La compagnie aérienne low cost easyJet a rejeté une offre de rachat de la part de ce que plusieurs sources confirment être sa rivale Wizz Air, et annonce une augmentation de capital d’environ 1,4 milliards d’euros.
L’annonce de la spécialiste britannique du vol pas cher le 9 septembre 2021 en a surpris plus d’un : sans jamais nommer sa rivale hongroise, easyJet a déclaré aux autorités boursières que son Conseil d’administration « avait récemment reçu une approche de prise de contrôle préliminaire non sollicitée, qui a pris la forme d’une transaction en actions à faible prime et hautement conditionnelle ». Après une « évaluation minutieuse », l’offre a été rejetée à l’unanimité car elle « sous-évaluait fondamentalement » la participation de la compagnie aérienne. « L’offrant », en l’occurrence Wizz Air, a depuis « confirmé qu’il n’envisageait plus une offre pour son rival qui, si la fusion avait été acceptée, aurait contribué à créer un concurrent de Ryanair, la plus grande compagnie aérienne à bas prix d’Europe en termes de part de marché et taille de la flotte », souligne le communiqué.
Wizz Air n’a pas commenté l’information ; sa capitalisation boursière atteint 4,9 milliards de livres, contre 3,2 milliards pour easyJet. Les actions des deux low cost ont dévissé à la Bourse de Londres.
EasyJet a d’autre part annoncé hier qu’elle espère lever 1,2 milliard de livres sterling (1,4 milliard d’euros) via « l’émission d’actions ordinaires de easyJet plc par offre au public dans le cadre d’une augmentation de capital avec droit préférentiel de souscription des actionnaires par émission de 301 260 394 actions nouvelles au prix unitaire de 410 pence, à raison de 31 actions nouvelles pour 47 actions existantes ». Et elle a obtenu une nouvelle facilité de crédit renouvelable de 400 millions de dollars (338 millions d’euros) sur quatre ans auprès des banques.
Le produit de ces deux actions sera utilisé pour aider à « restaurer le bilan d’easyJet au milieu des effets persistants de la pandémie de Covid-19 », améliorer la liquidité du groupe, renforcer ses ratios de crédit, et continuer à renouveler sa flotte. EasyJet a jusqu’à présent accédé à environ 2,9 milliards de livres via des prêts à terme, des facilités de crédit renouvelables, la facilité de financement d’entreprise Covid du gouvernement britannique, des obligations et des transactions de vente/cession-bail d’avions (43 Airbus concernés).
« L’augmentation de capital annoncée aujourd’hui non seulement renforce notre bilan nous permettant d’accélérer notre plan de relance post‐COVID‐19, mais nous positionnera également pour la croissance afin que nous puissions profiter des opportunités d’investissement stratégique qui devraient se présenter alors que l’industrie aéronautique européenne émerge de la pandémie », a déclaré le CEO d’easyJet Johan Lundgren. Cette augmentation de capital « nous permettra de nous appuyer sur nos forces opérationnelles fondamentales et notre stratégie de réseau pour nos clients, ainsi que d’accélérer la création de valeur à long terme pour nos actionnaires ». Il estime à d’ici 2023 le retour aux capacités d’avant la crise sanitaire ; ces capacités étaient en particulier en France à plus de 90% des niveaux de 2019.
Bencello a commenté :
10 septembre 2021 - 9 h 40 min
Le timing pour une telle fusion est favorable :
Les deux compagnies sont géographiquement (encore) complémentaire, et reposent sur les mêmes appareils Airbus
Wizz air
– a pu réduire ses frais fixes de façon radicale
– possède une trésorerie conséquente
– est dans une tendance de croissance forte, notamment au R-U.
Easyjet de son côté est comparativement plus affaiblie, même si encore performante:
– très britannocentrée, elle est impactée par les conséquences règlementaires d’un Brexit qui traine
– moins soutenue par les gouvernements dans la crise Covid que BA
– subit la contestation permanente de Stelios Haji-Ioannou, ce qui brouille la stratégie développée par la direction.
Si la première proposition a été rejetée, les actionnaires ne seront pas insensibles à des montants plus importants.
Ce n’est que le premier chapitre, d’autres rebondissements surviendront sans aucun doute.
realvision a commenté :
10 septembre 2021 - 11 h 43 min
Je ne suis pas surpris qu’Indigo Partners tente sa chance avec EasyJet pour accroitre son pole aérien avec Frontier aux US ou Jetsmart en Amérique Latine. Cette fusion a de quoi faire peur à Ryanair qui ne serait plus leader en Europe, mais cela a aussi de quoi inquiéter BA/IAG, AF/KLM, ITA et LOT.
Dommage qu’AF n’ait pas racheté Wizz Air quand ils le pouvaient encore. Maintenant, je doute qu’Indigo soit disposé à vendre son fleuron européen s’ils estiment pouvoir la développer seuls ou en rachetant des concurrents comme Easyjet. A mon avis, les actionnaires d’Easyjet veulent une meilleure offre de Wizz Air.
lyonnnais a commenté :
10 septembre 2021 - 13 h 29 min
Je ne suis pas sûr qu’une offre à Wizzair par AF-KLM ait été au delà de “contacts préliminaires”… il me semble qu’un rachat d’Easyjet a même été beaucoup plus avancé…
Quoiqu’il en soit, il faudrait que Ben Smith fasse valider préalablement par les syndicats, qu’une croissance externe sera acceptée, notamment par le SNPL …
Imaginons une fusion Wizzair-Transavia : quelles conditions sociales seront mises en place pour l’ensemble ??? … mais tout ça doit être préparé bien en amont,avant même qu’une cible émerge, pour que la direction puisse avoir la réactivité indispensable à ce type d’opération …!!
Volotea a commenté :
10 septembre 2021 - 12 h 45 min
Puisque cette tentative de fusion ne semble pas marcher , Wizzair pourrait bien se rabattre sur Volotea.
Pioneer 300 a commenté :
10 septembre 2021 - 14 h 40 min
Bravo à Easy jet qui a rejeté cette offre de Wizz Air qui n est que le copier coller de Ryanair en matière sociale Il serait temps que les clients arrêtent de supporter des compagnies comme Ryanair. Wizz air ou Volotea qui ne sont que des boites à dérégulation sociale Clients réagissez car bientôt vous meme n aurez plus les 19,99 € qui vous permettront de voyager Votroe pouvoir d achat ne vous le permettra plus car vous aussi votre patron vous aura passé à la moulinette
EzyRider a commenté :
10 septembre 2021 - 15 h 29 min
Bravo, c’est exactement ça
Bencello a commenté :
10 septembre 2021 - 17 h 05 min
Je doute fort que les actionnaires d’Easyjet aient rejeté l’offre de Wizz air en raison du positionnement stratégique de cette dernière.
Attendez que Wizz réévalue sa proposition financière et la réponse pourrait être bien différente.
Bin a commenté :
10 septembre 2021 - 15 h 11 min
Si Air France avait racheté easyjet il y a longtemps que celle-ci aurait disparue Air France dirigée par des politiques nommés par les amis de mes amis des gens qui n ont jamais joué avec leurs argent mais avec celui du contribuable! Le tout associé à des syndicats qui n ont aucun respect pour le passager on voit le résultat combien d années pour développer Transavia
Un pilote d’EZY a commenté :
10 septembre 2021 - 19 h 38 min
Il est quand même navrant de voir qu’une compagnie qui surfe sur le fait que les niveaux de salaires et conditions bien qu’adéquates par rapport à la Hongrie et autres pays de la zone, se permette une offre d’achat sur une compagnie qui compte le double d’avions et qui continue à proposer des contrats et conditions respectables.
On voit quelle genre d’entreprise reçoit le soutient d’investisseurs de nos jours.
La Suisse sera contente sachant que les pilotes employés sur contrat bidons de Contractors par un broker Polonais sont déclarés fiscalement en Suisse.
Continuons comme ça, bientôt tous Smicards, mais au moins on pourra continuer à se payer des billets d’avion moins chers que le bus qui nous emmènera à l’aéroport.
https://youtu.be/Kqlh8pjwGrg
Voyez comment Wizzair aborde le Covid niveau Ressources humaines
@EZ pilot a commenté :
11 septembre 2021 - 11 h 35 min
Merci pour ce commentaire et ce lien très instructif sur le management de Wizzair.
Les « bad apples » , voilà comment sont qualifiés certains collaborateurs…. à licencier : ceux qui sont malades par exemple, ou les commandants refusant d’utiliser leur marge parce qu’ils n’en peuvent plus et pensent qu’une extension de leur temps de travail à 12 ou 13 heures dans la journée (!) est préjudiciable à la sécurité . Paradoxalement , avec ce schéma de pensée , ce sont ceux qui ont le plus de respect pour leur travail et la sécurité de leur passagers qui seront virés en premier …..
Du management préhistorique…. C’est Neandertal au commandes ….avec les risques pour la sécurité des vol associés …
Mais c’est ce qui a le vent en poupe ….
Merci qui ?
Airbid a commenté :
11 septembre 2021 - 17 h 07 min
La grenouille qui veut être plus grosse que le bœuf. Voilà ce dont accouche l’économie libérale qui prône une “saine?” concurrence : des prédateurs.
L’économie n’est pas une science exacte, on le constate tous les jours.