Deux des trois syndicats du personnel au sol des aéroports de Paris-CDG et Orly ont signé un accord avec la direction, mais la CGT maintient son préavis pour la journée de vendredi.
Lancé fin juin 2021 pour protester contre le plan d’adaptation des contrats de travail (PACT) du groupe ADP, le mouvement social du personnel au sol est en parti résolu. La direction et les syndicats CFE-CGC et UNSA Sapap ont signé mardi un accord de fin de conflit. Selon le groupe, cet accord apporte des « garanties sur l’encadrement des baisses de rémunération et leur limitation dans le temps » et inclut « la renonciation à la clause de mobilité géographique » initialement prévue par PACT. Selon le directeur général exécutif d’ADP Edward Arkwright, les salariés sont désormais « assurés qu’ils ne perdront pas plus de 5% en 2021 (et) en 2022 », puis pas plus de « 4% en 2023 » – avec une garantie de « retrouver leur rémunération de 2019 au plus tard en 2024, sans condition », voire plus tôt si le trafic revient à ses niveaux de 2019 plus vite qu’escompté actuellement.
La CGT « n’a pas signé » cet accord et a maintenu pour vendredi son préavis de grève dans les aéroports parisiens, a précisé à l’AFP Frédéric Lecocq, délégué syndical chez ADP. L’impact du conflit a jusque là été limité à des retards au départ, parfois jusqu’à une heure, aucune annulation de vol n’étant enregistrée.
Rappelons que les syndicats entendaient protester avec ces grèves contre le PACT, qui va entraîner des baisses des revenus dans le cadre des conséquences de la pandémie de Covid-19. Selon ADP, PACT prévoit de supprimer certaines primes qui vont conduire à ce que d’ici 2023, un certain nombre de personnes pourraient « perdre entre 1, 2, 7% au maximum de leur rémunération ». Les baisses de salaires seront compensées au-delà de 7%, a promis le PDG Augustin de Romanet, affirmant que « 88% de nos collaborateurs ne perdront pas plus de 4% » de leurs revenus.
Faux selon les organisations représentatives des salariés, qui évoquaient des baisses de revenus pouvant aller jusqu’à « un mois de salaire » et des mobilités géographiques contraintes ; en cas de refus, les employés s’exposaient à un licenciement dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) que les syndicats contestent également. En décembre dernier, les syndicats avaient signé un accord pour une rupture conventionnelle collective (RCC) aboutissant à 1150 départs, dont 700 non remplacés.
ADP a vécu en raison de la pandémie de Covid-19 selon son dirigeant « un sinistre comme jamais nous n’avions connu dans l’histoire des aéroports », avec une « baisse de 80% du chiffre d’affaires » (les aéroports parisiens ont perdu les deux-tiers de leur trafic l’année dernière, le groupe ADP affichant globalement pour 2020 un chiffre d’affaires réduit de moitié mais un EBITDA toujours positif à +168 millions d’euros (-90,5%).
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