La compagnie aérienne Cabo Verde Arilines (ex-TACV) va finalement revenir dans le giron de l’Etat du Cap vert, deux ans après une prise de contrôle par le groupe Icelandair.
Criblée de dettes, la compagnie nationale du Cap Vert avait vendu en mars 2019 51% de son capital à Loftleidir Cabo Verde, contrôlé à 70% par Lotfleidir Icelandic lui-même filiale du groupe de la compagnie nationale islandaise, qui avait déjà repris les opérations internationales à l’aéroport de Sal-Amilcar Cabral. Mais la dégradation des relations avec l’actionnaire s’est terminée sans grande surprise par la décision inverse : l’Etat a annoncé le 6 juillet avoir racheté toutes les parts en question, qui s’ajoutent au 39% du capital déjà détenu, une décision annoncée dès la fin juin (les 10% restant sont détenus par les employés).
Le décret publié par l’agence portugaise Lusa explique que « les organes sociaux sont immédiatement dissous, et les membres sortants ne peuvent accomplir aucun acte ni conclure de contrats susceptibles de modifier la situation patrimoniale de la TACV, sous peine de nullité des actes et contrats en cause et de responsabilité personnelle pour les dommages qui en découlent ». Le CEO islandais Erlendur Svavarsson va être remplacé, mais l’actionnaire entend bien porter l’affaire devant les tribunaux.
Le Cap Vert n’a pas été tendre dans ses reproches à l’actionnaire arrivé il y a deux ans : implication dans « des actes et des contrats qui révèlent des conflits d’intérêts substantiels et graves », non-respect des clauses relatives « à la contribution au renforcement de la capacité économique et financière et de la structure du capital de l’entreprise » ; les Islandais « n’ont pas respecté les accords établis », expliquait le premier ministre cap-verdien Ulisses Correia e Silva pour justifier sa décision de renationaliser. Sans toutefois écarter la possibilité de refaire la manœuvre inverse, une fois que la situation se sera améliorée.
Annoncé pour le 18 juin vers Lisbonne, le retour dans les airs de Cabo Verde Airlines après 15 mois d’inactivité n’a finalement pas eu lieu ; ses trois Boeing 757-200 restent cloués au sol, et la reprise des vols vers Paris-CDG ou Boston-Logan n’est plus évoquée. Ce vendredi, le site de la compagnie aérienne indique une annulation de tous les vols jusqu’au 25 juillet au plus tôt.
Pour le gouvernement, le plus important est d’assurer la sauvegarde de l’emploi (environ 300 salariés) « et de l’intérêt national » Après une récession de 14% en 2020, l’économie du Cap Vert reste exsangue, la pandémie de Covid-19 empêchant toute reprise du tourisme dans l’archipel dont il représente un quart des recettes.
Malko a commenté :
9 juillet 2021 - 14 h 38 min
Si on ajoute à ce problème, le scandale de l’arrivée de BestFly (une compagnie angolaise) à qui on a voulu donner le monopole du traffic interne au détriment de Binter qui y était établi depuis quelques années, ca donne du fil à retordre au Gouvernement de Ulisses. Ce dernier avait tout bonnement intimé l’ordre à Binter de cesser ses activités alors que Bestfly trainait des casseroles dans son pays d’origine en plus d’être classé sur liste noire pour des raisons de sûreté et des histoires de blanchiment d’argent impliquant ses dirigeants. Cette histoire a empiré les problèmes de laisons entre les îles éloignées, notamment entre Santiago, Sao Vicente, Santo Antao et Sal.
Heureusement que les vols internationaux assurés principalement par TAP, Tui Fly, Iberia et Air Sénégal permettent aux voyageurs de circuler plus facilement.
Elga a commenté :
9 juillet 2021 - 23 h 11 min
Ce que fait le gouvernement est absolument scandaleux.
En plus de clouer les avions au sol, il a aussi bloqué tout l’argent de la compagnie. Ce qui rend impossible le reacheminement des passagers avec une autre compagnie. Privant ainsi les passagers de passer les vacances au Cap-Vert.
Pendant ce temps ils continuent de vendre des billets impunément.
Ce monsieur est à mettre hors d’état de nuire.
Je n’ai pas de mots pour exprimer toute ma colère.
Pierre a commenté :
17 août 2021 - 20 h 51 min
Quel desastre la gestion de cette compagnie ! Comment est il possible qu elle existe encore ? Et ce magnifique cap vert et cap verdiens qui pourraient croitre grace aux touristes…hommes politiques foireux et corrompus comme bons nombres de pays africains !!