Dans une lettre commune adressée au ministère américain des Transports, Airbus et Boeing ont demandé un report du lancement prévu le 5 janvier 2022 des services 5G des opérateurs AT&T et de Verizon aux États-Unis.

«Les interférences de la 5G pourraient nuire à la capacité des avions à fonctionner en toute sécurité», ont écrit Dave Calhoun, PDG de Boeing, et Jeffrey Knittel, PDG d’Airbus America, dans leur requête envoyée à Pete Buttigieg, secrétaire américain aux Transports, ajoutant que cela pourrait avoir un «énorme impact négatif sur l’industrie aéronautique

«Airbus et Boeing travaillent, avec d’autres acteurs du secteur aéronautique aux États-Unis, à comprendre les interférences potentielles de la 5G avec les radioaltimètres», a déclaré un porte-parole d’Airbus à l’AFP. De son côté, Boeing a indiqué dans un communiqué que « l’industrie aéronautique se concentre sur une évaluation complète et une réponse à de possibles interférences de la 5G avec les radioaltimètres ».

Aux Etats-Unis, les opérateurs de téléphonie mobile AT&T et Verizon devaient déployer leurs services 5G en bande C (bande de fréquences 3,7-3,8 GHz) en novembre dernier, mais ont reporté le lancement à la date du 5 janvier prochain à la suite de préoccupations relatives à la sécurité des avions exprimées par l’autorité de l’aviation américaine (Federal Aviation Administration, FAA).

En effet, la FAA a déclaré en novembre que le déploiement de la 5G pourrait potentiellement causer des interférences avec les radioaltimètres des avions (bande de fréquences 4,2-4,4 GHz), utilisés pour mesurer l’altitude des appareils. Elle a ainsi émis de nouvelles directives limitant l’utilisation des radioaltimètres dans certaines situations, lors des atterrissages par mauvais temps et faible visibilité. En retour, les compagnies aériennes américaines ont fait part de leur préoccupation face aux potentiels coûts induits, et ont appelé les autorités à trouver rapidement une solution.

Pour leur part, AT&T et Verizon ont indiqué procéder au lancement de la 5G en janvier comme prévu, mais ils prendront jusqu’en juillet 2022 des mesures de précaution en plus de celles déjà prévues par la loi, le temps que la FAA procède à ses analyses.

En France, les autorités ont recommandé en février dernier d’éteindre les smartphones 5G à bord des appareils. Le «brouillage de signal par une onde de fréquence proche et de puissance comparable ou supérieure à celle des radioaltimètres» provoquerait des erreurs «particulièrement critiques lors des phases d’atterrissage aux instruments», avait relevé la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), imposant dans la foulée une limitation de puissance des antennes 5G situées à proximité des 17 aéroports français «certifiés pour des opérations d’atterrissage dites “tous temps».

Etats-Unis : Airbus et Boeing demandent un report du lancement de la 5G 1 Air Journal

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