Placée en redressement judiciaire la semaine dernière, la compagnie aérienne Air Madagascar va fusionner avec sa filiale Tsaradia pour être rebaptisée Madagascar Airlines. Un Boeing 787 Dreamliner sera loué dès le mois prochain pour relier Antananarivo à Paris.

En acceptant le 14 octobre 2021 la demande de sa compagnie nationale d’une « procédure collective d’apurement de passif », l’état malgache l’a placée sous protection contre les créanciers avec qui la dette d’environ 80 millions de dollars peut être négociée. Et en attendant une confirmation judiciaire que la faillite a été évitée, le gouvernement commencé à dessiner son avenir. La nouvelle Madagascar Airlines va naître de la fusion d’Air Madagascar et de sa filiale intérieure Tsaradia, lancée en juillet 2108.

Pour la flotte et les passagers, cela devrait se traduire selon la presse locale par la location avec équipage, maintenance et asurance (ACMI) d’un Boeing 787 Dreamliner, qui devrait être déployé dès le 6 novembre entre sa base à Antananarivo-Ivato et l’aéroport de Paris-CDG, deux fois par semaine initialement. Sans plus de détails selon 2424.mg, qui précise qu’un Airbus A340-300 « en cours d’immatriculation » serait lui déployé vers la Chine. La médiation avec Air France sur cet appareil et le 5R-EAA, seul gros porteur de la flotte malgache mais qui ne peut voler faute de moteurs, aurait débuté. Un Embraer 190 de 100 sièges toujours pris en wet lease est également évoqué pour les liaisons régionales, avec peut-être à la clé une ligne vers la Réunion, tandis que les vols intérieurs resteraient opérés en ATR.

La « nouvelle » compagnie aérienne aurait aussi pour objectif de relancer son activité de maintenance, tandis que sur le plan social la réduction des effectifs est certaine mais pas encore détaillée. Une incitation au départ volontaire « est à initier pour arriver à une compression massive à visage humain, écrit l’Express de Madagascar.

Selon l’audit d’Air Madagascar mené par la société BearinPoint et rapporté par le Madagascar Tribune, « il n’y a pas eu de rigueur en matière de gestion financière jusqu’ici. Les charges fixes n’ont d’ailleurs jamais cessé d’augmenter. Le nombre de salariés était excessif. À cela, s’ajoute la location des avions, deux fois plus chers que celle au niveau international ». Mauvaise gestion, laxisme et corruption sont désormais reconnus officiellement pour expliquer l’état des finances d’Air Madagascar.

Rappelons que le mariage consommé en novembre 2017 avec Air Austral n’avait pas tenu longtemps : les deux transporteurs de l’Océan Indien avaient signé un protocole de divorce fin juillet 2020, en pleine pandémie de Covid-19…

Air Madagascar renommée Madagascar Airlines 1 Air Journal

@Maarten Visser Wikipedia