Le groupe aérien LATAM Airlines a présenté un plan de réorganisation devant l’aider à sortir de la protection contre les créanciers d’ici mars prochain, qui nécessitera une injection de capital de 10,456 milliards de dollars.
Sous protection contre les créanciers (Chapter 11) depuis mai 2020, le groupe aérien latino-américain et ses filiales au Brésil, au Chili, au Pérou, en Colombie, en Équateur et aux Etats-Unis a dévoilé une nouvelle stratégie financière pour se reconstruire après la pandémie de Covid-19. Avec le soutien entre autres de ses actionnaires Delta Air Lines et Qatar Airways, LATAM Airlines Group lèvera 10,456 milliards de dollars, faisant passer la valeur de son capital de 3,1 à 13,6 milliards de dollars par le biais d’un mélange de nouvelles actions, d’obligations convertibles et d’emprunts « dans le cadre d’un accord de soutien à la restructuration (RSA) conclu avec le groupe ad hoc de créanciers et les actionnaires », qui permettra au groupe de sortir du Chapter 11 d’ici mars 2022.
Après ce processus, qui doit être approuvé en AG fin décembre puis par la justice américaine en janvier, LATAM Airlines Group devrait avoir 2,67 milliards de dollars de liquidités et une dette totale de 7,26 milliards de dollars. Ce que le groupe appelle « une dette prudente et des liquidités appropriées dans une période d’incertitude continue pour l’aviation mondiale », et qui permettrait de « mieux positionner le groupe pour aller de l’avant ».
Le directeur général du groupe Roberto Alvo a rappelé que LATAM a utilisé le processus de protection contre les créanciers pour réduire sa flotte, renégocier les contrats de location d’avions et réduire ses effectifs à 29.000 employés, contre 43.000 avant la pandémie de Covid-19. Mais la demande de voyages ne devrait pas revenir aux niveaux d’avant la crise sanitaire avant 2024 malgré une certaine reprise sur des marchés clés, notamment le Brésil et la Colombie et le Chili, a-t-il expliqué à l’agence Bloomberg. Le groupe avait réduit ses coûts d’exploitation pour concurrencer les transporteurs à très bas prix, et est en train d’obtenir l’approbation réglementaire pour une coentreprise avec Delta Air Lines.
Le CEO a d’autre part souligné lors d’une conférence de presse que ce plan mettait fin à la tentative (jamais officialisée) de la low cost Azul de s’emparer du groupe, avec l’appui de certains créanciers : la proposition initiale était « incomplète, inapplicable et insuffisante et a donc été rejetée immédiatement », a-t-il déclaré, soulignant que « bien que notre processus ne soit pas encore terminé, nous avons atteint une étape critique sur la voie d’un avenir financier plus solide ».
Azul vient d’ailleurs de retirer sa proposition, tout en affirmant que le plan de LATAM « est, par définition, incapable de générer des synergies à partir d’une combinaison » avec elle. De plus, « à l’heure actuelle, l’évaluation déclarée qui a été avancée dans le plan autonome de LATAM est plus élevée qu’Azul ne le croit crédible, compte tenu des incertitudes persistantes dans l’industrie de l’aviation, en particulier sur les marchés internationaux long-courriers ». Rappelons que le groupe et la low cost avaient mis fin en mai dernier à leur accord de partage de codes sur les routes intérieures au Brésil.
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