Les dirigeants des compagnies aériennes Air France, Corsair et Air Caraïbes ont demandé la prolongation des aides d’état et un moratoire sur les remboursements des emprunts et les hausses des redevances d’aéroport. Le secteur a toujours besoin d’assistance pour passer la crise sanitaire.
Anne Rigail pour Air France, Marc Rochet pour Air Caraïbes et Pascal de Izaguirre pour Corsair ont uni leur voix à l’occasion d’une conférence de presse de la FNAM (rebaptisée Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers) à Paris le 25 octobre 2021, faisant « le bilan de longs mois difficiles au cours desquels le secteur aérien français a été fortement impacté ». Demeurant l’un des rares secteurs économiques à ne pas avoir redémarré à l’issue de la pandémie de Covid-19, le transport aérien français reste dans une position extrêmement difficile avec en 2021 à peine 35% du trafic total de passagers de 2019 sur la France. Depuis le début de l’année et jusqu’à fin septembre, seuls 44,7 millions de passagers ont été transportés, contre 138,5 en 2019. Un recul du trafic a été constaté depuis l’été ; le trafic mensuel de septembre 2021 est estimé à 51,8% (contre 57,1% en août) des niveaux de 2019, « dû, entre autres, à la fin de la période des congés et à une reprise encore très timide des voyages d’affaires. La situation se veut toujours fortement contrastée avec une meilleure performance du fret et des vols loisirs point-à-point », a rappelé la FNAM.
« On se réjouit que beaucoup de secteurs redémarrent, que la croissance reparte. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour le transport aérien. (…) On espérait que 2021 serait une année de reprise et puis on subit des stop and go », a déclaré sur BFM Business Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair International.
Le chiffre d’affaires du secteur devrait être en amélioration très relative en 2021 par rapport à celui de 2020, qui avait été catastrophique. Mais la crainte d’un arrêt total du dispositif d’aides se fait sentir dans le secteur. En parallèle de ses efforts (restructurations, plans de départ, accords de productivité, investissements) et pour préserver sa pérennité, la FNAM demande, à l’unisson des trois compagnies aériennes, au gouvernement le maintien de certains dispositifs ou la mise en œuvre de nouveaux outils :
– Adaptation de l’Activité Partielle (AP) et de l’Activité Partielle de Longue Durée (APLD) aux spécificités du secteur
– Adaptation du dispositif dit « coûts fixes » et éligibilité au fonds dit « fermeture »
– Échéancier de remboursement des cotisations sociales
– Aménagement des Prêts Garantis par l’Etat (PGE)
En outre, la FNAM souhaiterait selon son communiqué « la mise en place de mesures incitatives à la reprise du trafic qui pourraient prendre la forme d’une exonération de la taxe de solidarité et de la taxe d’aviation civile sur certaines routes ». Il est enfin essentiel que les compagnies aériennes ne soient pas soumises à des hausses de redevances excessives (à titre d’exemple : hausse prévue de 44,5% des redevances de navigation aérienne de survol). De telles hausses seraient insupportables pour les compagnies aériennes françaises et « il est important d’obtenir rapidement une stabilisation des redevances aux niveaux de 2019, a minima ».
Les compagnies aériennes françaises sont parallèlement en train d’accélérer leur transition énergétique, « véritable nécessité en termes de compétitivité et d’attractivité » selon la FNAM. Au niveau européen, la feuille de route des compagnies aériennes présentée en début d’année auprès des institutions européennes, « Destination 2050 », met en exergue un objectif zéro émission nette dès 2050. Mais le coût de cette transition va toutefois être « considérable, et il est donc également essentiel que les pouvoirs publics poursuivent leur engagement et leur soutien aux compagnies françaises afin de les accompagner dans cette transition indispensable ».
Pour permettre un réel rebond et en attendant une reprise solide au bénéfice de l’économie française et de l’emploi, le secteur aérien français compte donc sur un accompagnement de l’Etat « dans une période toujours difficile et incertaine ». Le secteur représente 100 milliards de contributions au PIB français et 1 million d’emplois, ce qui fait de l’aérien un secteur particulièrement stratégique, a rappelé le président de la FNAM Alain Battisti.
La FNAM est la principale organisation professionnelle du secteur aérien représentant plus de 95% du transport aérien français. Au travers de 7 groupements professionnels dont la CSTA (Chambre Syndicale du Transport Aérien) et la CSAE (Chambre Syndicale de l’Assistance en Escale), elle fédère 9 métiers et représente plus de 370 entreprises, soit plus de 100.000 emplois dont 65.000 en compagnies aériennes, 15.000 dans l’assistance en escale et gestionnaire d’aéroports et près de 20.000 dans les autres secteurs. La FNAM représente les intérêts collectifs de la profession sur les questions économiques, sociales, environnementales, techniques et réglementaires.
Y pas de miracle a commenté :
27 octobre 2021 - 11 h 01 min
Les états ont empêché le voyage pour des raisons que l’on peut discuter .
Les compagnies se sont retrouvées virtuellement en état de fermeture administrative .
Contrairement à certains commerces ,eux aussi fermés pour cause de pandémie , l’état n’a pas prévu pour le transport aérien d’aides directes autres que l’activité partielle . L’aide a pris la forme de prêts …. Qu’il faut rembourser . Et ça , ça ne va pas être facile sans une augmentation des prix .
L’inflation rembourse la dette ….
La stratégie de l’état français, consistant à toujours ponctionner les compagnies françaises au maximum de leur capacités, a empêché ces dernières de se constituer de solides fonds propres comme Lufthansa par exemple . Il en paye le prix aujourd’hui.
Marc a commenté :
27 octobre 2021 - 12 h 50 min
Pourquoi pas vendre vos slots à Orly pour dégager de l’argent frais et ainsi pouvoir rembourser les différents prêts.
C’est une solution et je suis sûr que vous allez trouver preneur.
Mylène Farmer a commenté :
27 octobre 2021 - 13 h 28 min
Les créneaux ne sont pas vendables comme au Royaume-Uni ils appartiennent à l’État via la COHOR qui les redistribue lorsqu’une compagnie quitte l’aéroport. Raison pour laquelle y a beaucoup de low-costs à Orly et pas des grandes compagnies prestigieuses comme à Heathrow ou LCY.
Sam a commenté :
27 octobre 2021 - 13 h 29 min
Ce serait éventuellement envisageable pour une partie, mais cela impliquerait une baisse de recettes dans le futur, donc une moindre capacité à se développer et à rembourser les dettes.
De plus, je ne vois pas ce que l’état gagnerait à laisser wizz ou Ryanair s’implanter durablement à ORY.
Cela signifierait moins d’emplois en France, donc moins de charges sociales a percevoir , et plus d’indemnités chômage à payer.
Albatros13 a commenté :
27 octobre 2021 - 14 h 01 min
Pas forcément les vendre mais les louer à une compagnie tierce pour dégager une rente
Anhuro a commenté :
27 octobre 2021 - 14 h 17 min
Je crois savoir que l’état a “donné” ?❗ 4 milliards d’euros à AF qui a augmenté le trajet Paris /Tananarivo de 1100€ à 1800 €en eco ??et en Affaires c’est plus de 4000 €, ?, avec pour seule “satisfaction” de cumuler 75%de vols en retard.
@Anhuro a commenté :
28 octobre 2021 - 7 h 10 min
Au mois de septembre 2021 ,par exemple, aucun vol AF de tana à Paris n’est arrivé en retard à paris .
Pour ce qui est des départs de paris ,notre cher Anhuro , ne doit pas être au courant des contraintes documentaires liées à la pandémie : quelques passagers sont refusés ce qui entraîne parfois d’importants retards. Néanmoins pour septembre , seuls deux vols sont arrivés à Tana avec plus de 10 minutes de retard ! Vos informations sont donc totalement erronées !
Merci pour votre post , mais les tarifs que vous évoquez sont valables pour des aller retour pas pour CDG TNR . Info erronée encore .
Peut être vous a t’il également échappé que la fréquence des vols liée à la baisse de la demande à également chuté drastiquement entraînant des surcoûts importants qui viennent s’ajouter à celui du carburant en hausse vertigineuse .
On reparle maintenant de la ponctualité d’air Madagascar ?
prêt a commenté :
27 octobre 2021 - 14 h 27 min
Arrêtez de nous jouer du violon avec les prêts garantie état. Tout le monde sait qu’AF ne remboursera jamais la totalité et que l’ardoise sera effacée. Tout comme un État ne rembourse jamais le capital d’un emprunt mais seulement les intérêts.
Pas pret a commenté :
28 octobre 2021 - 7 h 13 min
Ah bon ?!? L’état ne rembourse pas le capital ?!?
Renseignez vous ! Évidemment que tous les emprunts sont remboursés intégralement ! Comment voulez vous réemprunter si ce n’est pas le cas ?!?
Sébastien a commenté :
27 octobre 2021 - 16 h 49 min
Il y a tellement à redire :
_ Les compagnies fr, AIR FRANCE en tête n’ont jamais su se réorganiser (10/15 ans de retard et/ou mauvaises décisions) afin de lutter face aux nouvelles tendances du Monde aérien.
_ La Multitude des compagnies françaises (AOM, Air Liberté, Air Lib, Corsair, XL Airways, Air Caraïbes, French Blue) beaucoup trop petites alors qu’une seule et même compagnie aurait eu les riens solides pour faire face aux autres compagnies.
_ La fin de AIR INTER alors qu’elle avait la flotte ET le maillage nécessaire pour être leader.
_ Les nombreux gouvernements français qui n’ont jamais eu une vision de l’aérien et qui ont multiplié les taxes… que ne payent évidemment pas les compagnies étrangères.
lyonnnais a commenté :
27 octobre 2021 - 19 h 24 min
Choquant que JM Djebari ne mette pas en place une grande remise à plat des différentes taxes qui s’appliquent au secteur aérien :
exemple : “Taxe de sécurité et de sûreté” et « taxe de péréquation des transports aériens ». Le Conseil d’État a posé le principe selon lequel les services de sécurité-incendie-sauvetage sur les aéroports et les services de sûreté relevaient de l’intérêt général et ne pouvaient en conséquence être mis à la charge des usagers au moyen de redevances »
Qu’a fait le législateur pour se mettre en conformité : il a changé le nom du prélèvement en faisant d’une redevance une taxe, et en la renommant “taxe de l’aviation civile (TAC)”, instituée en 1999… La sécurité, ne France, reste donc à la charge des usagers à travers les compagnies … ce n’est pas le cas dans les aéroports hors de nos frontières, ce n’est pas le cas pour la police ferroviaire, et ce n’est pas le cas pour la police routière !!!
Même problème pour la taxe Chirac, qui n’a rien à voir avec le secteur aérien , mais que le ferroviaire ou le routier ne paient pas : seul le secteur aérien le paie !!!
allons a commenté :
28 octobre 2021 - 12 h 32 min
Oui bien sur, et comment se fait il que soit l’état ( actionnaire à hauteur de 14%) donc les contribuables qui aient renfloué AF à hauteur de 4 milliards (hors prêt de 7 milliards garantie par l’état) et que les 86% d’autres actionnaires n’ai pas mis un seul centime.
Etat qui soit dit en passant, avec ses 4 milliards aurait du voir sa part s’élevé à 80% d’AF en lieu et place des 30% acquis.
Nous, les contribuables, avons donc payé l’action AF 10 fois son prix….
@allons a commenté :
29 octobre 2021 - 11 h 33 min
N’importe quoi malheureusement.
Seul 1 milliard prêté par l’état a été transformé en dette perpétuelle en échange d’actions . Le reste est donc constitué de 3 milliards de prêt par l’état et de 3 milliards par les banques .
Louis a commenté :
28 octobre 2021 - 13 h 09 min
Un pilote de ligne gagne en moyenne 11939 € par mois en France. Et maintenant, Air France re-demande des aides au Peuple Français dont la moitié gagne moins de 2000 €/mois 🙂
@louis a commenté :
29 octobre 2021 - 11 h 37 min
Pour ceux qui n’ont pas perdus leur emploi , la rémunération se fait au vol : pas d’activité = pas de rémunération.
C’est votre cas Louis ? On a fermé votre bizness sans indemnités ?
Babouches a commenté :
28 octobre 2021 - 14 h 25 min
C’est plutot au Qatar qu’il faut demander une aide…
Quitte à lécher des babouches, autant lécher les bonnes…