La compagnie aérienne Swiss International Air Lines s’attend à moyen terme à une réduction durable de 20% de la demande, avec des conséquences sur l’emploi – même si elles seront finalement moins importantes que prévues – et sur la taille de la flotte, qui sera réduite de 15%.
L’offre globale de la compagnie nationale suisse est encore bien inférieure aux niveaux d’avant la pandémie de Covid-19 et devrait atteindre au milieu de l’été 50-55 % de la capacité de 2019 ; et pour l’ensemble de l’année 2021, SWISS s’attend à ce que cette capacité soit inférieure d’environ 40% à celle de 2019. Mais elle estime qu’elle doit faire face à une « transformation structurelle du marché », et s’attend donc, à moyen terme, à une réduction durable de 20% de la demande. Les suppressions d’emplois envisagées en mai seront toutefois « moins importantes que prévu grâce aux conclusions constructives de la procédure de consultation qui a été menée » : elles s’élèveront à 550 licenciements collectifs pour motif économique, ou modifications du contrat de travail pour 58 d’entre eux (réduction du nombre d’heures travaillées ou changement de fonction permettant de conserver leur emploi).
A la fin 2021, SWISS aura supprimé près de 1700 postes ETP (équivalents temps plein), soit plus de 20% de ses effectifs, dont deux tiers par des mesures volontaires et des départs naturels. « Consciente de sa responsabilité, SWISS s’efforce de rendre ses licenciements collectifs inévitables aussi acceptables que possible sur le plan social », souligne un communiqué.
Compte tenu des effets structurels de la crise sanitaire et donc de la baisse anticipée de la demande, la filiale du groupe Lufthansa avait lancé début mai une procédure de consultation légale en vue de la restructuration prévue. Jusqu’à 780 employés au sol et navigants devaient potentiellement être affectés par le redimensionnement de la flotte (-15% comme prévu). À l’issue d’une procédure de consultation qui a été prolongée et s’est étendue à trois semaines, SWISS et ses partenaires sociaux sont parvenus à « réduire à 550 le nombre de licenciements inévitables ». Ce redimensionnement et cette transformation devraient permettre d’économiser « environ 500 millions de francs dans le cadre du programme stratégique reach ».
SWISS se voit ainsi contrainte de licencier 492 employés en Suisse et à l’étranger. Cette mesure concernera 334 membres du personnel de cabine, 101 membres du personnel au sol et 57 membres du personnel technique. Côté pilotes, il n’y aura pas de licenciements mais, en accord avec le syndicat Aeropers, « la problématique des sureffectifs sera notamment résolue par une réduction prescrite de la charge de travail » de tous les pilotes – sous réserve de l’acceptation de cette proposition par les pilotes membres d’Aeropers.
Dieter Vranckx, CEO de la compagnie de Star Alliance, a déclaré : « Je suis sincèrement désolé pour tous les collaborateurs affectés par ces licenciements. Il m’est très pénible de devoir imposer des mesures si radicales, rendues incontournables par la transformation structurelle du secteur aérien. Mais nous sommes persuadés que c’est la bonne voie pour rembourser le prêt bancaire qui nous a été consenti et de remettre SWISS en position d’investir et d’être compétitive ».
L’objectif est à présent pour le dirigeant de SWISS de « mettre un terme à cette phase d’incertitude et de procéder le plus rapidement possible à la mise en œuvre du redimensionnement et de la transformation amorcés. Les licenciements seront effectués dans le respect de toutes les conditions imposées par la Confédération dans le cadre du prêt bancaire garanti et des plans sociaux correspondants, et la compagnie cherchera à limiter au maximum les conséquences sociales de ces décisions. Tous les employés seront notamment épaulés par une agence de reclassement ».
La flotte, composée de plus de 90 avions appartenant à SWISS ou exploités par Helvetic Airways pour le compte de SWISS sous forme d’affrètement avec équipage (wet lease), sera adaptée à la baisse de la demande et réduite comme prévu de 15 % par rapport à 2019. Il n’a pas encore été décidé quels sont les cinq appareils de la famille Airbus qui seront progressivement retirés de la flotte long-courrier (A330 ou A340), ni quels sont les dix monocouloirs qui ne seront plus utilisés sur les lignes court-courriers. En ce qui concerne la flotte court et moyen-courrier, le nombre d’avions exploités par Helvetic sera « plus fortement réduit » ; SWISS envisage également « d’adapter son réseau de lignes, de réduire la fréquence de certains vols et de retarder la reprise de destinations long-courriers ».
« À l’avenir, SWISS sera plus petite – mais aussi plus focalisée, plus numérique, plus efficace et plus durable », explique Didier Vranckx. « Le processus de transformation prévu pour SWISS se déroulera au cours des trois prochaines années, conformément au programme stratégique reach qui nous permettra de nous adapter à l’évolution du marché et d’économiser durablement près de 500 millions de francs », conclut-il.
Anna Stazzi a commenté :
16 juin 2021 - 14 h 23 min
Saignant.
Mais justifiable à long terme.
On ne peut reprocher aux Suisses de ne pas savoir compter, même si les Allemands les ont un peu aidés..
Beaucoup de cies devraient s’en inspirer.
ALExxx a commenté :
16 juin 2021 - 17 h 37 min
Beaucoup de compagnies n’ont pas la chance d’avoir une corne d’abondance en guise d’Etat…
Ramsey a commenté :
17 juin 2021 - 7 h 33 min
Vous parlez de quelles compagnies et de quels Etats ??
Private equity a commenté :
17 juin 2021 - 8 h 31 min
Juste une époque révolue. J’en ai connu plusieurs qui avaient fait toute leur carrière dans la même compagnie, mais ils sont parti en retraite avant 2000. Les emplois dans les compagnies ou les sous traitants , assistance au sol , sont devenu des emplois à la mode fast food. Un passage bref , le temps de se rendre compte que c’est mal payé , que les horaires sont en montagne russe et je en passe .