L’Union des Aéroports Français (UAF) a dénoncé l’absence de solution de financement satisfaisante pour les missions de sûreté et de sécurité aéroportuaires, malgré l’annonce du gouvernement d’une avance de 150 millions d’euros pour 2022. Et elle s’inquiète de l’envolée des taxes d’aéroport.
Annoncé par le Ministre délégué aux transports Jean-Baptiste Djebbari lors de son intervention en clôture du congrès annuel de l’UAF & FA, l’avance de 150 millions d’euros est d’un montant « largement insuffisant pour couvrir l’ensemble des besoins de financement 2021-2022 », dénonçait lundi l’association. Selon l’UAF, suite à l’effondrement du trafic, la couverture des dépenses de sûreté et de sécurité « n’est plus assurée en totalité par les recettes de la taxe d’aéroport ». Un dispositif d’avances, remboursables à partir de 2024 sur les recettes de la taxe d’aéroport, a bien été mis en place par l’État dès 2020 afin de couvrir les déficits. Mais l’UAF dénonce l’absence dans le projet de loi de finances 2022 « de toute solution de financement satisfaisante pour les dépenses 2021 et 2022 de sûreté et de sécurité aéroportuaires ».
Si un montant de 250 millions d’euros a bien été inscrit en loi de finances initiale 2021, ce montant s’est avéré « trop faible » selon le communiqué de l’UAF pour qui il manque au projet de loi de finances 2022 « la somme de 100 millions d’euros pour couvrir l’ensemble des dépenses effectuées au titre de l’année 2021, ainsi que 180 millions d’euros pour couvrir le déficit prévisionnel 2022 ». Rappelons que ces missions de sûreté et de sécurité incluent le contrôle des passagers et de leurs bagages, les services de lutte contre les incendies et les périls dus aux animaux, et les contrôles environnementaux entre autres.
L’UAF s’est également inquiétée de l’envolée de la taxe d’aéroport qui, sous l’effet mécanique du remboursement des avances, « viendra grever la compétitivité des aéroports français dans un contexte concurrentiel européen déjà très rude et dégrader la connectivité aérienne et l’attractivité de la France et de ses territoires ». Thomas Juin, Président de l’UAF, a déclaré dans son discours de clôture : « Notre inquiétude est vive tant sur la pérennisation du dispositif d’avances que sur les montants en jeu. Il n’est pas acceptable que les aéroports aient à assumer sur leurs fonds propres la charge de ces missions régaliennes. Les défaillances de l’Etat mettent à mal les trésoreries aéroportuaires, les équilibres économiques et les politiques d’investissement des aéroports par la dégradation mécanique des ratios d’endettement due au recours forcé à l’emprunt ».
Le dirigeant a ajouté : « Les remboursements des avances, même lissés sur 7 ans, susciteront une envolée de la taxe d’aéroport et pèseront lourdement sur la compétitivité de nos aéroports au moment même où nous devons attirer les compagnies aériennes sur nos plateformes pour reconnecter nos territoires au monde. Aussi l’UAF réclame-t-elle la transformation de tout ou partie de ces avances en subventions ».
Avec près de 150 adhérents, l’Union des Aéroports Français est l’organisation professionnelle des aéroports français, quelles que soient leur taille et leur spécialité. Elle a pour principale mission de défendre et de promouvoir les intérêts de la communauté aéroportuaire française auprès des décideurs français et européens. L’UAF est membre associé de la Fédération Nationale de l’Aviation Marchande (FNAM) et de l’Airports Council International EUROPE (ACI EUROPE).
larruet a commenté :
30 novembre 2021 - 9 h 31 min
le contrôle des passagers et de leurs bagages, les services de lutte contre les incendies et les périls dus aux animaux, et les contrôles environnementaux entre autres.
N’ont pas à être financés par les Français qui ne prennent jamais l’avion.
Les passagers de ce non sens énergétique doivent financer intégralement leurs choix, personnellement je ne demande pas à l’état de financer mon véhicule.
Les aéroports financés avec nos impôts sont revendus à des privés, qu’ils assument.
Mort de rire a commenté :
30 novembre 2021 - 11 h 25 min
Ce sont des missions régaliennes qui ont vocation (comme elles le sont dans le reste du monde) à être financé par l’Etat et pas exclusivement par des taxes et redevances.
Le baratin a la noix sur la pollution est hors sujet et hypocrite. Le contribuable finance bien les ports français qui pollue plus que l’aviation civile qui représente 2% de la pollution MONDIALE.
LARRUET a commenté :
3 décembre 2021 - 11 h 16 min
Les missions régaliennes de l’état ne servent qu’a financer l’état et ces fonctionnaires, supprimez les deux et le privé pourra rétribuer ses salariés à leurs juste valeur !
Brady Cox a commenté :
30 novembre 2021 - 11 h 58 min
Je n’ai pas d’enfant et mes impôts servent pourtant a financer l’école publique … Où est le problème ?
Je n’ai pas de voiture et mes impôts servent également à financer l’entretien des routes … où est le problème ?
etc etc …
Ca s’appelle savoir vivre ne société …
Jean Pierre a commenté :
30 novembre 2021 - 11 h 03 min
La situation était forcément la même dans tous les pays européens, les risques concurrentiels me semblent dès lors faibles si les choses étaient précédemment égales par ailleurs.
En quoi les aéroports français seraient-ils plus impactés vis à vis de l’absence de recettes liées à l’application des mesures de sécurité ?