Airbus a publié des résultats solides pour le premier semestre, avec un bénéfice opérationnel atteignant 2,7 milliards d’euros. Ses prévisions sont revues à la hausse, avec des livraisons désormais espérées à 600 avions commerciaux, tandis que le conseil d’administration a donné son feu vert au lancement d’une version cargo de l’A350.

Le chiffre d’affaires consolidé de l’avionneur européen a augmenté au S1 de 30% pour atteindre 24,6 milliards d’euros (S1 2020 : 18,9 milliards d’euros), « reflétant principalement le nombre plus élevé de livraisons d’avions commerciaux par rapport ». Au total, 297 avions commerciaux ont été livrés (S1 2020 : 196 avions), comprenant 21 A220, 237 de la famille A320, sept A330, trente A350 et deux A380. Les revenus générés par les activités d’avions commerciaux d’Airbus ont augmenté de 42%, reflétant en grande partie l’augmentation des livraisons. Les commandes brutes d’avions commerciaux se sont élevées à 165 (S1 2020 : 365 avions) avec des commandes nettes de 38 avions après annulations (S1 2020 : 298 avions). Le carnet de commandes (backlog) était de 6925 avions commerciaux au 30 juin 2021.

L’EBIT ajusté (bénéfice opérationnel) lié aux activités d’avions commerciaux d’Airbus s’est élevé à 2,291 milliards d’euros (S1 2020 : -1,307 milliard d’euros), « principalement grâce aux performances de livraison et à l’accent mis par la Société sur la maîtrise des coûts et la compétitivité ». Le résultat net consolidé s’élève à 2,231 milliards d’euros, contre une perte nette au S1 2020 de -1,919 milliard ; le bénéfice par action publié consolidé est de 2,84 € (perte nette par action S1 2020 : -2,45 €).

« Ces résultats semestriels reflètent les livraisons d’avions commerciaux, notre concentration sur la maîtrise des coûts et la compétitivité, et la bonne performance des secteurs Hélicoptères et Défense et Espace. Bien que la pandémie de Covid-19 se poursuive, les nombreuses actions menées par les équipes ont permis de réaliser une solide performance au S1. Cela nous permet de rehausser nos prévisions pour 2021 même si nous continuons à faire face à un environnement imprévisible », a déclaré dans un communiqué Guillaume Faury, CEO d’Airbus. « Nous travaillons désormais à sécuriser la montée en puissance de la famille A320 tout en transformant le dispositif industriel. De plus et après l’approbation du Conseil d’administration, nous améliorons notre gamme de produits avec un dérivé cargo de l’A350, répondant aux commentaires des clients pour une concurrence et une efficacité accrues dans ce segment de marché ».

Cette dernière phrase était très attendue, la rumeur d’une version fret de l’A350XWB circulant depuis mars 2020. Sans que l’on sache si le nouvel appareil sera basé sur l’A350-900, l’A350-1000 – ou les deux. Son entrée en service est espérée en 2025, mais aucune commande n’a été dévoilée ; Guillaume Faury a évoqué « un avion très prometteur ».

La gamme actuelle d’Airbus ne comporte que des programmes de conversions P2F (« passenger to freighter ») pour l’A330-200, l’A320 et tout récemment l’A321. Le concurrent Boeing est bien mieux armé sur le marché du fret, avec des versions « natives » 747, 767 et 777, et là aussi une conversion des 737-800. Mais les 747 plus anciens ainsi que les MD-11 encore en service doivent être remplacés ; une version fret du 777X fait à son tour l’objet de rumeurs…

Les prévisions pour l’année 2021 ont donc été revues à la hausse par Airbus : livraison de 600 avions commerciaux au lieu des 566 prévus jusque là, bénéfice opérationnel de 4 milliards d’euros, et « Free Cash Flow avant M&A et Financement Clients » de 2 milliards d’euros. « En tant que base de ses prévisions pour 2021, la Société n’assume aucune autre perturbation de l’économie mondiale, du trafic aérien, des opérations internes de la Société et de sa capacité à fournir des produits et services ».

Airbus : résultats en hausse et feu vert à l’A350F 1 Air Journal

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