Le SCARA dénonce de nouveau les hausses annoncées des redevances payées par le transport aérien, estimant que l’État fait payer aux compagnies aériennes le chômage partiel des fonctionnaires de l’Aviation Civile et facture des services qui n’ont pas été rendus.
Après les “taxes mortifères” de juillet dernier, de nouvelles augmentations ont été présentées le 9 novembre 2021 par la DGAC, et concernent « une hausse de 15,2% de la redevance pour services terminaux de la circulation aérienne et de 30,6% de la redevance route », annonce dans un communiqué le Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes (SCARA). Alors que les compagnies aériennes françaises « peinent à se remettre de la plus grave crise de leur histoire », l’État poursuit donc sa « politique démesurée d’augmentation des charges » supportées par le transport aérien.
Pour couvrir le manque de recettes et payer les charges salariales des contrôleurs aériens pendant la pandémie alors que le trafic aérien était quasiment à l’arrêt, rappelle l’association, la DGAC a présenté aux compagnies aériennes une augmentation de 15,2% de la RSTCA (redevance pour services terminaux de la circulation aérienne) et de 30,6% de la redevance de route. Le statut de fonctionnaire des contrôleurs aériens ne prévoit pas la possibilité de leur faire accéder au chômage partiel financé par l’État ; c’est donc aux compagnies aériennes qu’il revient de « financer le chômage partiel des fonctionnaires de l’État ». Si le contrôle aérien était assuré par une entreprise privée, il aurait bénéficié du chômage partiel et l’État aurait soutenu cette activité, souligne le SCARA.
Double peine : le terme est employé par le SCARA pour rappeler que les compagnies aériennes ont vu leurs recettes diminuer drastiquement et qu’elles sont, encore une fois, « lourdement pénalisées pour un service qui ne leur a pas été rendu (Chute du trafic en 2020 de – 88,8% entre mars et juin et de – 71,8% entre juillet et août qui a entraîné une diminution de 73% des recettes d’exploitation) ». Cette nouvelle augmentation de la RSTCA et de la redevance de route vient s’ajouter aux 550 millions d’euros de dépenses de sûreté/sécurité réclamés aux compagnies aériennes « sur des vols non effectués et pour une fonction régalienne, qui devrait être prise en charge par l’État », et à des hausses continues des tarifs des aéroports.
Le SCARA réitère donc ses demandes exprimées lors de la présentation du budget annexe de la DGAC du 15 octobre 2020 :
- La prise en compte par l’État des charges salariales de chômage technique des contrôleurs aériens, à l’instar de ce qui se fait pour les salariés du privé au titre de la mise en œuvre du chômage.
- Que les dettes liées au financement des services de la navigation aérienne et de la sûreté ne soient pas supportées par les seules compagnies aériennes puisqu’il s’agit d’activités régaliennes.
Le SCARA regroupe 50% des compagnies aériennes françaises, basées en métropole et dans les territoires ultra-marins ainsi que des sociétés d’assistance aéroportuaire et de formation. Le syndicat professionnel a pour mission la promotion et la défense du transport aérien en France et de sa pluralité. Initiateur de nombreuses actions en faveur du transport aérien en France, le SCARA est à l’origine d’avancées structurantes pour l’ensemble de l’industrie au niveau national. Le SCARA anime également les réflexions sur les principaux sujets du secteur avec la publication d’études et de notes de réflexion.
L’État fait payer aux compagnies aériennes le chômage partiel des fonctionnaires de l’Aviation Civile
— SCARA (@SCARA_AERO) November 10, 2021
et facture des services qui n’ont pas été rendus. https://t.co/tRdHgv5MVF#Avgeeks pic.twitter.com/Mr3HJDSRly
Paris a commenté :
11 novembre 2021 - 9 h 47 min
C’est simplement scandaleux, pourquoi ne pas augmenté les taxes de 70% aussi pendant qu’on y est, au cas où !?
Le Statut de Fonctionnaire..." a commenté :
11 novembre 2021 - 9 h 50 min
“…ne prévoit pas l’accès au chômage partiel…”
Mais, sauf erreur de ma part, il me semblait que le Statut de Fonctionnaire ne prévoit PAS la possibilité d’être mis au chômage tout court: en clair, les fonctionnaires continuent d’être payés en totalité: c’est d’ailleurs pour cette raison que le fonctionnaires ne payent pas de cotisations chômage: n’é”tant pas collectivement adhérents au sytème, ils n’en payent pas les coûts parce qu’ils n’ont pas non plus accès à son soutien financier.
Est ce à dire que pendant les basses-eaux du trafic aérien qui, c’est vrai, se reflètent dans des basses ressources de ce service supposé financièrement autonome, les fonctionnaires du controle aérien n’ont pas touché leurs salaires en totalité?, alors que dans les caisse du service aérien le financement des salaires des contrôleurs proviennent du budget général de l’Etat, ligne “dépenses de personnels” ( tous les fonctionnaires, entre autre), et non pas des sommes reçues des compagnies aériennes utilisatrices du système, ces dernières servant aux financements des entretiens et installations des équipements techniques et immobiliers.
Bizarre, bizarre!
Thomas a commenté :
11 novembre 2021 - 12 h 46 min
Je ne comprends pas en quoi le service n’a pas été rendu? Les services de la dgac ont bien été rendus, et les vols non effectués n’ont pas été taxés…
Greg765 a commenté :
11 novembre 2021 - 18 h 03 min
Non rendu dans la mesure où les vols n’ont pas eu lieu avec la pandémie.
Absence de vols = service non requis.
C’est un peu comme dire qu’un restaurant dans lequel vous n’avez pas mis les pieds ne vous a pas rendu de service car vous ne l’avez pas sollicité.
Sauf que l’Etat a décidé de répercuter cette baisse d’activité sur ses tarifs pour faire comme si le Covid n’avait pas eu lieu.
Donc maintenant ça y va à grands coups d’augmentations des tarifs histoire de dire aux compagnies « vous n’avez pas payé car vous ne voliez pas donc maintenant on vous fait payer plus cher pour compenser ».
fayçalair a commenté :
11 novembre 2021 - 16 h 56 min
attn LE STATUT DE FONCTIONNAIRES
en 1997 a Air France il y a eu un depart dit volontaire de 1200 PNC qui ont obtenu le chomage alors que l’employeur ne cotisait pas a l’UNEDIC puisque compagnie nationale!!!
c’etait un essai reussi comme au rugby mr Jospin premier ministre et mr Blanc president d’Air France
alors ne soyons pas étonnés tout est possible!!!!!!!
Oui…et non… a commenté :
12 novembre 2021 - 11 h 05 min
Oui: les employés de l’AF , ainsi que AF en tant que employeur entreprise publique ne supportaient pas de cotisations chômage car les employés varient le statut « assimilés fonctionnaires « ( et non pas stricto sensu « fonctionnaires « , il y a des différences…)
Oui: lorsqu’il a fallu un plan de départ, ce dernier ne pouvait se faire QUE sur volontariat au départ, justement à cause de ce statut d’assimilé qui ne permettait pas le licencié.
Oui: aucune indemnités n’étant prévue dans les textes, il a fallu en négocier/inventer une…pour avoir des volontaires au départ, ceci est une évidence car sinon personne ne part…
Non:l’UNEDIC n’a pas financière supporté ces indemnités car en fait , l’Etat étant alors le propriétaire -employeur, c’est lui qui a supporté les coûts…et versé a l’Unédic les sommes correspondantes aux besoins.
L’UNÉDIC , de par son savoir faire dans l’assistance aux personnes sans emplois, ne fut dans cette affaire qu’un intermédiaire de gestion des dossiers et de reversements aux intéressés des sommes que lui transférées par l’Etat.
ne pas confondre a commenté :
11 novembre 2021 - 18 h 40 min
Ne pas confondre fonctionnaire et salarié d’une entreprise publique. Ce sont des statuts différents.
Alan Each a commenté :
12 novembre 2021 - 10 h 26 min
Il n’y a pas eu de chômage partiel car le service était rendu. Sinon comment les masques, les tenues de protection les transferts de malades, les rapatriements,le SAMU auraient-ils pu voler ?
C’est juste une comm nauséabonde pour faire passer leur idée de privatisation. Même aux USA, le contrôle aérien est assuré par des employés d’état ! En GB, quelques mois à peine après la privatisation, il a fallu que l’état redevienne actionnaire car la faillite menaçait (septembre 2001).
Le contrôle aérien en-route français est le moins cher d’Europe et doit faire face à des coûts d’investissement technique énormes rendu obligatoires par le besoin des compagnies aériennes de dégager de plus en plus de capacité dans le ciel et l’évolution des règlements européens (Free Route Airspace le 02/12 prochain).
Les salaires sont supportés par l’Etat.