La compagnie aérienne British Airways va suspendre quasiment toutes ses routes court-courrier à l’aéroport de Londres-Gatwick, faute d’accord avec le syndicat de pilotes BALPA sur le lancement d’une nouvelle filiale dédiée. Sa maison-mère le Groupe IAG aurait relancé un appel d’offres pour une nouvelle commande de monocouloirs, promise il y a deux ans à la famille Boeing 737 MAX.
La compagnie nationale britannique a annoncé le 23 septembre 2021 la suspension de son activité court-courrier « sauf quelques lignes intérieures » à l’aéroport de Londres-Gatwick, suite à l’échec des négociations avec le syndicat de pilotes sur la création d’une nouvelle filiale plus ou moins low cost mais sous ses couleurs d’ici l’été prochain. « Avec regret, nous allons maintenant suspendre nos opérations court-courrier à Gatwick, à l’exception d’un petit nombre de services nationaux connectés à notre opération long-courrier, et rechercher des utilisations alternatives pour les créneaux court-courrier à LGW », a déclaré British Airways dans un communiqué. « Après de nombreuses années à perdre de l’argent sur les vols européens depuis l’aéroport, nous étions clairs qu’à la sortie de la pandémie, nous avions besoin d’un plan pour rendre Gatwick rentable et compétitif », a-t-elle ajouté, se disant déçue du manque de soutien de BALPA.
Pour le secrétaire général par intérim du syndicat de pilotes Martin Chalk, un accord acceptable par ses membres était impossible à trouver malgré ses « meilleurs efforts » ; BALPA « reste ouvert à de futures négociations avec British Airways pour répondre aux préoccupations de nos membres concernant la proposition de court-courrier à LGW ou à propos de toute autre partie de l’entreprise », a-t-il annoncé dans la presse britannique.
L’offre à LGW est dominée par les low cost easyJet et TUI Airways, une quarantaine de compagnies desservant l’aéroport en temps normal. British Airways y propose normalement 47 destinations court- et moyen-courrier, dont seulement quatre sans concurrence (Alger, Manchester, Gênes, et Cologne-Bonn durant l’hiver) ; toutes sont à l’arrêt pour cause de pandémie de Covid-19. Au printemps 2020, la compagnie de l’alliance Oneworld avait suspendu tous ses vols à Londres-Gatwick et Londres-City, et annoncé des négociations sur le chômage partiel de 80% de ses pilotes, hôtesses de l’air et stewards, personnel au sol, ingénieurs et employés du siège, soit près de 36.000 employés. Sans licenciement toutefois, un programme de congés soutenu par le gouvernement couvrant certains membres du personnel ; mais il doit expirer le 30 septembre. Depuis la reprise du trafic, elle s’est concentrée sur les bases à Heathrow et City.
Des sources de l’agence Reuters ont d’autre part annoncé lors du Airbus Summit que le Groupe IAG, incluant British Airways donc et Iberia, Aer Lingus, Level et Vueling, avait relancé un appel d’offres pour une future commande de monocouloirs. Qui en juin 2019 semblait promise à Boeing, une lettre d’intention ayant été signé pour 200 737 MAX (des MAX 8 et MAX 10, sans précision sur la répartition) destinés à « l’ensemble des compagnies aérienne du groupe dont Vueling et Level » – deux low cost opérant actuellement des Airbus. L’accord était alors évalué à plus de 24 milliards de dollars au prix catalogue, avec des livraisons entre 2023 et 2027. Mais cet accord vantant la concurrence entre les deux avionneurs n’a jamais été finalisé, l’impact de la pandémie de Covid-19 s’étant ajouté à l’interdiction de vol des monocouloirs remotorisés américains (désormais levée presque partout) suite à deux accidents ayant fait 346 victimes chez Lion Air puis Ethiopian Airlines.
Rappelons qu’IAG n’opère plus de monocouloir Boeing, Comair en opèrant toutefois en franchise de BA en Afrique du Sud ; et que durant le même salon du Bourget il y a deux ans, le CEO d’alors Willie Walsh avait aussi annoncé une commande ferme pour 14 Airbus A321XLR, huit pour Iberia et six pour Aer Lingus… Le groupe opère déjà l’une des plus grandes flottes d’avions européens au monde, et son carnet de commandes inclut entre autres des A350-1000 pour British Airways et des A320neo et A321neo pour Vueling.
Les 200 B737MAX annoncés... a commenté :
24 septembre 2021 - 8 h 32 min
…c’était il y a deux ans, alors que W. Walsh était PDG du groupe…
Depuis, l’eau est passée sous les ponts, et W.Walsh s’en est allé avec elle, laissant le place de PDG à l’Espagnol Gallego, ex- PDG d’iberia…très pro-Airbus…
Mais il se peut que cette annonce ne soit qu’une diversion destinée à forcer la main de Boeing pour revoir le prix de ces 200MAX à la baisse avant de signer définitivement ce contrat.
L’affaire est à suivre.
Manager a commenté :
24 septembre 2021 - 12 h 30 min
Gallego champion du chantage et du dumping, clickair, Vueling, Iberia express, Iberia c’est lui.
Greg765 a commenté :
24 septembre 2021 - 13 h 22 min
Ces avions étaient assez louches de toute façon.
IAG est un groupe tout Airbus sur son réseau moyen courrier. Ce qui leur permet facilement de passer leurs avions d’une compagnie du groupe à l’autre, ça donne beaucoup de flexibilité.
Je les vois assez mal introduire des Max alors qu’ils n’ont à ce jour aucun 737. Ou alors il aurait vraiment fallu un prix défiant toute concurrence pour que cette perte de flexibilité en vaille la chandelle.
Je ne serais pas surpris que cette annonce ait été un coup de pouce pour Boeing qui nageait dans les difficultés à ce moment là. C’était l’occasion d’annoncer une commande en vue et de rassurer les investisseurs. Mais je ne suis pas certain que même du côté de Boeing ça ait été considéré comme quelque chose de vraiment sérieux. Quelque chose de convenu d’avance peut être en échange de facilités sur le segment du long courrier où pour le coup IAG est client (British Airways).
Bencello a commenté :
24 septembre 2021 - 16 h 52 min
Preuve de l’inutilité de la LoI, geste de communication, qui ne sert qu’à meubler, faire de la com’, et flatter l’égo de tel ou tel dirigeant. Mr Walsh voulait partir sur un geste de croissance?”
J’ose espérer que, de leur côté, les marchés financiers ne tiennent pas compte de ce genre de “gesticulation semi-contractuelle”
Il fut un temps ou Airbus était le roi de ces poignées de main, afin de pouvoir annoncer en rafale des commandes lors des différents salons aéronautiques, même si le dossier n’était pas “ficelé”, au final une commande pouvait donc être annoncée, confirmée, reconfirmée, validée….
Tilo a commenté :
26 septembre 2021 - 1 h 02 min
Les compagnies aériennes sont des girouettes c’est bien connu, il y a une différence entre ce qu’elles disent et fonts. Souvenez-vous que southwest Airlines se disait intéressé par l’a220 300 pour remplacer ses vieux 737-700 et a finalement commandé des 737 max 7 même si ce n’était pas un suspense étant donné que sa flotte est historiquement Boeing, IAG a des monocouloir a dominante Airbus (a320/a321) logiquement ils devraient prendre des a320neo/a321neo et XLR mais si Boeing leurs propose des 737 max a bon prix ça peut le faire, IAG n’est pas n’importe quelle clients Boeing n’hésitera pas à financé la formation des pilotes pour étoffer le carnets de commandes du 737max .