Le motoriste et équipementier aéronautique Safran vise une croissance annuelle moyenne de son chiffre d’affaires ajusté de “plus de 10 %” sur la période 2021-2025, à la faveur notamment de la reprise des activités de service pour les compagnies aériennes.
Le groupe français a indiqué, le 2 décembre 2021, à l’occasion d’une Journée investisseurs, qu’il s’estimait “bien positionné pour faire face à la dynamique de croissance du marché aéronautique“, qui a encaissé une chute brutale avec la pandémie de Covid-19. Sur la période 2021-2025, l’augmentation de ses revenus sera tirée par “la croissance du chiffre d’affaires des activités de services pour moteurs civils d’environ 15 %” annuelle, anticipe le groupe.
A l’horizon 2025, la marge opérationnelle courante devrait atteindre entre 16% et 18%, soit une augmentation de plus de cinq points par rapport à 2021. Par division, elle sera supérieure à 20% dans l’activité propulsion, d’environ 15% pour les équipements et la défense, et supérieure à 10% pour Aircraft Interiors en 2025.
Alors que le trafic aérien devrait retrouver son niveau d’avant-crise entre 2023 et 2025, les compagnies auront davantage besoin de pièces de rechange et de maintenance pour leurs moteurs, des activités fort rémunératrices pour Safran, qui réalise la moitié de son activité dans la propulsion aéronautique. Le groupe s’estime également bien positionné pour profiter des livraisons de nouveaux avions, notamment les monocouloirs court et moyen-courriers, dont Boeing et Airbus ont commencé à remonter les cadences de production : la part de marché de son moteur Leap, qui équipe la totalité des Boeing 737 MAX et plus de la moitié des appareils de la famille Airbus A320neo, s’élève à 72 %, selon le motoriste.
Les livraisons de moteurs Leap, qui devraient atteindre environ 900 en 2021, contre 1.700 en 2019, vont “augmenter à nouveau pour atteindre 2.000 moteurs à partir de 2023“, prévoit Safran. Son directeur général, Olivier Andriès, a déclaré que le groupe restait fidèle à son engagement de construire suffisamment de moteurs pour permettre à Airbus d’atteindre l’objectif de produire 65 appareils A320 par mois en 2023, soit une augmentation d’environ 50% par rapport aux niveaux de production atteints pendant le pic de la crise sanitaire. Toutefois, il est encore trop tôt pour Safran de s’engager sur des rythmes de production plus élevés.
Selon le dirigeant, la croissance du trafic aérien dans le moyen- courrier devrait rebondir à 4,9% en moyenne par an entre 2023 et 2025. Mais sur un horizon de vingt ans, le rythme croissance devrait être de l’ordre de 2,9% en moyenne par an, alors qu’Airbus et Boeing table sur une croissance de l’ordre de 4%. “Nous avons une vision qui est plus prudente que celle des avionneurs, a-t-il indiqué, 3%, ce n’est pas rien. C’est très significatif.”
Safran, qui comme l’ensemble du secteur aéronautique vise la neutralité carbone à l’horizon 2050, entend accélérer ses dépenses de recherche et technologie (R&T), maintenues pendant la pandémie, notamment grâce au soutien public. Le groupe “accélère ainsi son investissement en R&T entre 2021 et 2025 avec une part autofinancée représentant 2,8 milliards d’euros et un financement public attendu d’1,4 milliard d’euros”. le motoriste français mise notamment beaucoup sur le programme Rise, développé avec son partenaire américain General Electric “qui vise à fournir des technologies de rupture pour les futurs moteurs des avions court et moyen-courrier”.
Concernant Zodiac Aerospace, le concurrent acquis en 2018, Safran a indiqué qu’un “examen de portefeuille” permettait de conclure que 70 % des activités issues de Zodiac étaient “confirmées comme essentielles”, les 30 % restant étant “en cours de revue” en vue d’une éventuelle cession.
Bencello a commenté :
4 décembre 2021 - 21 h 32 min
Une marge plus que conséquente sera nécessaire pour financer les ruptures technologiques à venir concernant les motorisations, et autres gestions énergétiques.
Electrique, hydrogène, hybridation. Bien malin celui qui sera placé sur le segment porteur, tant les pistes sont nombreuses et les évolutions à venir incertaines.
Malgré une veille technologique permanente, l’acquisition de certaines start-up ayant développé des briques technologiques prometteuses, sera un passage obligé pour se positionner à temps sur ces segments.
Safran et ses « Golden Balls »… a commenté :
5 décembre 2021 - 8 h 15 min
Safran a de quoi s’en remplir les fouilles quoi qu’il arrive :
Le LAEP1A motorise la famille Airbus A320Neo,
Le LAEP1B motorise la famille Boeing 737MAX,
Et le LAEP1C motorise le Comac 919 et ses – futurs- frères et sœurs…
Pardon: a commenté :
5 décembre 2021 - 8 h 16 min
Faute de frappe répétée : lire LEAP et non LAEP….
roupettes de lapins a commenté :
5 décembre 2021 - 8 h 49 min
Hydrogène – électrique => électricité = technologie nucléaire…
Ben non, Roupettes, pas forcément ! a commenté :
5 décembre 2021 - 16 h 06 min
…en France, encore, cela peut être le cas…
Mais pas ailleurs: en Allemagne, l’électricité est plutôt principalement charbon…en Pologne, elle est quasi exclusivement charbon…ou gaz… en UK, c’est pétrole ou gaz…
Bref: l’électricité est, comme certains l’affirment doctement, une « énergie propre et verte »….?????
Rame a commenté :
5 décembre 2021 - 22 h 55 min
Le charbon représente environ 41% de la production en Allemagne et le déclin est régulier depuis 2014.
Encore 41%: c'est honteux! a commenté :
6 décembre 2021 - 8 h 02 min
Eh bien disons alors que un train sur deux en Allemagne roule encore à l’électricité-charbon…
Sur l’autre train sur deux, il y a ceux qui roulent à l’électricité-gaz, ceux à l’électricité-pétrole…
Ponctuellement deux oui trois trains sur 100 roulent à l’électricité-éolienne…et pour ce qui est de l’électricité-nucléaire allemande, on est là dans l’anecdotique…Les Allemands sont en phase de sortie du nucléaire…