L’aéroport de Bruxelles-Zaventem va travailler durant les cinq prochaines années sur une trentaine de projets concrets visant à rendre le secteur de l’aviation et les aéroports « plus verts et plus durables ».
Suite à un appel à projets de l’Union européenne, le gestionnaire de l’aéroport de la capitale belge Brussels Airport a pris l’initiative fin 2020 de soumettre, avec un consortium de 21 partenaires réunissant notamment trois autres aéroports européens (Toulouse, Athènes et Budapest), des compagnies aériennes, des institutions de mobilité et de recherche et des gouvernements, un programme ambitieux pour développer des innovations et des initiatives visant à accélérer la transition vers une aviation plus verte. Les autres partenaires du consortium sont Brussels Airlines, TUI, DHL Aviation, Air Cargo Belgium, Engie Laborelec, Skytanking, skeyes, To70, Lux Mobility, Université d’Hasselt, Centre d’expertise Erasmus UPT, IES R&D, Sopra Steria, Province du Brabant flamand, Quatra, Institut Flamand pour la Recherche Technologique (VITO), SNCB et Institut Flamand pour la Logistique.
Ce projet Stargate, qui a obtenu des subventions de 24,8 millions d’euros dans le cadre du EU Green Deal, est officiellement lancé. Durant les cinq prochaines années, Brussels Airport travaillera sur « une trentaine de projets concrets » visant à rendre le secteur de l’aviation et les aéroports plus verts et plus durables :
Sur le plan de la décarbonation, le consortium entend notamment faire rouler les avions au sol via des engins électriques et déployer des véhicules électriques ou à hydrogène pour les activités de manutention au sol au cours des prochaines années. En tant que partenaire du consortium, DHL a acheté les premiers véhicules électriques pour les activités de manutention au sol pour les essayer sur le terrain.
Une usine de mélange de biocarburants sera également construite à Zaventem. Brussels Airport deviendra ainsi le premier aéroport au monde à mélanger sur place le kérosène et le biocarburant. Le pourcentage de biocarburant pourra ainsi être systématiquement augmenté. Les compagnies aériennes partenaires de Stargate (Brussels Airlines, TUI et DHL) seront les premières à l’utiliser. Parallèlement à ce projet, le consortium travaillera également au développement d’un camion-citerne électrique et à la récupération des graisses et huiles usagées pouvant être utilisées pour ce biocarburant.
Sur le plan de la production d’électricité, le consortium se penchera sur des solutions pour étendre l’offre en énergie renouvelable et étudiera à cette fin les possibilités de partenariats avec les communes voisines. Un parc de panneaux solaires supplémentaire est par exemple envisagé, et une étude de faisabilité est en cours sur la construction d’un bioréacteur à l’aéroport, dans lequel les déchets organiques des compagnies aériennes, et si possible des communes voisines, peuvent être transformés en énergie.
Sur le plan de l’amélioration de la qualité de l’environnement local, l’objectif sera d’affiner les techniques existantes et l’innovation. Il s’agit de l’amélioration de l’efficacité des vols et d’atterrissages verts, une technique d’atterrissage permettant de réduire la consommation de carburant, le niveau d’émissions et la nuisance sonore. Une nouvelle innovation qui devrait permettre de considérablement diminuer le bruit au sol et le niveau d’émissions lors des essais moteurs des avions est également en cours de développement.
Pour finir, Stargate s’engagera également dans l’amélioration de la mobilité à l’aéroport et dans ses environs et la promotion des alternatives à la voiture, notamment en recherchant et en testant des solutions pour les passagers qui arrivent en train avec des valises et en optimalisant l’accessibilité de la gare, en collaboration avec la SNCB. Des efforts seront également déployés pour soutenir la numérisation et développer des solutions pour centraliser davantage les informations et les rendre plus accessibles pour les passagers.
« Avec Stargate, nous et nos partenaires voulons démontrer que l’aviation peut être plus durable, et que nous sommes prêts à prendre les devants. Nous voulons encourager le partenariat et l’innovation pour apporter une réponse aux défis climatiques auxquels nous sommes confrontés. Avec le projet Stargate, nous allons développer des biocarburants pour les avions sur le site de l’aéroport, rendre les opérations au sol plus durables et renforcer la place des aéroports en tant que pôles multimodaux, afin de rendre les alternatives à la voiture encore plus accessibles », a déclaré dans un communiqué Arnaud Feist, CEO de Brussels Airport.
« Au travers de l’échange de connaissances et d’expériences avec nos partenaires, nous pouvons apprendre les uns des autres et nous pourrons déployer les actions concrètes appliquées avec succès à Brussels Airport en priorité dans nos aéroports partenaires. Nous étudions également dans le cadre de Stargate les possibilités de partenariat avec nos riverains, par exemple en matière d’énergie renouvelable. En outre, ces derniers bénéficient bien entendu aussi des initiatives autour du modal split », a ajouté le dirigeant.
« C’est une grande fierté pour nous d’être membre du consortium Stargate sous le leadership de Brussels Airport », explique de son côté Philippe Crébassa, CEO Aéroport de Toulouse-Blagnac. « Avec trois grands aéroports européens, nous allons collaborer sur des initiatives très concrètes pour accélérer la transition énergétique et, plus largement, pour assurer un développement durable de notre activité. Stargate agira aussi comme un levier pour continuer d’intégrer harmonieusement notre aéroport dans son territoire et son environnement local. Le contexte actuel conforte nos orientations prises pour la décarbonation du transport aérien. La force du collectif Stargate, diversifié et complémentaire, démultipliera les moyens donnés à cette ambition qui fait notre raison d’être ».
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