret « permet actuellement de poursuivre les services passagers vers les principaux marchés asiatiques » de Finnair, « même avec des temps de vol plus longs », souligne son communiqué. La durée des vols vers Shanghai et de Séoul sera « de 12 à 14 heures, selon la direction », les deux routes contournant l’espace aérien russe par le sud (le vol de retour de Séoul peut également emprunter la route du nord, précise la compagnie de l’alliance Oneworld).
« Nous nous efforçons d’offrir à nos clients des liaisons entre l’Europe et l’Asie dans la mesure du possible dans cette situation difficile », a déclaré Ole Orvér, directeur commercial de Finnair. « Nous comprenons à quel point la situation est frustrante pour nos clients et nous sommes désolés des inconvénients et des problèmes que les changements de vol leur causent ». Finnair continue également de voler vers Bangkok, Delhi, Phuket et Singapour, toujours avec des itinéraires évitant l’espace aérien russe.
La fermeture des espaces aériens a les mêmes effets sur le transport de fret que sur celui des passagers : le cargo vers l’Asie du nord est déjà suspendu par les Air France-KLM, Lufthansa Group ou autres Virgin Atlantic, et au Japon Nippon Cargo Airlines (NCA) a par exemple annoncé lundi la suspension de ses vols vers l’Europe – où elle dessert Amsterdam et Milan depuis Narita – du 9 au 13 mars. Le transporteur dit chercher des routes alternatives évitant l’espace aérien russe, et « espère reprendre ses services vers l’Europe le plus tôt possible ».
Le plus affecté de ces opérateurs reste cependant le groupe russe Volga-Dnepr et sa filiale AirBridgeCargo, premier opérateur de fret au monde avec 50 gros porteurs Antonov et Boeing et qui représenteraient un cinquième du volume mondial de fret aérien (et 70% du trafic fret entre l’UE et la Russie). Son Antonov An-124 (RA-82078) arrivé à l’aéroport de Toronto-Pearson samedi 27 février, apportant de Chine via la Russie et Anchorage des tests antigéniques commandés par le gouvernement canadien, a été saisi par ce dernier au nom des sanctions contre la Russie.
Russian registered Antonov An124 is now parked on Taxiway N in Toronto. It will sit here indefinitely. They planned a departure this morning,since cancelled.Arrived on Sunday from China via Russia & Anchorage. Russian aircraft are banned in Canadian airspace.
— Tom Podolec Aviation (@TomPodolec) February 28, 2022
Volga-Dnepr RA-82078 https://t.co/OGXNFInAQU pic.twitter.com/3rfxhRDUs5
Le groupe a bien sûr suspendu ses opérations en Europe, aux USA et au Canada, mais pas au Moyen-Orient ni en Asie ; sa filiale britannique CargoLogicAir maintenait encore la semaine dernière ses activités entre Londres et Francfort ou Leipzig entre autres, avec ses deux Boeing 747F. Mais un arrêt total des opérations de Volga-Dnepr présenterait aux USA un gros problème pour Boeing (et pour General Electric), ses avions transportant entre autre les ailes des 767 entre la Floride et Everett. La compagnie a demandé selon Bloomberg des « autorisations d’urgence exceptionnelles » pour opérer six rotations entre le 14 mars et le 4 avril, aucune autre option n’étant disponible pour que Boeing « respecte son calendrier de production ».
De son côté Antonov Airlines a réussi à parquer hors d’Ukraine cinq de ses huit An-124, les trois autres étant toujours dans sa base à Hostomel (où la destruction de l’An-225 Mriya a finalement été confirmée)
Latest Russian news reports at Kiev-Gostomel Airport confirmed the suspected total loss of the Antonov An-225 "Mriya" (UR-82060) during a Russian air attack on FEB 27th.https://t.co/vDjOCErfiM pic.twitter.com/TuFCBsxk7P
— JACDEC (@JacdecNew) March 4, 2022
bergeron a commenté :
8 mars 2022 - 14 h 31 min
C’est incroyable : Boeing a besoin d’avions russes, opérés par une compagnie russe, pour livrer ses usines d’avions aux Etats-Unis.