Après une semaine marquée par deux commandes géantes annoncées par Air France-KLM et Qantas, le patron d’Airbus Guillaume Faury estime que les compagnies aériennes « commencent à émerger de la crise » provoquée par la pandémie de Covid-19. Même si la situation reste « fragile ».
Interrogé par le Journal du Dimanche après l’annonce du groupe franco-néerlandais (dont 100 A320neo fermes y compris pour la low cost Transavia, qui volait jusque là en Boeing) et celle de la compagnie nationale australienne (qui pourrait acquérir jusqu’à 134 avions des familles A320neo et A220), le président exécutif de l’avionneur européen voit dans ces contrats « un signe fort alors que nos clients, les compagnies aériennes, commencent à émerger de la crise et à préparer l’avenir. Le remplacement de leurs flottes par des appareils de dernière génération est un levier déterminant pour réduire leurs émissions ». Mais si ces annonces marquent un retour à la « tradition » chez Airbus, qui affiche régulièrement de gros contrats en fin d’année, le dirigeant se veut toutefois « prudent » malgré une reprise du trafic aérien, surtout sur les lignes intérieures. « La situation reste fragile, comme nous le montrent les nouvelles restrictions et le variant Omicron » ; cela reste donc sa préoccupation à court-terme.
Mais il reste aussi « attentif » à l’évolution des relations internationales, car l’écosystème de l’aviation commerciale est « extrêmement interdépendant. Nous achetons et vendons beaucoup aux États-Unis, comme Boeing en Europe. Nous avons aussi aidé la Chine à développer son aviation, avec la formation de pilotes, ainsi que dans la gestion du trafic aérien et la sécurité ». L’Europe doit donc pour Guillaume Faury continuer à jouer un rôle de « modérateur » entre ces deux blocs.
Si l’industrie « commence à mettre la pandémie derrière elle », déclare Guillaume Faury qui se montrait plus incertain début octobre, les prochaines années « vont amener des défis majeurs, comme la remontée en cadence et la décarbonation ». A la tête d’une entreprise européenne, il rappelle au passage le besoin d’une coordination des Etats, comme celle marquée par la France et l’Allemagne sur l’activité partielle pendant la crise sanitaire : « des dispositifs adaptés ont permis de préserver des milliers d’emplois et des compétences essentielles. Le soutien des États a été décisif ».
Pour 2022, « maintenir notre cap vers le zéro émission » est l’objectif principal du patron d’Airbus : « l’aviation commerciale n’est qu’au début de son histoire, si nous réussissons à relever ce défi de la décarbonation ». Et si l’industrie parvient à résoudre le problème des émissions, l’avion « deviendra le mode de transport idéal » plutôt que rester « le meilleur moyen de se déplacer sans bouleverser notre paysage ». Airbus met donc « énormément de ressources pour fédérer autour de nous des gens du transport aérien, du monde de l’énergie, des aéroports, des régulateurs, des grands financiers de la planète ». « Nous allons réussir. Nous le devons », assure Guillaume Faury.
Sébastien a commenté :
20 décembre 2021 - 16 h 56 min
Oui heureusement le “gros” de la Crise (l’année 2020, début 2021) est derrière. Mais les années/décennies risquent d’être très instables et d’autres pandémies ne sont pas à exclure.
Après AIRBUS a de la chance d’avoir dans son catalogue des modèles que recherchent les clients comme :
_ A220 : pour les destionations moins prisées et/ou en concurrence pour le low cost).
_ A320 NEO : pour les nombreuses low costs et/ou compagnies d’Amérique ou d’Asie (ou les distances sont plus longues). De plus il profite de la “Crise du B737MAX.
_ A321XLR : pour les nostalgiques du B757 et idéal pour cette période post Covid où tu ne veux pas prendre de risques avec un avion trop gros.
Après les avions plus gros, ce sera sans doute plus compliqué. Ca l’était déjà avant l’arrivée du Coronavirus.
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Checklist a commenté :
20 décembre 2021 - 17 h 28 min
@ Sébastien
Êtes vous en train d’affirmer que les voyages internationaux/longs courriers n’existeront plus et non pas existé même avant le Covid ?
Exiquez moi, je ne comprend pas votre point de vu, par “compliqués “
Sébastien a commenté :
20 décembre 2021 - 19 h 12 min
Avant la pandémie, les gros porteurs ne se vendaient pas très bien. Les A330 NEO et A350 ne réalisaient pas beaucoup de ventes. Et le B787 (-9 et -10) se vendait bien mieux.
Donc si il y a bel et bien une embellie pour le secteur aérien et donc pour Airbus, il faut bien préciser que ce ne sera pas le cas pour tous les types d’appareils.
Et que plus que tout, AIRBUS a une longue avance concernant les monocouloirs.
Pioneer 300 a commenté :
21 décembre 2021 - 0 h 39 min
Entre ne plus exister et être considérablement ralentis il y a une marge certes très faible mais la vérité est hélas celle la Le long courrier va continuer de souffrir beaucoup plus que le moyen courrier et nul doute que les flottes en feront les frais à travers des modules plus petits
Le nier c est faire la politique de l autruche ce que fait en partie Airbus en continuant de croire que la crise est passée
je crains qu hélas ce ne soit pas le cas et qu en conséquence les liquidités nécessaires a l adaptation de la flotte feront défaut entraînant de facto un ralentissement de l expension
Greg6 a commenté :
21 décembre 2021 - 17 h 10 min
La baisse de vente de gros porteurs, due à la crise, est logiquement amplifiée par le vaste mouvement de renouvellement de flotte ayant démarré bien avant le covid :
1800 b787-b777x, et 1250 a330neo-a350, soit 3000 gros porteurs de nouvelle génération de vendus jusqu’à présent.
Ce à quoi il faut ajouter que les 777-300er ne sont pas très vieux, le plus ancien livré en 2004, et c’est plus de 800 appareils.
Et que les 330ceo ont été produits jusqu’à récemment, plus de 700 livrés dans les années 2010. Donc une partie de la flotte est jeune.
Bref, la crise se télescope avec le fait que des milliers de long-courriers sont soit récents, soit déjà en commande.
Les niveaux élevés de commande et de livraison des années 2010 font que ce secteur peut patienter.