Affectée depuis le mois dernier par la recrudescence de la pandémie de Covid-19, la compagnie aérienne Air Tahiti Nui juge inéluctable la demande d’un soutien financier supplémentaire de l’Etat, qui lui est d’ailleurs acquis en principe.
Ayant perdu près de 60% de son chiffre d’affaires l’année dernière et ne s’attendant pas à mieux en 2021, la compagnie polynésienne basée à l’aéroport de Papeete-Faa’a dispose encore d’une bonne trésorerie mais s’inquiète pour l’avenir. Pas à court ou moyen terme, a expliqué le PDG Michel Monvoisin sur BFM TV, mais pour « reconsolider les fonds et recapitaliser » en vue de la crise économique « qui va suivre derrière ». Estimant que les revenus ne retrouveront pas avant 2025 leurs niveaux d’avant la crise sanitaire, Air Tahiti Nui « aimerait que les opérateurs de l’État comme la banque publique d’investissement ou la banque des territoires soient moins frileux », car elle a besoin « d’être accompagnée sur cinq à huit ans », a souligné le dirigeant. Qui précisait hier dans La Tribune que le coefficient d’occupation est passé de 75 à 80% au début de l’été à actuellement « autour de 50% avec un gros différentiel entre les vols entrants et sortants », ayant reculé de 10 points de pourcentage en une semaine après l’instauration de nouvelles restrictions de voyage en Polynésie le mois dernier.
Quelque 90 millions d’euros seraient donc nécessaire pour recapitaliser ATN, et les discussions avec le ministère des finances se poursuivent sur la façon de les réunir. Car avec un chiffre d’affaires de 270 millions d’euros en 2019 et une participation du gouvernement polynésien au maximum légal de 85%, la structure du capital pose problème. Qui devrait être réglé d’ici la prochaine assemblée générale prévue en juin prochain, une possibilité étant un nouveau prêt de l’Agence française de développement. Sur 300 millions d’euros débloqués à l’occasion de la visite du président de la République en Polynésie française en juillet dernier, 50 millions « vont ainsi être fléchés pour la recapitalisation d’Air Tahiti Nui », rappelle La Tribune.
La compagnie aérienne espère donc un soutien « de 20 à 30 millions d’euros » de l’Etat français, accordé sur le principe mais sans qu’il soit possible à ce stade de définir par quels moyens. Et cherche de nouveaux fonds privés, les autres actionnaires ayant selon le PDG déjà affirmé leur participation dès que la recapitalisation sera lancée.
Air Tahiti Nui, qui s’est séparée l’année dernière de 17% de ses effectifs, a déjà bénéficié de l’aide publique : le ministre de l’Economie Bruno Le Maire rappelait au printemps que l’Etat français a apporté 60 millions d’euros via un Prêt garanti par l’État (PGE), plus 10 millions via le dispositif aidant à la prise en charge des coûts fixes des entreprises et un prêt de Bpifrance, pour un total d’environ 80 millions. Sans oublier une avance de trésorerie de près de 18 millions d’euros versée par le gouvernement polynésien.
Michel Monvoisin a au passage évoqué de nouveau dans le quotidien la « distorsion de concurrence » avec ses rivales, « et pas qu’avec les compagnies françaises » ayant elles aussi reçu des aides publiques mais bénéficiant d’un régime différent. Air France, le groupe IAG et Lufthansa en Europe, et Delta Air Lines, United Airlines et American Airlines aux Etats-Unis « ont quand même été bien aidées. Le problème est que ces grosses compagnies ont beaucoup d’avions. Dès qu’il y a une opportunité d’ouverture, elles mettent de la capacité », dénonce le dirigeant, prenant en exemple United « revenue en force sur la ligne San Francisco-Papeete avec un avion plus gros, en passant du Boeing 787-8 au 787-9, et des tarifs très bas ».
En ce début septembre, le programme de vols d’ATN est le suivant :
- Route Papeete – Paris – Papeete :
- Air Tahiti Nui opère entre 4 et 7 vols par semaine, qui transitent par Vancouver (Canada) jusqu’au 29 octobre 2021 inclus au départ de Papeete, et jusqu’au 31 octobre 2021 inclus au départ de Paris.
- Route Papeete – Los Angeles – Papeete :
- Air Tahiti Nui opère entre 3 et 4 vols par semaine.
- Route Papeete – Auckland – Papeete :
- Les modifications du programme « actées pour cette route concernent à ce jour l’annulation des vols jusqu’à fin octobre 2021. La réouverture de cette route est soumise à l’accord du gouvernement néo-zélandais. Air Tahiti Nui vous invite à consulter régulièrement son site internet afin de vous tenir informé des dernières évolutions ».
- Route Papeete – Tokyo – Papeete :
- Les modifications du programme actées pour cette route concernent à ce jour l’annulation des vols jusqu’à fin octobre 2021 ».
luc a commenté :
7 septembre 2021 - 23 h 19 min
Quelle honte….une compagnie qui se sépare de ses A340 Airbus pour acheter 100 % Boeing 787. Et apres je vais pleurer pour des aides de la France.
realvision a commenté :
8 septembre 2021 - 8 h 03 min
Que vous le vouliez ou non, Air Tahiti Nui est une compagnie française qui a droit aux mêmes aides qu’AF dont la flotte se compose d’Airbus et aussi d’avions de constructeurs non européens.
y'en a qui me saoule! a commenté :
8 septembre 2021 - 8 h 25 min
Mais ils me saoulent!