Universal Hydrogen et la compagnie aérienne Amelia (by Regourd Aviation) ont signé un protocole d’accord afin d’amorcer ensemble la décarbonation du transport aérien régional en France, via la conversion de ses ATR.
L’accord annoncé le 1er février 2022 par Universal Hydrogen, la société américaine « leader de la décarbonation de l’aviation grâce à l’adoption de l’hydrogène vert » et la compagnie régionale, « première compagnie aérienne s’attaquant à la décarbonation du ciel régional français », porte sur l’achat de trois kits de conversion hydrogène pour ses ATR 72-600. Cette annonce fait suite au lancement en novembre dernier d’Amelia Green, un engagement pour développer des solutions durables de réduction de l’empreinte carbone de la compagnie.
Amelia est le premier client d’Universal Hydrogen en France (ASL Airlines en Irlande avait signé en octobre dernier), où la société avait décidé en septembre d’ouvrir à Toulouse son premier pôle d’ingénierie européen. Ce centre est dédié au développement des kits de conversion pour avions régionaux, tels que ceux d’Amelia, avec l’installation de piles à combustibles à hydrogène alimentant des moteurs électriques. À Toulouse seront aussi développées les capsules d’hydrogène modulaires permettant d’approvisionner les aéroports. L’ancrage d’Universal Hydrogen en Europe sur le territoire français « se voit ainsi couronné et sera appelée à se renforcer encore à l’avenir », souligne leur communiqué conjoint.
En complément des kits de conversion, l’accord entre les deux compagnies prévoit la fourniture continue par Universal Hydrogen de l’hydrogène vert nécessaire pour supporter ses opérations. Aujourd’hui, le groupe Amelia « dessert plus de 500 destinations avec une durée moyenne de vol de 90 minutes ».
« En s’engageant à alimenter sa flotte avec de l’hydrogène vert, Amelia amorce la possibilité d’un futur véritablement zéro-émission pour l’aviation régionale », explique Paul Eremenko, cofondateur et PDG d’Universal Hydrogen. « La France est un leader mondial dans la promotion de solutions durables pour les réseaux de transport. Un nouvel essor de l’aviation régionale peut ainsi s’ouvrir, avec plus de liaisons entre les territoires en France et, au-delà, en Europe, dans un cercle vertueux de dynamisme économique et de génération d’emplois ».
Amelia « est fière d’être la première compagnie aérienne cliente d’Universal Hydrogen en France. Cet accord démontre notre ADN entrepreneurial et notre forte volonté́ d’avoir un impact positif sur l’environnement. Amelia se doit également d’être une compagnie aérienne régionale de choix pour ses passagers français. Pour y parvenir, nos lignes doivent répondre à leurs besoins et notre service correspondre à leurs valeurs. Après avoir lancé “Amelia Green”, nous avons cherché́ de manière proactive des entreprises avec lesquelles travailler pour décarboner notre flotte », a ajouté Alain Regourd, Président d’Amelia. « Avec l’aide d’Universal Hydrogen, Amelia montre la voie en matière d’avions zéro carbone et ambitionne de devenir un modèle de durabilité́ dans l’industrie aéronautique française ».”
La flotte d’Amelia, composée de 19 appareils, « répond aux besoins de ses différentes activités internationales » : lignes régulières sous son pavillon ou pour le compte de grandes compagnies européennes, fret aérien, rotation du personnel, évacuations sanitaires et vols charters. Elle assure actuellement des vols quotidiens pour le compte d’Air France vers Paris, Aurillac, Tarbes-Lourdes et Castres. En janvier 2020, le groupe a lancé son propre réseau avec les lignes de Rodez – Orly et Clermont-Ferrand – Orly, et avec une nouvelle ligne en 2022, Brive – Paris Orly. En 2019, le groupe a transporté plus de 280.000 passagers.
Universal Hydrogen fait des vols commerciaux à l’hydrogène « une réalité à court terme ». La compagnie adopte une approche flexible, évolutive et peu gourmande en capitaux pour développer, autour de ses capsules d’hydrogène modulaires, une chaîne logistique complète s’appuyant sur le réseau de fret existant pour approvisionner les aéroports du monde entier depuis les sites de production d’hydrogène vert. Afin d’accélérer l’adoption de l’hydrogène, Universal Hydrogen développe des kits de conversion des avions régionaux avec des piles à combustibles utilisant ses capsules modulaires.
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— Universal Hydrogen Co. (@Universal_H2) January 12, 2022
rv2lyon a commenté :
3 février 2022 - 9 h 55 min
Le problème majeur de l’ATR est à mon sens le bruit et les vibrations générées par le moteur. En passant à des moteurs électriques, même si il y aura toujours le bruit des hélices, je pense que cet avion va beaucoup gagner en confort de voyage pour les passagers et équipages. Reste à voir sous quel délai il pourra sortir commercialement, mais il serait une opportunité pour les vols courts jusqu’à 1000km avec une approche beaucoup plus écologique.
FL350 a commenté :
3 février 2022 - 10 h 24 min
Les problèmes de l’hydrogène sont connus :
1. La production d’hydrogène réclame d’énormes quantités d’énergie le rendant de fait très polluant à produire.
2. L’hydrogène servant à alimenter une pile à combustible nécessite de revoir intégralement la technologie propulsive d’un appareil, d’où de très nombreuses années de recherche sans certitude d’y parvenir.
3. La solution semble être celle sur laquelle travaille TOYOTA : l’hydrogène utilisé comme substitut du kérosène (ou de l’essence pour les automobiles). Cette technologie présente 2 inconvénients : la nécessité de savoir produire de l’hydrogène sans polluer et mettre au point un technologie de sécurisation de réservoir pressurisé, mais un énorme avantage, celui de s’adapter sans beaucoup de modification aux moteurs actuels, tout en ne rejetant que de la vapeur d’eau.
4. Cette dernière solution permettrait de se débarrasser de l’utopie des moteurs électriques nécessitant des batteries à technologie lithium-cobalt-manganèse, métaux à l’extraction extrêmement polluante et non-recyclable, notamment pour le lithium.
Justin Fair a commenté :
4 février 2022 - 8 h 40 min
Oui, mais les réservoirs ne sont pas un mince problème …
L’hydrogène est 2,5 fois plus énergétique que le kérosène, mais s’il est liquide ( à -253°C!!!), il occupe un volume quatre fois plus important, et près de huit fois s’il est comprimé…
Problèmes de volume et de poids!!!
Bencello a commenté :
3 février 2022 - 11 h 28 min
Intéressant d’observer une petite compagnie française oser sauter le pas avec Universal hydrogen.
Restent les promesse d’hydrogène vert, non documentées, et ce personnage, Mr Eremenko, qui ne tient pas en place et change de poste tous les 3 ans (Google, Darpa, Airbus….) Difficile de croire aveuglément à son discours de rupture permanente.