Airbus a annoncé le lancement d’une nouvelle compagnie aérienne cargo charter, Airbus Beluga Transport, qui utilisera ses BelugaST pour offrir aux sociétés de fret et à d’autres clients potentiels une solution à leurs besoins en transport de fret hors gabarit.
Présentée le 25 janvier 2022 à Toulouse, Airbus Beluga Transport entend fournir une solution de fret hors gabarit aux clients de divers secteurs, « notamment l’espace, l’énergie, l’armée, l’aéronautique, le secteur maritime et l’humanitaire ». Sa première mission a d’ailleurs eu lieu fin 2021, avec une livraison depuis le site de fabrication d’Airbus Helicopters à Marignane, en France, vers Kobe au Japon « pour un client dont l’identité n’a pas été révélée ». Le Beluga #3 F-GSTC s’est arrêté pour faire le plein de carburant à Varsovie (Pologne), Novossibirsk (Russie) et Séoul (Corée du Sud), détaille le communiqué d’Airbus. Deux appareils devraient être mis en service cette année (les #2 et #3), les trois autres devant les rejoindre d’ici 2024.
« Dans un avenir proche », une fois qu’Airbus aura mis en service les six nouveaux BelugaXL, la flotte de BelugaST sera confiée (a priori en 2023) à une compagnie aérienne filiale nouvellement créée, dotée de son propre certificat de transporteur aérien (AOC) et de son propre personnel. Les cinq BelugaST, basés sur l’A300-600, constituaient jusqu’à présent « l’épine dorsale du transport inter sites » des grandes sections et parties d’avions du constructeur européen. Airbus Beluga Transport « peut répondre à une multitude d’applications commerciales possibles » car les ST possèdent la plus grande section intérieure de tous les avions de transport au monde, pouvant accueillir des cargaisons hors normes d’une largeur de 7,1 mètres et d’une hauteur de 6,7 mètres.
Afin de maximiser la capacité de rotation du BelugaST pour sa clientèle internationale, de nouvelles techniques et de nouveaux équipements de chargement sont « en cours de développement » pour ces opérations. Ces solutions comprennent un chargeur de fret embarqué (OBCL – On-Board Cargo Loader) automatisé pour les missions où une plate-forme de chargement/déchargement ne serait pas disponible à l’aéroport d’origine ou de destination.
Phillippe Sabo, responsable de l’ATI and Air Oversize Transport chez Airbus, a déclaré : « La section transversale du fuselage plus large du Beluga ouvrira de nouveaux marchés et de nouvelles possibilités logistiques pour les clients. Dans le cas du chargement des hélicoptères, le fait de ne pas avoir à les démonter au préalable est vraiment un plus. De même, les plus gros moteurs d’avions commerciaux peuvent être accueillis dans une configuration complète ». La nouvelle compagnie aérienne « sera flexible et agile pour répondre aux besoins des marchés extérieurs mondiaux », a-t-il ajouté.
David a commenté :
26 janvier 2022 - 10 h 26 min
Un A300ST peut-il opérer sur l’aéroport Princess Juliana à Saint-Martin ? Après transporter le réacteur pour Air Caraïbes demanderait de passer par les US?
(il faudrait prévoir des réserves en soute comme pour la famille A320 ? )
GVA1112 a commenté :
26 janvier 2022 - 14 h 22 min
Ce marché va surement se développer.
Ces 5 avions restent des prototypes modifiable comme l’adjonction d’une rampe. Une soute Carburant va certainement être envisagée. Les soutes du A300 de base sont elles toujours opérationnelles sur les Beluga? Là, il y a du volume ..
Bencello a commenté :
26 janvier 2022 - 11 h 02 min
Excellente nouvelle pour cet appareil atypique, que l’on pourra observer sur des tarmacs bien plus nombreux que les seuls jouxtant les usines Airbus. Les spotters du monde entier seront comblés.
Je ne doute pas un seul instant de la demande massive pour de tels transports de pièces volumineuses. Les antonov, aussi exceptionnels soient-ils, sont gourmands (quadrimoteurs), d’une ancienne génération et d’une fiabilité relativ.
Etonné mais ravi qu’Airbus opère lui-même ses appareils, via sa filiale. On aurait pu penser à un partenariat avec un opérateur actuel de fret aérien, (Atlas Air, ATSG, ASL Airlines)
En attendant que les Beluga XL soient, eux aussi, proposés en fret client (et une fabrication d’appareils supplémentaires au-delà des 6 prévus)?
GVA1112 a commenté :
26 janvier 2022 - 14 h 26 min
Vrai, Airbus veut garder ses prototypes sous la main aussi en réserve et en appui des Beluga XL en cas de surcharge, d’immobilisation, …. ces avions ont encore un bon potentiel d’heures de vol.
Airbid a commenté :
27 janvier 2022 - 7 h 55 min
Normal qu’Airbus opere lui même ces appareils très particuliers qui ne peuvent être mis dans n’importe quelles mains .
EnGreve a commenté :
26 janvier 2022 - 11 h 55 min
Bravo !
Mavrick a commenté :
26 janvier 2022 - 19 h 30 min
Excellente nouvelle , bonne perception de l’entreprise, on ne peut mieux faire, d’autant que la marque de l’avion “est” la compagnie . Tous les commentaires sont unanimes quant à la richesse prometteuse de cette création .
Airbid a commenté :
26 janvier 2022 - 23 h 41 min
On ne nous parle pas de l’autonomie de vol de ces avions. ( 3 escales pour rejoindre le Japon)…
Aura t on toujours besoin de l’Antonov pour transporter les satellites de TLS à Kourou?
Autonomie très courte: explications a commenté :
27 janvier 2022 - 9 h 55 min
Oui: l’autonomie es Béluga est très faible comparée à ce qui se fait dans le monde aéronautique commercial, même pour des appareils 100% Fret.
Mais il y a une explication logique:
Les constructeurs , y compris Airbus, conçoivent des avions …pour les vendre et sont donc sensibles aux desiderata de leurs clients.
Ce n’est pas le cas pour le Béluga qui, dès sa genèse, n’a PAS été conçu pour être mis sur le marché, mais uniquement pour servir de camion interne à l’entreprise Airbus, afin de permettre le transport de gros sous ensembles déjà en parti monte entre les diverses usines de fabrication-assemblage du groupe.
Or, toutes ces usines étaient alors situées soit en France, en Allemagne, en Espagne et en GB: donc dans un rayon de +/- 3h de vol Max…
Des lors, pour pouvoir augmenter la charge utile du fret transportable , chez Airbus ils ont estimé inutile une grande autonomie et ont donc configuré les réservoirs selon leurs besoins internes..m
Aujourd’hui avec ce nouveau développement commercial, cela pourrait être vu comme un handicap , et il n’y aura probablement aucune utilisation des soutes pour des réservoirs supplémentaires car ce serait au détriment de la charge commercial transportable.
Airbus voit pour ces 5 appareils uniques, un marché d’extrême niche basé d’abord sur le diamètre de son pont principal: le plus grand de tous les avions cargo disponible, y compris le plus gros des Antonov….qui permet le transport de gros sous ensemble sans démontage.
Ce marché restera petit et complémentaire de celui des plus gros cargo en terme de charge maxi et d’autonomie. Airbus sait cela.
T-LFSP1 a commenté :
27 janvier 2022 - 9 h 01 min
Bonjour – Je suis très heureux qu’AIRBUS ait eu cette bonne idée en donnant une nouvelle vie à ses Bélugas. Dans les messages, on cite ANTONOV. Je n’ai pas encore eu le bonheur de voir le A225 en chair et en os, je ne désespère pas. A propos de cet appareil, il avait été dit et écrit que le seul et unique exemplaire resterait le seul et unique mais j’ai lu dans une autre presse que malgré la complexité de le construire, les plans sont dans des cartons bien gardés au chaud et que les Chinois lorgnaient dessus depuis quelques temps. Quelqu’un sait quelque chose à ce sujet ?
doudedudi a commenté :
27 janvier 2022 - 13 h 10 min
Il y a plus de des plans, il y a une deuxième cellule d’AN 225 qui a été en partie construite et qui est actuellement stockée chez Antonov à Kiev.
A noter que ces installations sont visitables (c’est assez cher et peu régulier, mais faisable) et que cette cellule est visible durant la visite.
Cette cellule diffère de l’exemplaire en service puisque dépourvue de points d’ancrage pour la navette Buran et avec une dérive centrale unique.
La cellule serait complète à 60-70%, et les chinois ont effectivement exprimé de l’intérêt, mais relancer le chantier pour terminer cet avion demanderait des financements énormes, on parle de 250 à 300 millions de dollars. Ça fait beaucoup d’heures de vol à facturer pour que le projet soit rentable, ou même à l’équilibre.
T-LFSP1 a commenté :
29 janvier 2022 - 9 h 05 min
Bjr – Merci pour ces précieuses informations. Oui, je savais qu’un deuxième exemplaire avait été commencé mais je ne connaissais pas la suite. Cet AN-225 est vraiment impressionnant lorsqu’on regarde les vidéos le concernant, je pense que dans la réalité, ça doit être un monstre. J’avais vu une vidéo de l’appareil au départ de Kiev avec arrêt je ne sais plus où pour transporter un énorme transformateur en Australie. Pour s’y rendre, il a du faire plusieurs escales dont une en Malaisie avec un arrêt non prévu car il y avait un gros soucis technique sur un réacteur de mémoire. Je crois que l’arrêt de 48 heures leur avait coûté une blinde. Il est passé assez récemment au-dessus de la Suisse pas loin de chez moi mais il aurait été beaucoup trop bas à l’horizon pour que je puisse le suivre aux jumelles. Je sais qu’il a déjà fait des escales à Vatry. J’avais fait un message à la direction de cet aéroport pour leur demander s’ils avaient une idée de quand un prochain passage chez eux, je n’ai jamais eu une quelconque réponse. Dommage, je sais qu’ils ont d’autres sujets à régler mais j’aurais trouvé sympa une rapide réponse à quelqu’un qui s’intéresse à leur activité. Je me suis trouvé en bout de piste de cet aéroport à l’époque où AF avait encore des 747, il y avait un élève pilote (j’imagine) qui faisait de l’entraînement par des tours de piste, je dois dire que quand le 747 passait à quelques dizaines de mètres au-dessus de ma tête, ça faisait une drôle d’impression. Cordialement.