Le patron de la compagnie aérienne SAS Scandinavian Airlines dit lutter pour sa survie et promet de nouvelles baisses des coûts et une plus grande flexibilité, trois mois de négociations avec les syndicats étant lancés.
Le cours de l’action de la compagnie scandinave a plongé de 14% le 24 octobre 2021 à la bourse de Stockholm, après l’entretien avec son CEO Anko van der Werff publié la veille par le quotidien danois Finans. SAS Scandinavian « lutte pour survivre » et c’est un « combat pour changer SAS afin que nous ayons un avenir », a déclaré le dirigeant nommé cet été (ex Avianca) : « quand je vois à quoi ressemble le marché aujourd’hui, comment nos clients changent et l’ampleur de notre dette, il est totalement clair que nous devons faire les choses très différemment ».
La compagnie aérienne a déjà supprimé 5000 emplois l’année dernière, soit 40% de ses effectifs, et avait annoncé au printemps une ligne de crédit de trois milliards de couronnes (350 millions de dollars) des gouvernements danois et suédois, ses principaux actionnaires, pour traverser la crise – après avoir pris une première ligne de crédit du même montant et avoir annoncé une augmentation de capital en 2020. En septembre pourtant, SAS Scandinavian affichait au 3eme trimestre une perte en baisse par rapport à l’année dernière, et un chiffre d’affaires ayant progressé de 60%.
Pas suffisant pour la compagnie de Star Alliance : le CEO souligne une baisse durable des voyages d’affaires et des « accords sociaux trop coûteux », en plus de la léthargie de l’activité long-courrier. Il a donc convoqué les syndicats pour trois mois de négociations sur les réductions des coûts à hauteur de 460 millions de dollars et une plus grande flexibilité. « Cela exige la compréhension et la volonté de tous. SAS doit être compétitive pour pouvoir survivre, se développer et créer des emplois », a déclaré Anko van der Werff.
Rappelons que SAS Scandinavian Airlines propose cet hiver plus de 150 liaisons vers 90 destinations. Alors qu’elle continue d’ouvrir de nouvelles destinations et d’augmenter la fréquence de ses vols en particulier entre les aéroports de Copenhague, Oslo et Stockholm, elle assurait en particulier la semaine dernière que pour répondre à « la demande croissante de voyages d’affaires et de loisirs », elle augmentait le nombre de vols vers de grandes villes européennes telles que Bruxelles, Dublin, Francfort, Hambourg, Helsinki, Munich, Oslo et Paris. Et ce
Mylène Farmer a commenté :
27 octobre 2021 - 12 h 20 min
C’est impossible d’être compétitif en ayant à gérer 3 petits hubs différents quand on est une compagnie classique qui n’a pas la dimension du groupe Lufthansa c’est de la folie en terme de coût, la fermeture du hub de Milan Malpensa d’Alitalia et du hub de Genève de feu Swissair non repris par Swiss prouve que ce modèle est dépassé. Il faudrait que SAS se recentre sur un seul hub long-courrier à Stockholm et envoie une filiale low-cost au front pour assurer le point-à-point au Danemark et Oslo si elle veut survivre. Les norvégiens sont déjà sortis du capital.
Shôgun a commenté :
27 octobre 2021 - 17 h 06 min
C’est marrant ce que vous écrivez sur le multi-hub qui serait une option anti-économique par essence. C’est pourtant le modèle adopté par les compagnies low-cost les plus rentables en Europe.
Tout est question d’étude de marché, de stratégie de développement et de cohérence du réseau. En économie, les dogmes simplistes mènent souvent à la catastrophe.
Petite remarque d’ordre géographique en passant: il me semble que comparer la Scandinavie au territoire de la Suisse est faire peu de cas de la superficie considérée et des distances qui en découlent.
Mylène Farmer a commenté :
27 octobre 2021 - 18 h 05 min
Les compagnies aériennes low-cost n’ont pas de hub mais font du point-à-point avec une structure de coût beaucoup plus basse que celle de SAS. Faire du multi-hub quand on est une compagnie classique c’est du suicide sauf si on a la taille de Lufthansa ou des 3 majors US (car un unique hub serait trop petit pour leur taille). Ça s’en ressent sur la santé financière de SAS qui va devoir faire des choix courageux si elle ne veut pas avoir le destin de Swissair.
Greg765 a commenté :
27 octobre 2021 - 19 h 16 min
À quelles low costs pensez vous ?
La plupart de celles auxquelles je pense n’ont pas de hubs, et encore moins plusieurs.
Biglouille a commenté :
28 octobre 2021 - 10 h 39 min
Pour Ryanair, Dublin est un hub qui ne dit pas son nom.
Sam a commenté :
27 octobre 2021 - 13 h 35 min
Bienvenue dans le monde moderne interconnecté !
Quelque soit le domaine d’activité, la seule solution est de baisser les coûts et d’augmenter la productivité par la remise en cause des accords existants.
« vous pouvez faire un effort, c’est pour sauver la boite » Air connu……
A part ça, Élon Musk a gagné 25 milliards de dollars dans la journée de lundi dernier. Tous va bien, le monde tourne rond…..
lyonnnais a commenté :
27 octobre 2021 - 19 h 09 min
… et il y a surement quelque part dans le monde, quelqu’un qui a gagné le jackpot dans un casino : ça n’en fait pas une référence pour les négociations salariales !!! Musk vie aux USA et vous n’êtes pas en mesure de décider de taxer ses plus-values financières… !
Il y a une référence des salaires : c’est le niveau des concurrents. Si une entreprise est au dessus, elle n’a pas 36 solutions!! Soit elle renégocie les salaires pour être compétitif, soit elle améliore la productivité de son personnel comparativement surpayé !! Pas d’autre alternative…
Greg6 a commenté :
27 octobre 2021 - 18 h 06 min
Pour illustrer ce que dit l’intervenant Mylene Farmer, chacun des trois hubs sas est situé dans un pays comptant moins d’habitants que la métropole Londonienne ou Parisienne.
Et sans en avoir le potentiel touristique, ou économique.
De plus il y a de la concurrence en matière de hub pour ces trois pays.
Par exemple Klm a pas mal de destinations sur la Norvège.
En temps normal il y a Oslo, Bergen, Stavanger, Trondheim, Sandefjord.
Et sur le Danemark ils ont Copenhague, Aalborg et Billund.
Et en plus, Finnair arrive sur place.
Une fois la crise passée, les grandes compagnies nationales européennes devraient se structurer autour de trois grands groupes, un par alliance.
Idem pour les low-cost, pas sûr qu’il y ait de la place pour Wizzair, Ryanair, Easyjet, et toutes les autres, sans regroupements/rachats.
Les ultralibéraux, l’UE, ainsi que certains intervenants ici, font semblant de ne pas comprendre que trop de concurrence tue les marges des entreprises, donc fragilise les compagnies, donc favorise les rachats/fusions ou faillites. Et donc la baisse du nombre de concurrents, ce qui est ironique.
Sans compter l’impact négatif que les baisses ou limitations sur les salaires ont sur l’économie.
C’est pareil dans tous les secteurs d’activité.