La compagnie aérienne ITA Airways (Italia Trasporto Aereo), qui a remplacé Alitalia dans le ciel italien en octobre dernier, ne devrait pas compter sur Delta Air Lines pour participer à une recapitalisation, mais Air France serait désormais sur les rangs. En attendant, sa flotte s’enrichit de monocouloirs Airbus arborant sa nouvelle livrée, baptisés Pietro Mennea et Fausto Coppi.

Nouvelle compagnie nationale italienne depuis le 15 octobre 2021 après la disparition de son prédécesseur, la compagnie basée dans les aéroports de Rome-Fiumicino et Milan-Linate a terminé l’année 2021 avec une trésorerie supérieure à celle prévue (400 millions d’euros au lieu de 250), mais moitié moins de membres du nouveau programme de fidélité Volare qu’espéré (230.000 membres) ; et elle a dégagé en deux mois et demi moitié moins de revenus que prévu, 86 millions d’euros. Les 56 avions de sa flotte ont transporté 1,26 millions de passagers, avec une ponctualité de 90%.

Des résultats insuffisants pour continuer toute seule, ITA Airways confirmant de nouveau la semaine dernière qu’elle est à la recherche d’un partenaire, des pourparlers informels étant tenus avec de potentiels investisseurs « en Europe et hors du continent » selon son président Alfredo Altavilla. Provoquant l’intérêt du groupe Lufthansa, qui a déjà déclaré être prêt à prendre une participation comprise entre 15% et 40% du capital d’après la presse italienne, mais pas celui de Delta Air Lines (membre de la coentreprise avec Air France-KLM qui incluait Alitalia). Le CEO de la compagnie américaine Ed Bastian expliquait le 13 janvier à Reuters ne « pas avoir l’intention d’investir » dans ITA, tout en rappelant avoir déjà signé un accord de partage de codes.

D’autres discussions auraient également débuté avec IAG (British Airways, Iberia, Vueling etc.), apparemment sans résultat. Mais selon les sources du Corriere della SeraAir France serait désormais favorite devant sa rivale allemande. Et ce d’autant que l’obstacle Pieter Elbers (partant de KLM en 2023) a désormais disparu pour Benjamin Smith : le CEO d’Air France-KLM se serait beaucoup impliqué selon le quotidien dans la fin d’Alitalia et le lancement d’ITA Airways. Et Delta est actionnaire du groupe franco-néerlandais…

Un autre élément devrait intervenir dans les discussions : ITA Airways est membre de l’alliance SkyTeam jusqu’à la fin 2022, et peut en sortir sans pénalité moyennant un préavis de six mois. Au profit de Star Alliance (Lufthansa etc) comme l’évoquait Alfredo Altavilla, ou de Oneworld (IAG a reporté le rachat d’Air Europa) ? La direction italienne a toutefois souligné à maintes reprises qu’ITA ne sera pas un « partenaire junior » dans un grand groupe.

Une « data room » sera ouverte aux investisseurs intéressés dès le début du mois prochain, la formalisation des négociations ne devant pas intervenir avant avril – avec une échéance fixée au 30 juin. La décision finale reviendra bien sûr à l’actionnaire principal d’ITA Airways, l’Etat italien, un choix politique dont on ignore toutefois sur quoi il sera basé – la possibilité d’une privatisation avec perte de contrôle du capital n’ayant pas été démentie, même si elle apparait peut probable vue les sommes déjà investies.  

En attendant, la flotte tout-Airbus de la compagnie aérienne (52 avions hérités d’Alitalia, avant la commande de décembre) « s’ITA-ise » progressivement. Après un premier A320 baptisé Paolo Rossi (EI-DTE), deux autres appareils revêtus de sa nouvelle livrée sont entré en service : l’A319 EI-IMN nommé d’après l’athlète Paolo Mennea (longtemps recordman du monde sur 200m et ayant participé à cinq Olympiades), entré en service vendredi dernier, et l’A320 EI-DTN baptisé Fausto Coppi (cycliste d’après-guerre ayant gagné deux fois le Tour de France et cinq fois le Giro), revenu d’Ostrava samedi.

ITA Airways : Delta, Air France et les sportifs 1 Air Journal

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