La compagnie aérienne Philippine Airlines s’est mise vendredi sous protection contre les créanciers aux Etats-Unis, afin de restructurer une dette de 2 milliards de dollars, réduire d’un quart sa flotte et survivre à la pandémie de Covid-19.
Basée à l’aéroport de Manille-Ninoy Aquino, la compagnie nationale des Philippines annonçait déjà il y a un an vouloir se séparer d’environ 2700 employés, soit un tiers de ses effectifs, suite à la première vague de la crise sanitaire qui avait cloué sa flotte au sol en mars 2020. Dans un communiqué du 4 septembre 2021, Philippine Airlines explique que sa requête auprès d’un tribunal de New York inclut « un accord avec les créanciers, les bailleurs, les fournisseurs et son actionnaire majoritaire » le PDG Lucio Tan, ce qui lui permettra de continuer à fonctionner pendant le processus judiciaire. L’accord, « toujours soumis à l’approbation du tribunal », comprend au moins 2 milliards de dollars de réductions de paiements, et permet à la compagnie aérienne de réduire la taille de sa flotte de 25% (soit 22 avions rendus sur 92). Elle a également négocié avec Airbus le report de livraison des 13 A321neo encore attendus, avec option pour annuler certaines commandes au-delà de 2026 à 2030, a précisé le directeur financier Nilo Thaddeus Rodriguez.
La compagnie aérienne prévoit également de lever 505 millions de dollars « en fonds propres et en financement par emprunt à long terme » via Lucio Tan, et 150 millions de dollars de dette supplémentaire « auprès de nouveaux investisseurs ». L’entreprise se prépare depuis la fin de l’année dernière à la restructuration, « car la pandémie de Covid-19 a coûté à l’industrie aéronautique des centaines de milliards de dollars et des dizaines de milliers d’emplois ».
Philippine Airlines a déclaré qu’elle terminait également un dossier parallèle de réhabilitation d’entreprise aux Philippines. Sa société-mère PAL Holdings, cotée à Manille et dont les actions sont suspendues depuis juin, et sa filiale Air Philippines (PAL Express) « ne font pas partie du processus de protection contre les faillites ».
« Nous nous félicitons de cette avancée majeure, un accord global qui permet à PAL de rester la compagnie aérienne nationale des Philippines et la première compagnie aérienne mondiale du pays, une compagnie mieux équipée pour exécuter des initiatives stratégiques et maintenir les liaisons aériennes mondiales vitales des Philippines vers le monde », a déclaré son PDG dans un communiqué.
Les problèmes financiers de PAL Holdings sont antérieurs à la crise sanitaire, rappelle le communiqué : la société avait déclaré des pertes depuis le premier trimestre de 2017, et déjà subi une perte record de 1,4 milliard de dollars l’année dernière.
Les restrictions de voyage affectent toujours les opérations de Philippine Airlines : à l’international par exemple, elle n’a prévu d’opérer en septembre qu’un nombre réduit de rotations vers Singapour, le Japon, Hong Kong, Taipei, la Corée du Sud, Los Angeles, San Francisco, New York, Toronto, Vancouver, Honolulu ou Guam. Quelques vols sont également prévus vers Auckland, l’Australie, Londres, Bangkok, le Vietnam, Dubaï, Doha ou l’Arabie Saoudite entre autres. Elle opère actuellement à 21% des capacités d’avant la crise, vers 70% des destinations de son réseau. « Nous ne voyons pas la demande revenir au niveau d’avant la pandémie avant 2024 ou 2025 », a déclaré Dexter Lee, directeur de la stratégie et de la planification.
Ken a commenté :
9 septembre 2021 - 15 h 16 min
Tant que le gouvernement reste campé sur ses positions , le risque est énorme de voire disparaitre a jamais PAL . En plus la stratégie du tourisme est une vrai catastrophe . La population sans emplois est au aboies ( Source Rampler ).