Airbus compte créer d’ici janvier 2022 deux nouvelles sociétés, une en France regroupant ses activités de St Nazaire et Nantes avec celles de Stelia Aerospace, et une en Allemagne regroupant ses activités à Finkenwerder avec celles de Premium Aerotec.

Lors d’une réunion du Comité d’entreprise européen (SE-WC) le 21 avril 2021, Airbus explique dans un communiqué avoir « fourni plus de détails à ses partenaires sociaux au sujet de l’évaluation actuellement menée par l’entreprise quant à son implantation industrielle en Europe, notamment pour les activités d’aérostructures (ailes, fuselage etc.) en France et en Allemagne ». L’avionneur européen a présenté son projet de création de deux sociétés d’assemblage d’aérostructures « au cœur de son système industriel », afin de renforcer sa « gestion de la chaîne de valeur » tout en préparant l’avenir de l’entreprise « à court et à long terme ».

Au titre de ces projets « et à l’issue du processus social en cours », précise Airbus, une nouvelle société en France « pourrait ainsi regrouper les activités réalisées au sein des sites Airbus à Saint-Nazaire et de Nantes avec celles opérées par STELIA Aerospace dans le monde entier ». Une autre société en Allemagne « regrouperait les activités du site de Stade et d’assemblage de structures à Hambourg avec celles de Premium AEROTEC à Nordenham, Brême et partiellement à Augsbourg », tout en rééquilibrant les activités vers le haut de la chaîne de valeur et en « réévaluant son implication dans la fabrication de pièces élémentaires » dans ce même pays.

Ces deux nouvelles sociétés d’assemblage d’aérostructures, toutes deux détenues à 100% par Airbus et comptant environ 12.000 et 7000 salariés respectivement, ne seraient donc « plus considérées comme fournisseurs d’Airbus mais intégrées dans le périmètre du groupe, simplifiant à la fois la gouvernance et les interfaces dans un nouveau dispositif industriel ». Leur statut distinct leur permettrait également de se concentrer sur leur segment industriel et d’être « plus légères et plus agiles, favorisant la compétitivité, l’innovation et la qualité » au profit des programmes Airbus d’aujourd’hui et de demain.

Airbus envisage également la création d’un nouvel « acteur global » dans le domaine des pièces élémentaires, ancré en Allemagne. Issue de l’actuel Premium AEROTEC, cette nouvelle entité, « avec sa taille et ses technologies avancées », pourrait capitaliser sur les importantes perspectives de croissance à long terme avec Airbus « ainsi qu’avec des clients externes, sur des plates-formes tant civiles que militaires ».

En Espagne, Airbus continue de travailler sur des solutions avec ses partenaires sociaux afin d’optimiser l’actuel dispositif industriel, y compris dans le domaine des aérostructures, dans la région de Cadix, et ce afin d’en « garantir la viabilité, la résilience et la compétitivité pour l’avenir ».

Cette réorganisation « facilitée » par la baisse des cadences liée à la crise sanitaire devrait permettre à Airbus de simplifier sa logistique et, en contrôlant les aérostructures, préparer les nouvelles générations d’avions. Notamment pour faire face au « retour » de Boeing, affaibli depuis deux ans entre autres par les crises du 737 MAX et les problèmes du 787, et à l’arrivée sur le marché de COMAC (ARJ21 déjà en service, C919 presque certifié).

Après avoir vu en 2020 son chiffre d’affaires toutes divisions confondues reculer de 29% à 49,9 milliards d’euros et avoir enregistré une perte nette de 1,3 milliards d’euros, le CEO Guillaume Faury expliquait que « de nombreuses incertitudes demeurent pour notre industrie en 2021 alors que la pandémie continue d’avoir un impact sur les vies, les économies et les sociétés. À plus long terme, notre ambition est de conduire le développement d’une industrie aérospatiale mondiale durable ». Quelques jours plus tard, il précisait que l’internationalisation du groupe va se poursuivre, avec de nouvelles lignes de production en Chine ou aux Etats-Unis (où des FAL sont déjà ouvertes à Tianjin et Mobile) « mais pas au détriment de l’Europe ». Une référence au projet de ligne d’assemblage pour A321neo à Toulouse, annoncée début 2020 puis mis sur pause en raison de la pandémie de Covid-19 ? Les premiers exemplaires du plus grand de ses monocouloirs remotorisés d’Airbus pourraient être livrés depuis sa FAL française dès 2023.

Airbus veut réorganiser ses filiales 1 Air Journal

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