La compagnie aérienne Aircalin a besoin d’une nouvelle aide publique pour survivre, la suspension des vols internationaux pour cause de pandémie de Covid-19 ayant été prolongée par Nouméa jusqu’à fin octobre.
Alors que la Nouvelle Calédonie ne prévoit pas d’autoriser les vols internationaux réguliers cet été, la compagnie basée à l’aéroport de Nouméa-La Tontouta appelle à l’aide. Interrogé par La Tribune, le CEO Didier Tappero résume : « Aircalin a résisté pendant 20 mois. Mais ne pourra bientôt plus le faire ». Il rappelle qu’elle avait été bénéficiaire cinq ans de suite avant la crise sanitaire, mais que le chiffre d’affaires d’Aircalin est passé de 159 à 86 millions d’euros l’année dernière, avec « de lourdes pertes financières » selon le dirigeant ; et la trésorerie qui représentait six mois de chiffre d’affaires permet aujourd’hui de « tenir jusqu’à la fin de l’année 2021. Et encore, cela dépend des aléas d’exploitation puisqu’il suffit d’avoir un moteur à changer pour devoir débourser plusieurs millions d’euros. L’année 2022 s’annonce encore plus difficile », a-t-il déclaré.
Après avoir bénéficié en décembre dernier d’un prêt garanti par l’Etat (PGE) à hauteur de 40 millions d’euros, de mesures de chômage partiel « qui sont, en Nouvelle-Calédonie, un peu différentes de celles pratiquées en France métropolitaine » et de la programmation de vols cargo, Aircalin espère aujourd’hui obtenir un nouveau soutien de l’Etat. Pas comme la recapitalisation d’Air France mais sous forme par exemple de « subvention d’exploitation pendant une période déterminée », propose Didier Tappero. Le dispositif existant de prise en charge des frais fixes est limité à 10 millions d’euros, « ce qui peut être insuffisant » selon lui, et le recours à un nouveau PGE n’est pas souhaitable car il ferait peser sur la compagnie « un niveau de dette trop important qu’elle ne serait pas en mesure de rembourser ».
Cette demande d’aide publique est justifiée par le fait que « tous les leviers internes à sa disposition » ont été utilisés par Aircalin, souligne le CEO. Via des économies classiques sur les frais fixes (plan de départs volontaires pour 100 personnes soit 20% des effectifs, réduction d’environ 10% des rémunérations…), et via des reports d’investissements (le deuxième Airbus A320neo n’arrivera pas avant 2023 au lieu de cette année).
Et le dirigeant ne « peut imaginer » une reprise de l’activité qu’entre le dernier trimestre 2021 et le début 2022, et encore : elle sera « faible et progressive ». En 2022, « nous tablons sur un niveau d’activité de 40% par rapport à 2019 et nous pourrions retrouver le seuil d’avant-crise à l’horizon 2023-2024 », a –t-il précisé.
Aujourd’hui, Aircalin opère trois rotations hebdomadaires dont une seule ouverte aux passagers vers Tokyo, où Air France prend le relais vers Paris pour assurer la continuité territoriale. Les vols vers l’Australie (hors fret) et la Nouvelle Zélande restent suspendus.
BEATRICE a commenté :
20 avril 2021 - 9 h 35 min
Qu’Air Calin aille donc pleurer auprès des “décideurs” du “gouvernement” calédonien qui a décidé de fermer l’île jusqu’à fin octobre(et sûrement en copie de la NZ jusqu’en 2022)alors que la Nouvelle-Calédonie a un taux de vaccination largement supérieur à la France…et c’est toujours pareil avec les patrons:on crie sur l’Etat quand ça va bien et on vient lui quémander quand ça va mal!!
Jo a commenté :
20 avril 2021 - 11 h 18 min
Oui enfin en ce moment il n’y a plus de gouvernement alors bon.
BEATRICE a commenté :
20 avril 2021 - 11 h 47 min
Mais qui décide alors de ces prolongations de fermeture?
Noumea Aviation a commenté :
22 avril 2021 - 17 h 07 min
La prolongation a été adoptée avant la chute du gouvernement calédonien. De plus les indépendantistes et le coutumiers (à 90% indépendantistes) font pression pour maintenir la suspension des vols commerciaux. Certains veulent même fermer l’aéroport à tout vol même ceux de rapatriements.
Alain a commenté :
20 avril 2021 - 11 h 56 min
Et vous que faites vous à part critiquer ce gouvernement, uniquement parce qu’ils ne vous permet d’aller sur ce cailloux en villégiature?
Jo a commenté :
20 avril 2021 - 12 h 30 min
A aucun moment je n’ai critiquer ce gouvernement. Pour titre d’information la fermeture des frontières avait un rôle politique car il ne fallait pas que le référendum soit reporter
Alain a commenté :
20 avril 2021 - 15 h 00 min
Cette réponse était destinée à Béatrice, qui remet en question les choix du gouvernement calédonien, uniquement parce qu’elle ne peut s’y rendre. mauvaise manip. En tout cas on peut constater que leur stratégie a payé puisque très peux de cas’ et une population bien plus disciplinée qu’en Metropole
BEATRICE a commenté :
20 avril 2021 - 16 h 43 min
J’ai parfaitement le droit de critiquer le “gouvernement” calédonien qui se fait une gloire,comme la Nouvelle-Zélande,d’avoir éradiqué le virus…c’est beaucoup trop facile quand on est une île donc,pas de quoi s’en glorifier.Par contre ,se voir refuser la circulation dans mon propre pays par un gouvernement indépendantiste et venir nous réclamer pour sauver la compagnie sans qui l’île serait encore plus isolée,c’est un peu fort.Qu’ils prennent leur indépendance,comme tous ceux qui la demandent et basta!!
lyonnnais a commenté :
20 avril 2021 - 12 h 08 min
L’Etat français devrait,effectivement budgéter une aide pour la compagnie Air Calin. Par contre,cette aide ne devrait être débloquée qu’une fois passé l’ultime vote pour ou contre l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie… On ne peut vouloir le beurre et l’argent du beurre,les aides mais l’indépendance,… à un moment,il faut être cohérent !!
Jo a commenté :
20 avril 2021 - 12 h 37 min
Je suis d’accord. Le seul problème est que le prochain et « dernier » référendum est l’année prochaine
Jacques a a commenté :
21 avril 2021 - 1 h 03 min
Au pire l’État peut mettre une clause dans le prêt pour le transformer en actions en cas de non-remboursement. Cela ne serait pas une première…
Alain a commenté :
21 avril 2021 - 5 h 04 min
@Beatrice: c’est votre droit de critiquer, certes, mais il en va de la responsabilité du gouvernement Calédonien envers sa population de prendre les mesures adéquates afin de protéger celle-ci.
Le gouvernement en France métropolitaine essaye d’en faire de même, mais au nom du principe de liberté, et à la désobéissance de certains cela devient bien compliqué, à saisir à tout va le Conseil d’Etat dès lors que l’on est pas d’accord avec une mesure gouvernementale.
Dalatigeo a commenté :
21 avril 2021 - 11 h 14 min
le conseil d’état et une machine pour tourner en rond. A éradiquer à la prochaine constitution.