La compagnie aérienne South African Airways est sortie du processus de protection contre les créanciers, un accord avec un nouvel actionnaire étant annoncé pour les prochaines semaines. Sa low cost Mango, dont tout annonçait un arrêt des opérations le weekend dernier, continue de voler.
Désormais dirigée par le CEO par intérim Thomas Kgokolo, son treizième dirigeant en douze ans, la compagnie nationale sud-africaine, basée à l’aéroport de Johannesburg-OR Tambo, etst selon ses administrateurs « à la fois solvable et avec des liquidités ». SAA est jugée « suffisamment prête à continuer dans le futur », poursuivent les administrateurs, d’autant que son unique actionnaire le gouvernement serait sur le point de conclure « dans les prochaines semaines » un accord sur la vente d’actions à un partenaire stratégique.
Les deux praticiens du sauvetage des entreprises (BRP) Siviwe Dongwana et Les Mathuson ont précisé dans un communiqué avoir déposé le 30 avril 2021 un « Avis de mise en œuvre substantielle » du plan de sauvetage du groupe SAA, remettant de facto le contrôle des opérations de South African Airways entre les mains de son conseil d’administration et de ses dirigeants, « avec effet immédiat ».
Dans le détail, une « partie importante de la dette » qui bloquait la SAA a été « compromise, et le solde de celle-ci transféré à la mise sous séquestre, un véhicule spécifiquement destiné à assurer le paiement de la dette au cours des trois prochaines années » : trois année durant lesquelles les montants dus aux créanciers et aux passagers détenteurs de billets annulés seront redistribués.
Un communiqué du Département des entreprises publiques (DPE) souligne de son côté que la recherche d’un nouvel actionnaire pourrait être finalisée « dans les prochaines semaines », qui apporterait les capitaux nécessaires « et une expertise technique et commerciale » à la compagnie de Star Alliance en grande difficultés. En attendant, un « plan d’activité provisoire » est en cours d’élaboration,
Le CA intérimaire de South African Airways est désormais chargé de superviser la gestion « stratégique, financière et opérationnelle » des filiales de SAA, de South African Airways Technical (SAAT), d’Airchefs et de Mango Airlines (JE, Johannesburg O.R. Tambo), et « d’assurer leur pérennité commerciale ». Ces filiales devront être restructurées et, dans certains cas, les arguments en faveur du maintien de leur existence doivent être évalués », souligne toutefois le DPE.
Clouée au sol le 28 avril par le gestionnaire des aéroports Airports Company South Africa (ACSA) pour des factures non payées, la low cost Mango a été placée sous administration du 1er mai au 31 juillet, et a pu régler une partie de sa dette. Elle a repris ses vols samedi, « à l’exception de Zanzibar à ce stade », un seul de ses Boeing 737-800 étant opérés le 1er mai
Placée sous administration depuis décembre 2019 (et déjà donnée pour morte puis ressuscitée, plus particulièrement durant la pandémie de Covid-19), South African Airways est dans le rouge depuis 2011 et sous perfusion depuis des années, soumise à des interventions politiques sans fin. En novembre dernier, elle avait été réduite à la vente aux enchères de certains accessoires, celle des Airbus A340 ne rencontrant pas le succès espéré. Selon le plan de sauvetage dévoilé l’été dernier, la « nouvelle South African Airways, restructurée, compétitive, créée à partir de l’ancienne » serait selon le gouvernement « la meilleure option pour repartir immédiatement dans les airs » – et éviter la liquidation.
realvision a commenté :
3 mai 2021 - 14 h 34 min
D’après certaines rumeurs, Ethiopian Airlines serait le partenaire stratégique. Si c’est le cas, SAA deviendrait une compagnie régionale. Comme ET l’a fait avec ses autres acquisitions sur le continent africain, les longs-courriers seront effectués avec ses seuls appareils et équipages. ET est en train d’avaler petit à petit tous ses concurrents de l’Afrique subsaharienne.
NDR a commenté :
3 mai 2021 - 18 h 05 min
Ce n’est pas que l’aérien qui tombe en lambeaux dans ce pays, la vaccination y peine toujours a commencer, grosse recession et on apprend qu’ils n’ont aucun canadair pour faire face aux incendies : la semaine dernière le feu a ravagé de vastes zones a Cap Town et ils ont utilisé de petits hélicoptères
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/04/19/en-afrique-du-sud-les-degats-historiques-de-l-incendie-qui-menace-le-cap_6077321_3212.html
Le Maroc a une superficie beaucoup plus faible mais dispose de 5 canadairs pour venir a bout des incendis.