La compagnie aérienne low cost Ryanair a annoncé la fin « sans aucun accord sur les prix » des négociations avec Boeing sur une commande de 737 MAX 10. CE qui n’obère en rien la possibilité d’en trouver un plus tard.

Le communiqué du 6 septembre 2021 de la spécialiste irlandaise du vol pas cher précise que les négociations étaient en cours depuis plus de dix mois « au sujet d’une importante nouvelle commande d’avions Boeing MAX 10 », estimée à entre 100 et 200 exemplaires. « Cependant, il est devenu clair la semaine dernière que l’écart de prix entre les partenaires ne pouvait pas être comblé et, par conséquent, les deux parties ont convenu de ne plus perdre de temps sur ces négociations », explique Ryanair.

Le CEO du groupe Ryanair Holdings Michael O’Leary a déclaré : « nous sommes déçus de ne pas avoir pu parvenir à un accord avec Boeing sur une commande de MAX10. Cependant, Boeing a une vision des prix des avions plus optimiste que nous, et nous avons la ferme habitude de ne pas payer des prix élevés pour l’acquisition d’avions ».

Il a rappelé au passage que la low cost a déjà avec l’avionneur américain « un ensemble de commandes plus que suffisant pour nous permettre de croître fortement au cours des 5 prochaines années avec une flotte de Boeing 737 qui grimpera à plus de 600 appareils. Cela permettra à Ryanair de capitaliser sur les opportunités de croissance extraordinaires qui émergent dans toute l’Europe, le continent se remettant progressivement de la pandémie de Covid ». Le groupe low cost a reçu depuis mi-juin quinze des 210 737-8200 commandés, en livrée Ryanair, Malta Air et Buzz.

Et le dirigeant de lancer une petite pique : « Nous ne partageons pas les perspectives de prix optimistes de Boeing, bien que cela puisse expliquer pourquoi ces dernières semaines d’autres grands clients de Boeing, tels que Delta et Jet2, ont passé de nouvelles commandes à Airbus, plutôt qu’à Boeing ». 

Aussi spectaculaire qu’elle soit, cette annonce n’a strictement aucune conséquence sur un éventuel passage de Ryanair chez Airbus. D’abord parce qu’au début de la semaine, Michael O’Leary disait espérer conclure cet accord « avant l’été 2022 » et pas dans les prochains jours. Le 737 MAX 10 (le plus grand des monocouloirs remotorisés de Boeing) n’a d’autre part opéré son vol inaugural qu’en juin dernier, et n’est pas près d’être certifié : le MAX 7 le précèdera, avec nettement moins de modifications que les 8 et 9 déjà opérationnels. Ryanair n’est donc  pas pressée…

Ensuite, ces bagarres sur les prix ne sont pas nouvelles : après la crise de 2009, Boeing avait déjà refusé les exigences de la low cost sur les 737-800. Ce qui n’avait pas empêché Ryanair d’en prendre 175 supplémentaires en 2013, avant d’acheter ses 100 premiers MAX 8 l’année suivante.

Rappelons que la low cost a lancé en juillet des campagnes de recrutement de pilotes et de PNC spécifiquement pour les 737 MAX, qui seront déployés sous les couleurs de Ryanair, Malta Air en Europe (en particulier dans les bases françaises de Paris-Beauvais, Bordeaux, Marseille et Toulouse) et Buzz en Pologne.

Ryanair : le 737 MAX 10 toujours trop cher 1 Air Journal

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