Après une reprise l’année dernière qualifiée de modeste par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), 2022 devrait voir la capacité des compagnies aériennes atteindre au mieux 65% des niveaux de 2019, avant la pandémie de Covid-19.
Selon la dernière étude de l’OACI sur l’impact économique de la crise sanitaire sur l’aviation civile, le trafic dans le monde a atteint en 2021 2,3 milliards de passagers, soit 49% en dessous des niveaux de 2019 alors que la baisse était de 60% en 2020. La capacité mondiale en sièges offerte par les compagnies aériennes s’est améliorée de 20% entre 2020 et 2021, dépassant la croissance de la demande de passagers. Le coefficient d’occupation global des passagers en 2021 s’élevait à 68% (contre 82% en 2019), et les transporteurs auraient subi des pertes de 324 milliards de dollars, après 372 milliards de dollars en 2020.
Les choses devraient cependant s’améliorer en 2022, avec une capacité de 77 à 80% des niveaux d’avant la pandémie même si l’OACI parle d’une année de « reprise sporadique ». Sur les vols intérieurs, les compagnies aériennes exploiteraient 88 à 90% de la capacité intérieure de 2019 en 2022 ; mais la capacité sur les lignes internationales ne sera restaurée qu’à 61 à 65% en 2022 par rapport à 2019. « Les signes positifs et les risques à la baisse confrontent les analystes qui tentent d’évaluer comment la reprise de l’aviation se déroulera sur le reste de 2022 », souligne l’organisation des Nations Unies.
« Dans un scénario optimiste, le trafic passagers devrait retrouver 86% de ses niveaux de 2019 d’ici décembre 2022, sur la base d’une reprise du trafic international de 73% et du trafic intérieur de 95%. Des scénarios plus pessimistes indiquent une reprise de 75%, sur la base de 58% de récupération internationale et de 86% de récupération domestique », souligne son communiqué. Cette baisse continue prévue du trafic « pourrait se traduire » par des pertes estimées de 186 à 217 milliards de dollars par rapport à 2019 en revenus bruts d’exploitation des vols passagers en 2022.
L’OACI prévoit actuellement que le nombre total de passagers en 2022 sera de 26 à 31% inférieur aux niveaux d’avant la pandémie, avec une capacité en sièges toujours en baisse de 20 à 23%.
A plus long terme, les prévisions de l’organisation font état d’un ralentissement à 3,6% du taux de croissance annuel composé (TCAC) 2018-2050 en revenus passagers-kilomètres (RPK) dans le monde, contre 4,2% prévu avant la pandémie.
« La reprise mondiale de l’aviation a également été caractérisée par d’importantes variations régionales, les régions d’Amérique du Nord, d’Amérique latine et des Caraïbes affichant les taux de récupération les plus élevés, l’Europe se redressant sensiblement pendant la saison estivale des voyages, et l’Afrique et le Moyen-Orient se redressant modérément, jusqu’à ce que l’Afrique plongé à nouveau en raison des restrictions omicron. L’Asie/Pacifique a été la région la moins performante en raison du ralentissement des niveaux de trafic intérieur et de la stagnation du trafic international », rappel l’OACI.
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