Airbus et CFM International veulent pour démontrer la faisabilité en vol d’un système de propulsion à hydrogène « vers le milieu de la décennie », le premier A380 étant utilisé pour l’occasion.
L’avionneur européen a annoncé le 22 février 2022 avoir signé un partenariat avec CFM International (coentreprise à parité égale entre GE et Safran Aircraft Engines) pour tester en vol un moteur à hydrogène. Ce programme a pour objectif de « tester au sol et en vol un moteur à combustion directe alimenté à l’hydrogène », dans l’optique de la mise en service d’un avion zéro émission d’ici à 2035 – trois différents types avaient d’ailleurs été présentés, allant du turboprop au long-courrier. La démonstration sera effectuée sur un avion d’essais A380 (le MSN001) équipé de réservoirs d’hydrogène liquide préparés par les sites d’Airbus en France et en Allemagne, comme annoncé en juin dernier. Airbus « définira également les spécifications du système de propulsion à hydrogène, supervisera les essais en vol, et fournira l’A380 banc d’essais qui permettra de tester le moteur à hydrogène en phase de croisière ». Le superjumbo sera alors équipé de cinq moteurs, le nouveau venu étant monté à l’arrière du fuselage ; son premier vol est espéré vers la fin 2026.
CFM International (CFM) se concentrera sur la modification de la chambre de combustion, le circuit carburant et le système de commande d’un turboréacteur GE Passport (développé pour les jets d’affaires) afin qu’il fonctionne à l’hydrogène. Le moteur, assemblé aux États-Unis, a été sélectionné « en raison de ses dimensions, de ses turbomachines avancées et de son débit de carburant » ; il sera installé sur le fuselage arrière de l’A380 « afin de pouvoir surveiller les émissions du moteur, y compris les traînées de condensation, séparément de celles des moteurs assurant la propulsion de l’appareil ». CFM réalisera un programme approfondi d’essais au sol avant les essais en vol de l’A380.
« Depuis la présentation de nos concepts ZEROe en septembre 2020, cette étape est l’une des avancées les plus significatives chez Airbus pour permettre l’avènement du vol à hydrogène », a déclaré dans un communiqué Sabine Klauke, Chief Technical Officer d’Airbus. « En s’appuyant sur l’expertise des motoristes américains et européens pour faire progresser la technologie de la combustion de l’hydrogène, ce partenariat international reflète la volonté de notre industrie de faire de l’aviation zéro émission une réalité ».
« La combustion à hydrogène fait partie des technologies fondamentales que nous développons et que nous portons à maturité dans le cadre du programme CFM RISE », a ajouté Gaël Méheust, Président et CEO de CFM. « Grâce à l’association des capacités et expériences de CFM, de nos maisons-mères et d’Airbus, nous disposons de l’équipe idéale pour effectuer la démonstration d’un système de propulsion à hydrogène ».
CFM et Airbus partagent la même ambition selon leur communiqué : honorer l’engagement pris par les deux entreprises lors de la signature des objectifs du groupe d’action sur les transports aériens (ATAG) en octobre 2021, qui consistent à atteindre la neutralité carbone dans l’industrie du transport aérien d’ici à 2050 « en développant et en testant les technologies nécessaires à la réalisation de l’avion zéro émission », dans le respect de l’ambitieux calendrier défini.
It takes teamwork to bring zero-emission aviation to reality. With the support of partners like @GEAviation @SAFRAN @CFM_engines we know we'll get there! https://t.co/NX0wxD8QPa
— Airbus (@Airbus) February 22, 2022
Airbus A380 msn 001 in flightline this morning. ✈️ https://t.co/Xi9EAVMH2L pic.twitter.com/0l2ebkVJNW
— Aviation Toulouse (@Frenchpainter) February 22, 2022
UnA380 Zero émission…. a commenté :
23 février 2022 - 12 h 27 min
J’ai lu quelque part que si le poids de l’hydrogène était trois inférieur à celui du kérosène, ce qui est une bonne chose dans le bilan masse d’un avion, son plus gros inconvénient etait qu’à quantité nécessaire pour un vol donné, l’emport de l’hydrogène prenait trois fois plus de volume que le kérosène nécessaire au même vol. Ceci avait comme conséquence principale que les réservoirs des ailes ne serait jamais suffisants et qu’il fallait prévoir des énormes volumes de stockage de l’hydrogène … ce qui est côté négatif …
Alors me vient une idée:
La cellule du 380 ne serait elle pas idéale pour un long courrier à hydrogène :
Les passagers uniquement au pont principal: c’est déjà peu ou prou l’équivalent d’un 747, ce n’est donc pas rien…
L’hydrogène dans des réservoirs adaptés tout au long du pont supérieur…
Dans les ailes du coup inutiles, tous les autres liquides nécessaires à un vol: huile/ eau propre/ eaux usées / oxygène de survie…
Accessoirement : moins de passagers, donc moins de bagages-> de la place volumétrique et de la place en terme de poids disponibles pour l’emport de tous les bagages meme avion plein, voire aussi du cargo en soute…
Moins de passagers signifie plus de facilités commerciales à remplir l’avion…
Et surtout: seule l’adaptation a l’hydrogène est nécessaire.
: pour TOUT le reste, l’appareil existe DÉJÀ! Inutile d’en concevoir un autre…des milliards et des milliards d’€ ainsi économisés…pour avoir un avion LC 0 émission…
Ce serait la mort assurée du 777x polluant….????
Et pourquoi pas tout une gamme… a commenté :
23 février 2022 - 13 h 29 min
Et tant qu’on y est, on fait une gamme complète zéro émission:
L’option 1) que vous décrivez, capacité égale au 777X ou 747…
L’option 2): la même cellule A380, mais avec les passagers uniquement au pont supérieur: capacité équivalente d’un A350, donc facile à remplir, et de l’hydrogène au pont principal donc très très grande autonomie…
L’option 3) siège pont sup comme l’option 2) et un mix cargo + hydrogène au pont principal….
Lui restera alors plus que les yeux pour pleurer à Boeing!
Bencelliste a commenté :
23 février 2022 - 14 h 14 min
Cet A380 va pouvoir rejoindre la (petite) famille des appareils à 5 moteurs, tel le 747 de test de chez P&W.
GVA1112 a commenté :
23 février 2022 - 15 h 19 min
Comme en son temps avec l’A340 Flightlab, Airbus possède son A380 Flightlab.
Combien d’A380 d’essai sont encore dans la flotte d’Airbus .. 15 ans plus tard ? Est ce que le MSN 002 est encore opérationnel pour Airbus ?
Entre un A380 au Bourget, un autre à Aeroscopia à Toulouse, qui vole encore ?
Filoustyle a commenté :
24 février 2022 - 8 h 49 min
Le MSN002 est au musée Aeroscopia
GREFF a commenté :
23 février 2022 - 18 h 21 min
Assez étranger d’utiliser un A380 pour tester cette technologie du futur mais peut-être la planche de salut idéale pour cet appareil à terme. Sydney/Paris d’une seule traite…
« Sydney-Paris d’une seule traite »: oui! a commenté :
24 février 2022 - 6 h 09 min
…c’est déjà prévu par Qantas…et même pas besoin du A380 pour ça !
Qantas a prévu de commander 12 A350 ULR ( Ultra Long Range), une version spécialement développée pour elle par Airbus. 12 exemplaires seront commandés – et l’aurait déjà êtes, n’était le projet mis sur pause pour cause de crise covid, mais que Qantas espère relancer en 2022- pour tout un faisceau de lignes non stop Sydney – Europe ( Londres d’abord, puis Paris, Francfort, Rome sont prévus,) ainsi que des vols non stop Sydney- Côté west USA ( New York, Washington)