La 77e assemblée générale annuelle de l’Association internationale du transport aérien (IATA), se tient pendant trois jours à Boston (États-Unis), du 3 au 5 octobre 2021.
Des centaines de délégués, dirigeants de compagnies aériennes et journalistes sont attendus à cette occasion dans la capitale du Massachusetts, après une édition 2020 principalement par vidéoconférence en raison des restrrictions sanitaires Covid-19. L’association, qui représente les intérêts de quelque 290 compagnies aériennes, déplore depuis des mois le patchwork mondial de règles décourageant les voyageurs, malgré la progression des vaccinations et l’instauration de certificats sanitaires comme au sein de l’Union européenne.
En conséquence, le trafic intercontinental est encore très faible, encore inférieur de 68,8% en août 2021 par rapport au niveau du même mois de 2019. Toutefois, les déplacements domestiques ou régionaux au sein des pays ou de grandes zones géographiques cohérentes (États-Unis, UE, Chine, Russie) s’inscrivent en repli moins marqué, de 32% en août.
L’année dernière a été, selon l’IATA, “la pire année” de toute l’histoire du transport aérien, avec une chute de la fréquentation de 60 % à 1,8 milliard de passagers (contre 4,5 milliards en 2019), que la forte demande en fret n’a pas permis de compenser. Les compagnies ont subi une perte nette cumulée de 126 milliards de dollars, et une chute de leur chiffre d’affaires de près de 70 %, selon l’IATA. Certaines n’ont pas résisté et d’autres n’ont dû leur survie qu’aux États qui ont financé du chômage partiel ou sont montés au capital, comme chez Air France-KLM.
Les compagnies aériennes, mais aussi les gestionnaires d’aéroports, sous-traitants et autres prestataires, sont désormais très endettés, alors que l’IATA ne prévoit pas un retour à la normale du tratric aérien avant 2024.
À plus long terme, en revanche, le transport aérien devrait reprendre son irrésistible ascension, surtout alimenté par les pays émergeant de la zone Asie-Pacifique. Boeing estime que le marché des appareils de ligne retrouvera une croissance de 4% à 5% par an à partir de 2024 et que la flotte mondiale tutoiera les 50.000 unités dans vingt ans, contre 25.900 en 2019.
Une perspective qui peut réjouir les constructeurs Airbus et Boeing, mais qui met en évidence le défi de répondre à la contribution croissante du voyage aérien aux émissions mondiales de CO2, actuellement de quelque 3%. Les membres de l’IATA se sont engagés à réduire de 50% leurs émissions de CO2 d’ici à 2050 par rapport à 2005. Mais cet objectif date déjà de 12 ans.
Alors que l’assemblée générale de l’IATA précède de quelques jours la COP26, le directeur général de l’organisation aérienne, Willie Walsh, devrait proposer d’entériner de nouvelles ambitions environnementales. Le secteur aérien européen a montré la voie en s’engageant à “zéro émission nette” en 2050, sur fond de pressions sociétales grandissantes. Il sera néanmoins ardu de décarboner rapidement le transport aérien, vu le rythme lent des renouvellements de flottes. Airbus planche pour 2035 sur un avion à hydrogène et le secteur compte aussi sur les carburants durables d’aviation (sustainable aviation fuel, SAF), encore très chers et dont les filières sont encore embryonnaires.
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