La compagnie aérienne Air France a réalisé mardi un vol « presque parfait » entre Paris et Toulouse, servant de démonstration dans le cadre du projet « ALBATROSS » de recherche sur le contrôle aérien du ciel unique européen mené de concert avec Airbus et la DSNA.
Le vol AF7158 de la compagnie nationale française le 21 septembre 2021 entre Paris-CDG et l’aéroport de Toulouse-Blagnac a été opéré par l’Airbus A320 immatriculé F-HEPH, mais pas comme d’habitude. L’avion a suivi une trajectoire optimisée, marquant le premier d’une série d’essais prévus en 2021 et 2022 dans le cadre du projet de l’entreprise commune de recherche sur l’ATM du ciel unique européen (SESAR JU, Single European Sky Air Traffic Management Research). Airbus, Air France et la DSNA, le fournisseur français de services de navigation aérienne (ANSP), ont commencé à travailler au développement des « vols les plus économes en énergie », à la suite de ce vol de démonstration mené le jour de l’événement Airbus Summit.
Lancée en février 2021, ALBATROSS (à ne pas confondre avec le démonstrateur aux ailes battantes AlbatrossOne) est une initiative à grande échelle des principaux groupes d’acteurs européens de l’aviation dirigée par Airbus. Il vise à démontrer, à travers une série de « vols de démonstration porte-à-porte » à travers l’Europe, la faisabilité de la mise en œuvre des vols « les plus économes en énergie à court terme, en combinant plusieurs innovations techniques et opérationnelles de R&D ».
ALBATROSS suit selon Airbus une « approche holistique » en couvrant toutes les phases de vol, impliquant directement tous les groupes de parties prenantes concernés (tels que les compagnies aériennes, les ANSP, les gestionnaires de réseau, les aéroports et l’industrie) et abordant à la fois les aspects opérationnels et technologiques de l’aviation et de la gestion du trafic aérien. De nombreuses solutions seront mises en pratique lors des démonstrations en vol, qu’il s’agisse de nouvelles procédures d’approche de précision, de la montée et de la descente continues, d’une gestion plus dynamique des contraintes nécessaires dans l’espace aérien, du roulage aéroportuaire durable ou de l’utilisation de carburants d’aviation durables (SAF).
Grâce à la transmission de données de trajectoire en quatre dimensions, le gestionnaire du contrôle aérien pourra « optimiser et mieux prédire la trajectoire d’un avion, lui permettant ainsi de réduire immédiatement et concrètement l’empreinte environnementale d’un vol ».
À partir de ce mois de septembre, ces essais en direct impliqueront environ 1000 vols de démonstration, présentant des solutions opérationnelles matures avec des économies potentielles de carburant et d’émissions de CO2. Les premiers résultats devraient être disponibles en 2022.
Les partenaires d’ALBATROSS sont Airbus et Thales AVS France ; les compagnies aériennes Air France, Lufthansa, Novair, Swiss International Air Lines et Wizz Air UK ; les gestionnaires du contrôle aérien Austro Control, DLR, DSNA, Eurocontrol, LFV ; et les gestionnaires d’aéroport Schiphol, Smart Airport Systems et Swedavia. Le financement du projet est assuré par l’UE.
"By doing 100% of full continuous descent on our #ParisCDG mainbase, #AirFrance could potentially save 10 000 tons of fuel, 3 400 flight hours, which is huge for the environnement" said L. Lafontan our SVP Flight Ops Technical Development about Albatross program at #AirbusSummit. https://t.co/eDhIR63259 pic.twitter.com/pi1ZAoZ8t2
— Air France Newsroom (@AFnewsroom) September 21, 2021
A one-of-a-kind flight kicked off the #AirbusSummit! Congratulations to @AirFrance, @DGAC, @SESAR_JU on flying this #A320 between @ParisAeroport CDG and @aeroport_tls in a more efficient way. What's so unique about this flight? Find out below. https://t.co/q1VsNrslha pic.twitter.com/ZMcNPsTLd1
— Airbus (@Airbus) September 21, 2021
ALExxx a commenté :
22 septembre 2021 - 10 h 05 min
Concernant les descentes sur aéroports CDG , je voudrais bien savoir pourquoi elles commencent si tôt (si loin).
20000 pieds (survol Manche), 14000 pieds (secteur Rouen et Soissons), 20000 pieds (Tours) , sans parler des stabilisations par exemple vers 11000 pieds après Soissons et avant Senlis.
Je sais que ca doit pas être facile aux approches aéroports avec d’autres paramètres (sens du vent, jonglage avec les départs, etc), mais un début d’explication serait le bienvenu
Bio a commenté :
23 septembre 2021 - 8 h 22 min
La réponse est simple: les contrôleurs ne font pas leur travail correctement et cherchent la solution de facilité.
Ils les font descendre au plus tôt pour ensuite les empiler à la queue comme sur une autoroute.
Et comme le ciel est découpé en tranches horizontales, ça permet de refiler plus vite les avions aux collègue qui gèrent les tranches inférieures.
ALExxx a commenté :
23 septembre 2021 - 9 h 21 min
Mais les collègues de tranche inférieure ne disent rien ?
doe a commenté :
24 septembre 2021 - 14 h 17 min
Belle connaissance du métier
Bencello a commenté :
22 septembre 2021 - 15 h 42 min
L’optimisation du contrôle aérien est un peu l’arlésienne en Europe.
On en parle depuis des années, on multiplie les rapports, les essais, sans rien de probant à ce jour.
J’imagine la difficulté à coordonner/fusionner/simplifier… le système dans son ensemble, avec des outils numériques bien plus puissants à déployer.
Michael a commenté :
22 septembre 2021 - 16 h 24 min
La decouverte du siecle, la ligne droite est le plus court chemin entre 2 points. Bravo les gars.
doe a commenté :
22 septembre 2021 - 19 h 02 min
Eh bien non ce n’est pas la ligne droite, mais sur de courtes distances ca se rapproche de l’ortho. Ce vol est de base assez direct, c’est plus le vol retour qui a une route planifiée moins ‘droite’..
Bio a commenté :
23 septembre 2021 - 8 h 24 min
Le problème c’est l’absence de volonté d’y arriver.
Justin Fair a commenté :
22 septembre 2021 - 18 h 55 min
1 seul avion, Paris->Toulouse… Facile!
Toulouse->Paris et son trafic, c’est déjà un peu plus compliqué…
doe a commenté :
22 septembre 2021 - 19 h 00 min
Legerement exagéré pour l’altitude à tours (280 ou 300 en fct PG ou PO) et la manche (260). Pendant le covid les descentes tardives étaient plus simples à réaliser.
Philippe Pansiot a commenté :
27 septembre 2021 - 12 h 12 min
Quelqu’un aurait une idée de l’économie d’énergie réalisée? Et je suis curieux de voir la répartition de l’économie réalisée par type (opérations sol, roulage, vol (directe+CDO/CCO).
Quand à la reproductibilité de l’expérience, faudrait juste pas que le trafic remonte aux niveaux de 2019, parce que ça va être coton…